Village viking

Erik et Tarl étaient donc entrés dans le village lorsque une étrange nuée de chauves-souris eut un comportement pour le moins étonnant...
Je vois, songea Erik.
- Et bien, elle n'aura pas été très longue, notre charmante reine, dit-il, sarcastique, à Tarl. Je gage que ses petites espionnes nous ont déjà repérés. Mais peu importe, nous sommes ici chez nous. Allons dans la taverne, nous y récolterons à coup sûr quelques rumeurs intéressantes.
Erik n'attendit pas de réponse de son compagnon, il se dirigeait vers la taverne nommée "Le joyeux luron" lorsqu'en sortirent deux individus louches. Précisément du type qu'Erik avait pensé laisser derrière lui à Paris.
- La peste soit des inquisiteurs, grogna-t-il dans sa barbe.
Mais, alors que Tarl et lui étaient à découvert sur la place du village, les deux inquisiteurs passèrent devant eux sans même leur adresser un regard. Ce n'était donc pas eux leurs cibles, du moins pour le moment... Curieux, Erik s'approcha et les vit frapper à la porte d'une maison située à l'orée de la forêt. Leurs intentions n'étaient pas sans doute pleinement pacifiques. S'ils se préparaient à "cueillir" un autre originel comme le traître Mitsaguru en avait l'habitude, Erik se promit d'intervenir. Tout ceci commençait à bien faire...

Haeldell débarqua sur la place du village, ses deux grands chiens sur les talons. Des inquisiteurs patientaient encore devant la porte et elle espéra qu'ils ne s'en prendraient pas à ses bienveillants hôtes... Des inquisiteurs ?!!
Mais que diable faisaient-ils en Scandinavie ? Haeldell se renfrogna, raffermissant sa prise sur sa lance. Elle les haïssait, eux et leur religion puante. Des adversaires des anciens dieux et déesses, voilà ce qu'ils étaient. Et accessoirement, ennemis des chiroptères par la même occasion.
Elle savait qu'ils finiraient par la remarquer. Ses yeux rouges la trahissaient toujours, sans compter qu'une femme équipée en guerrière ne manquait jamais d'attirer l'attention, surtout si cette femme était terriblement belle.
Ses chiens se mirent à grogner en direction des inquisiteurs, sentant le danger qu'ils représentaient.
- Setenta, Cuchulainn, silence ! murmura-t-elle séchement.
Ils lui obéirent instantanément. Le regard d'Haeldell se porta sur la place, l'arrivée des Inquisiteurs l'avait désertée. À part...
Deux individus observaient la scène, l'un accoutré en mercenaire étranger et l'autre en barde. Même en temps normal, leurs accoutrements auraient été étranges. Sauf que là...
- Monstres des glaces, grogna-t-elle sourdement.
En ces contrées, que pouvaient-ils être d'autre ? Son coeur fit un bond dans sa poitrine. Enfin, elle les avait trouvés, ses ennemis héréditaires ! Enfin, elle pouvait commencer à chercher sa famille !
Un vent glacé se leva, soufflant en tourbillon sur la place du village. Cuchulainn et Setenta, babines retroussées sur leurs crocs, se déployèrent vers les deux originels, menaçants. Pâle comme une morte, Haeldell leva sa lance, prête à engager les hostilités. Elle ne ferait usage de son glaive enchanté que lorsque la situation serait désespérée et qu'elle serait certaine des intentions belliqueuses de ces deux monstres des glaces.

- Pas la peine, répondit Erik à Tarl en voyant une jeune femme contourner la maison où avaient frappé les inquisiteurs.
Elle s'avançait sur la place, guerrière altière, et Erik se prit à admirer sa démarche. Soudain, elle les remarqua, Tarl et lui, et son comportement se modifia du tout au tout. Rêvait-il ou bien l'avait-il entendu dire "montres des glaces" ? Elle leva sa lance, ses deux chiens se dirigeant vers eux.
Une humaine pouvait-elle repérer des chiroptères ? Il ne fallait s'étonner de rien dans ce monde de démons et merveilles... Cependant, sous ses cheveux noirs, la jeune femme avait des yeux rouges détonnant sur sa peau pâle.
Erik eut un sourire cruel. Sa main droite vola jusqu'à sa nouvelle hache qu'il avait acheté à un forgeron en mettant les pieds en Scandinavie. Le visage de la nouvelle venue lui évoquait quelqu'un sans qu'il sache définir qui. Frustrant...
- Ma dame, salua-t-il Haeldell, narquois. Que vient faire ici une guerrière telle que vous dans ces contrées glacées ? Non pas que votre beauté n'enchante pas ces lieux mais vous n'y semblez pas à...votre place.

