Nom : Shirokami, contraction de Shiro (blanc) et d’Okami (loup)
Âge : inconnu
Armes : ce ne sont pas des armes, mais des crocs
Pouvoir : ne craint aucune magie, et peut revêtir la forme d’un homme lorsque sa belle est en danger
Description physique : un loup totalement blanc aux yeux tout aussi blafards, mais teintés d’une nuance de vert pâle. Il fait plus de un mètre de haut et de deux de long, il dépasse ainsi d’une bonne dizaine de centimètres ses congénères, et de beaucoup les loups communs. Lorsqu’il devient un homme, il n’est pas un géant, mais reste aussi svelte et gracile qu’il l’était en loup. Son pelage se transforme en un bas de kimono noir, et ses crocs en deux katanas scintillants. Ses yeux conservent la même couleur, mais ses cheveux long prennent une teinte noire de jais, tandis que sa peau devient hâlée. Musculeux et puissamment bâti, il peut ainsi veiller sur Akujo, armes en main. Malgré sa vie de loup, il les manie tout aussi bien qu’un maître car, après tout, ce sont ses crocs.
Description morale : un loup reste un loup, l’esprit de la meute, le dédain du reste. Sauf que Shirokami n’est plus un loup, il est le loup blanc. À ses yeux, protéger Akujo et le seul but de sa vie, et l’aimer sa raison d’être. En dehors de ça, il reste très solitaire, car il a quitté sa meute. Il comprend mais ne peut parler le langage des hommes, sauf lorsqu’il le devient.
Race : plutôt espèce, Loup
Histoire :
Un loup, je suis un loup. La meute était tout pour moi, je l’aimais, la chérissais et la protégeai au péril de ma vie. Je marchais, jadis, aux côtés des grands loups blancs, les seigneurs des loups. Ma vie ne servais qu’à la meute, et nous, les plus sages des bêtes, nous régnions sur les terres immaculées. Je fus heureux pendant tout ce temps, ignorant à quoi ma simple existence de loup me conduirait, je suivais sans faille notre maître à tous, le Grand loup. Jusqu’au jour où je devins le Grand loup. Ce fut la première fois que je goûtais le sang d’un des miens, son goût acre est resté à jamais gravé dans mes papilles, et son odeur, à jamais ancrée dans le monde que me dévoilait mon museau. Lorsque je pris ma victoire par le sang, l’ancien fut relégué au ban de la meute, devenant notre souffre-douleur à tous tant mes crocs l’avaient anéanti. C’est ainsi que les blancs terrains de chasse où jadis je suivais la meute devinrent les miens.
Sous ma direction, les chasses étaient fructueuses, mais je ne su pourquoi, je cherchais toujours à aller plus loin. Je repoussais les limites de notre territoire aussi loin que nos pattes pouvaient nous porter, jusqu’à la rivière sans bords, et même jusqu’au territoire de ceux-qui-marchent-sur-deux-pattes où la chaleur en devenait étouffante. J’errais sans savoir où aller, je courais vers l’inconnu, sans pouvoir sentir ce qui me poussait à le faire. Pourtant, je ne trouvas jamais ce que je cherchais dans ces vagabondages. Peu à peu, l’esprit de la meute commença à s’inquiéter de son chef, mais je ne fus jamais défait, car mes crocs restaient toujours aussi puissants qu’au premier jour. Pourtant, je ne fus jamais tenté de donner le jour à une succession, ce fut certainement ce qui inquiéta mes frères. Me voir chercher sans trouver ne les peinait pas, mais inquiétait la meute. Ce que le Grand Loup rêve, la meute le rendait réel, mais mon rêve restait incompréhensible.
Ce fut lors d’une ultime chasse près du territoire des deux-pattes que j’aperçus ce qu’il semblait manquer à mon cœur de loup. Je compris alors que je n’étais pas un loup, que je n’avais pas l’esprit de la meute. Tout commença près de la grande rivière d’argent où pour la première fois, je rencontrai mon destin.
Vêtue de soie et bercée par le vent, j’entrevis pour la première fois la créature au cheveux de jais et au yeux d’eau. C’est alors que se rempli de stupeur mon corps de loup, ma chasse avait enfin trouvé son but ! Elle était allongé dans l’herbe, un sabre à portée de main, et la méfiance dans le regard. Jamais je n’avais contemplé pareille beauté, je délaissais donc la meute sans un regard et me rapprochais d’elle. Les autres loups ne pouvaient comprendre, et il me rappelaient à eux de leurs cris plaintifs. Captivé, je ne pus les écouter, et respectant ma volonté, ils m’abandonnèrent là. Je ne leur accorda aucun regard. Je n’étais alors, à leur yeux, plus qu’un loup ayant choisi l’exil. La meute n’a que faire d’un loup entêté et individualiste. J’étais cependant persuadé que leur présence ne pourrais me manquer car elle était ce que je désirais à tout prix.
La belle endormie ne me vit pas pourtant jusqu’à ce que je sois à ses pieds. Elle eut un mouvement de recul puis saisit son arme en se remettant debout d’un mouvement étonnamment habile.
« Pars, et je ne te ferrais aucun mal. » m’ordonna-t-elle.