Soudain, la porte du "joyeux luron" s'ouvrit. Robert en sorti, un air à la fois attristé et furieux.

"Qu'est ce que je suis venu faire en Scandinavie? Quel deception, je pensais les vikings seraient capable d'apprecier mon art... Mais non, apparament se ne pense qu'à boire! Si au moins ils m'invitaient je n'aurais rien à redire, mais en plus d'etre rustre et inculte ils sont aussi radin... Sans parler des deux rabats joie fanatiques..."

Soudain, son regard s'arreta sur les trois personnes situé à proximité de la taverne. Comprenant qu'il n'était pas seul, il commença a regretter ses paroles d'ivrognes, puis se decida à profiter de la situation.

"Bonjour, belle compagnie! Je suis Robert Jagger, troubadour de mon etat. Puis je jouer pour vous? Mes tarifs sont bas, tant qu'on me paye à boire, à manger et à dormir, je peux vous accompagner et jouer quand vous le desirez..."

Il se rapprocha alors vers Erik et lui murmura:

"Allez mon bon seigneur, il n'y a rien de tel que la musique pour charmer les jouvencelles! Laissez moi jouer et je suis sur que vous finirez la nuit en compagnie de cette charmante demoiselle..."

Erik fut soufflé par l'outrecuidance du nouveau venu puis un sourire sarcastique monta sur ses lèvres :
- Tiens, un confrère... Malheureusement, je crois que tu t'adresses à la mauvaise personne. Vois-tu, je suis moi-même barde. Cependant...
Il dévisagea Haeldell avec un regard paillard, comme si elle ne portait plus le moindre vêtement.
- Ta dernière proposition est assez intéressante, j'avais plus ou moins ce genre de projet en tête. Joue-nous donc quelque chose. Si la dame se jette dans mes bras en arrachant ses vêtements ou les miens, voire les deux ce qui serait bien mieux, j'épargnerai peut-être tes doigts de guitariste...

Robert avala bruyament sa salive.

*Gyaaaa! Pourquoi est ce que les gros barbu sont il aussi belliqueux?*

Tout en tremblant, il s'adressa à Erik

"Très bien, je vai voir ce que je peux faire."

Il se dirigea alors vers Haeldell et lui murmura

"Pitié, vous avez l'occasion de sauver un pauvre troubadour, pourriez vous essayer d'etre tres gentil avec le monsieur barbu là bas, je vous revaudrai ça je vous le promet!"

Robert senti qu'il risquait de se retrouver une fois encore dans une situation delicate. Maudite scandinavie, ou meme les bardes restent des gros bourrin sans coeur!

Pour toute réponse, Haeldell poussa un hurlement de rage. Comment osaient-ils tous autant qu'ils étaient ?! Lui faire de pareilles propositions alors qu'elle avait été à l'égale d'une reine en Irlande, qu'elle était fille de Selena Neira et Mitsaguru Sakoon, et que Morigane l'avait choisie pour être son avatar !
Néanmoins, néanmoins, son éducation irlandais prit le dessus. Chez les Celtes, les bardes étaient révérés, garants de l'essentiel de la culture, du droit et de quantité d'autres choses. Même les rois ne pouvaient se permettre de se mettre à dos un barde.
- Sire troubadour, je ne puis. Ma mère est une puissante reine et mon père un farouche guerrier... Qu'ils auraient honte si je m'avilissais avec le premier monstre des glaces venu ! Cependant, je consens à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous venir en aide et sauver vos doigts. Il ne sera pas dit qu'un barde perdra l'usage de son art par ma faute...
Elle s'interposa alors entre Erik et Robert Jagger, lance toujours levée et ses deux chiens prêts à bondir sur l'originel. Qu'il s'avise de tenter de mettre sa menace à exécution et il trouverait à qui parler...