Je gémis alors doucement, une réponse qu’elle ne pouvait comprendre car je savais ce qu’elle me disais sans pour autant que cela soit réciproque. Elle n’avait certainement jamais vu de loup aussi grand, c’est pourquoi elle fit doucement glisser la lame de son fourreau et me menaça de sa pointe. J’avançais d’un pas puis me frottais à l’acier et je glissais lentement vers elle. Interloquée, elle recula de quelques pas puis s’enfuit. Les loups ne sont pas affectueux. Elle me craignait, mais je ne voulais pas lui faire peur, je ne désirais, étrangement, que la protéger. C’est pourquoi, je lui tourna le dos et m’enfonça à nouveau dans les ténèbres de la forêt.
Dans l’ombre, je la suivais sans jamais me laisser apercevoir. De mes yeux de loup, j’apprenais tout d’elle, ses habitudes, et surtout ce qui la poussait à fuir. Comme moi, elle avait abandonné sa meute, elle en parlait durant son sommeil. Souriant à la manière d’un loup, je la protégeais, chassant bandits et brigands de son chemin armé de mes seuls crocs. Cependant, le danger que je redoutais ne vint pas des semblables de la belle, non. Il s’agissait d’une présence que j’avais tant assimilée à ma propre vie que je sentis pas, une félonie que m’accordât ma meute : j’étais un traître à leur yeux, et qui plus est, indigne des grands loups blancs. Je m’était attaché à une simple humaine comme un chien pour eux, mais ils ne savaient presque rien de moi.
Ce furent les cris apeurés de sa monture qui alertèrent mes sens du danger qu’elle courrait. Puis le hurlement de mes frères ! Doublant mes foulées, je parcouru les centaines de mètres d’écart que je m’étais imposé pour ne pas l’affoler en quelques secondes. Je vis alors son croc argenté déchirer la chair de ce qui furent jadis ma meute, tandis que habilement, ils la poussaient dans un cul de sac. Bien que mon esprit s’y opposât, mon cœur de loup me poussa à m’interposer, à protéger cette créature qui m’était devenue si chère. D’un unique bond, je me projeta sur un arbre puis en profita pour atterrir devant celui qui semblait être le nouveau Grand Loup. Je lui tourna les dos puis en profita pour frotter rapidement ma tête contre la main de l’humaine avant de me mettre face à mon ancienne meute.
« Laissez nous. » leur ordonnais-je dans un reniflement arrogant.
Evidemment, les loups ne parlaient pas, mais seuls les Loups Blancs avaient ce pouvoir, en temps que seigneur des loups. Ils possédaient leur propre langage, apte à se faire entendre de leurs congénères. Mes frères ne me répondirent qu’en montrant leur crocs, signe qu’ils iraient jusqu’au bout.
« Tu nous as trahis, Gwynnbleid. Nous devons te ramener à la raison, laisse nous la tuer, et rejoins nous ! » me proposèrent-ils.
Je ne pus en supporter plus et commença moi aussi à leur montrer mes crocs, bien plus puissants que les leurs. J’étais leur plus puissant chef, et ils ne pouvaient pas me forcer à faire machine arrière.
« Repartez dans l’ombre, je ne vous la cèderais pas ! » hurlais-je.
Comme si c’était ce qu’attendait le nouveau Grand Loup, il me sauta dessus et je l’esquivais avec une aisance déconcertante. Cependant, ce fus ce que je crus car il ne me visait pas vraiment, mais il se précipitais vers l’humaine. Mon cœur faillis alors s’arrêter. Dans un même mouvement, je pivotais et bondit sur lui. Je lui rentrais dedans et l’écrasais au sol sans qu’il ne put réagir. La rage décuplant mes forces. D’un claquement de mâchoire, je luis broyais la nuque, le condamnant à une mort rapide. Les babines maculées du sang de mon frère, je fis de nouveau face à ma meute.
« Tu n’es plus qu’un sale deux-pattes, tu ne mérites plus d’être un loup ! » hurla l’un d’entre eux.
De rage, je poussais un profond hurlement à la nuit noire. Je repoussais tout ce qui m’attachais à ces loups puis leur adressa une dernière injonction.
« Alors je serais un humain ! » explosais-je.
D’un bond, je me précipitais sur eux, et c’est alors que les Dieux me dardèrent de leur malédiction. Tandis que je galopais vers mes frères en fuite, ma fourrure s’envola et révéla un homme courant, deux crocs luisants à la main. D’un hurlement qui n’avait plus rien d’un loup, je les mis en déroute. Ils ne reviendraient à présent plus jamais et tandis que je revenais vers la jeune femme, je reprenais peu à peu mon aspect antérieur. Réfléchissant à présent aux derniers mots qui finissaient de résonner dans mon esprit, déchirant mon âme tel que l’aurait fait la plus efficace des épées …
« Un humain tu seras lorsqu’en danger tu la trouveras,
La mort seulement te sépareras de ce serment,
Les sorts ne pourront de toucher, rien ne t‘en délivreras,
Tu es condamné à errer jusqu’à la fin de temps.
Loup Blanc, nous te maudissons ! »