Erik comprit son erreur au moment même où elle parla de ses parents. Comment avait-il pu être aussi stupide ? Lui, le maître en manipulations toutes plus subtiles les unes que les autres, il venait d'essayer de séduire celle qu'ils cherchaient précisément, et cela de la manière la plus lourde possible. Qu'est-ce qui lui était donc passé par la tête ? Il fallait qu'il se reprenne immédiatement, d'autant plus que cette charmante reine semblait mettre une volonté inusitée à défendre un simple humain... Voilà qui allait corser l'affaire mais qui confirmait sa théorie.
Il se fendit d'une profonde révérence et, ignorant superbement le troubadour, dit :
- Je vous prie humblement de me pardonner, ma Dame. Je ne suis rien de plus qu'un impardonnable goujat jaloux de défendre son art et ému par votre beauté. Vous me rappelez une ancienne connaissance avec qui j'ai eu quelques...différents.
Il croisa le regard d'Haeldell, farouche mais quelque peu intrigué.
- Oui, je parle bien de Selena Neira, ajouta-t-il avec un sourire, toujours courbé. Mais ce qui m'étonne grandement est le fait que jamais elle ne se serait souciée d'un quelconque humain, même troubadour...
Il jeta un regard noir à Robert Jagger tout en espérant que Tarl comprenait où il voulait en venir : présenter Selena Neira sous un jour particulièrement sombre afin qu'Haeldell réalise combien sa mère était malfaisante. Ce qui, à vrai dire, ne demandait nul effort.

Après que la demoiselle ai refusé de faire ce que Robert lui demandait, elle s'interposa entre lui et Erik pour le proteger.

*Gyaaaa, qui suis je pour devoir etre proteger par une dame?*

Cette derniere lui avait cependant revelé qu'elle avait pour mere une reine, ce qui faisait d'elle une princesse, et donc de ce fait quelqu'un de probablement riche. Robert se dit alors qu'attirer ses faveurs feraient de lui un homme riche et puissant, sans oublier l'aspect romantique qu'aurait l'histoire du barde qui charmait une princesse.

Alors qu'il s'adonnait à quelques reveries, ils ne prenait pas vraiment garde à ce qu'il se disait à coté, dans la mesure ou il ne comprenait pas grand choses à ce qu'il se tramait.

La lance trembla entre les mains d'Haeldell et ses chiens gémirent, en pleine confusion. Sa mère ? Vivante ? Une telle chose était-elle donc possible ? Le visage de la jeune reine se troubla, se faisant très vulnérable. Mais aussitôt les paroles d'Erik puis de Tarl vinrent se planter comme des crocs dans son esprit. Oui, elle l'avait toujours su, sa mère et elle étaient condamnées à suivre des voies différentes. Cependant...
- Vous mentez ! cracha-t-elle en direction de Tarl. J'étais peut-être une enfant lorsque vous et les vôtres nous ont précipité sur les glaciers mais je me souviens de tout ! Oui ma mère était un fléau pour les humains mais jamais je ne pourrais douter de son amour pour ma soeur et moi ! N'essayez même pas de me faire croire le contraire ou je ferai voler votre tête de monstre malfaisant !
Ainsi donc sa mère arpentait de nouveau ce monde et depuis peu, semblait-il. Elle en aurait entendu des échos en Irlande autrement. C'était une heureuse nouvelle pour Haeldell. Progressivement, un plan se forma dans son esprit. Ces deux imbéciles essayaient manifestement de la monter contre sa génitrice. Très bien... Elle ferait mine d'écouter et ils ne l'en méneraient que plus vite auprès de sa mère, Selena Neira. Satisfaite de cette stratégie, Haeldell abaissa progressivement sa lance.

Erik jugea bon d'intervenir rapidemment avant que la situation ne dégénère et qu'Haeldell n'échappe à leur emprise.
- Vous avez raison, ma Dame, dit-il, conciliant. Mon compagnon a peut-être quelque peu exagéré. Il s'agit de votre mère, après tout, et loin de nous l'idée de vous faire douter de l'affection qu'elle vous porte. Cependant, vous êtes si différente de Selena Neira que cela nous a causé une vive surprise. Baissez votre arme, ma Dame, et rappelez vos chiens. Nous ne vous voulons aucun mal.
À cet instant, Erik ne faisait que dire la vérité. C'était peut-être, pour une fois, la meilleure des stratégies.
- Je ne vous mentirai pas, ma Dame. Nous sommes effectivement des monstres des glaces, nous avons participé aux guerres contre votre mère et ses chevaliers et nous l'avons jetée sur les glaciers alors que vous étiez dans ses bras. Nos crimes sont innombrables, nous tuons des humains pour vivre, nous avons besoin de leur sang pour nous nourrir cependant... Nous ne les asservissons pas, ma Dame. L'équilibre entre eux et nous est juste. Et c'est cet équilibre que votre mère va renverser une nouvelle fois alors que les monstres des glaces ont été décimés. Je vous prie de réfléchir à tout ceci avant de prendre une quelconque décision...

Haeldell écouta attentivement Erik, frappée de la justesse de son discours. Il avait parfaitement raison, elle le savait. Le fait qu'il n'ait pas cherché à la manipuler penchait en faveur du barde. Haeldell avait toujours apprécié la mesure et la raison dans les discussions importantes, cela permettait au moins d'espérer des décisions raisonnables. Cependant, il y avait un problème de taille dans toute cette histoire : Selena Neira était sa mère. Elle avait besoin de bien plus de preuves et d'éléments avant de se décider à entrer en conflit avec celle qui lui avait donné le jour.
Haeldell abaissa définitivement sa lance, gardant un oeil sur ses deux chiens.
- Très bien, messires les monstres des glaces, et qu'attendez-vous de moi exactement ? demanda-t-elle d'un ton pour le moins ironique.

Haeldell eut un mince sourire en s'appuyant négligeamment sur sa lance. Setenta et Cuchulainn, après un ultime grognement, se couchèrent à ses pieds dans la neige. Ses interlocuteurs ne devaient pas s'y tromper. Au moindre mouvement suspect, ses deux chiens sauteraient à la gorge de son agresseur.
- Je vous entends bien, sire monstre des glaces, répondit-elle à Tarl Yakdash, mais que proposez-vous ? Je suis peut-être la fille de ma mère et une reine potentielle mais cela ne suffira pas. Voyez-vous, je ne me nourris pas de sang humain... Cela a amoindri ma force et jamais je ne saurai faire face à un Chevalier. Et, en parlant de ça, je me suis jadis juré de ne jamais créer de Chevalier et jamais je n'ai trahi le moindre de mes serments.
Elle ajouta avec une ironie prononcée :
- Mon utilité s'en retrouve limitée, n'est-il pas ?
Haeldell n'ajouta pas qu'en revanche elle était un chef de guerre tout à fait remarquable ou encore qu'il suffisait d'un mot d'elle pour que la moitié des clans irlandais traversent les mers pour la suivre au combat. Elle n'était pas pour rien l'Avatar de Morrigane, l'incarnation de la déesse celte de la guerre. Les deux Originels n'avaient pas besoin de savoir cela. Ils la conduiraient tôt ou tard à sa mère et ensuite elle aviserait.
Elle attendit la réponse de Tarl, le regardant droit dans les yeux. Il émanait une certaine séduction de ce monstre des glaces mais Haeldell était une guerrière. Qu'il essaye de la duper et elle ferait de la dentelle avec ses entrailles...

Erik retint à grand peine une grimace déconfite. Il ne s'était pas attendu à ce que la fille de Selena lui ressemble si peu... Tant pis, il n'y avait guère d'autre choix de toute manière. La manipuler s'avérerait plus difficile et prendrait plus de temps mais impossible n'était pas chyroptérien.
- Ma Dame, s'inclina-t-il profondément. Vos scrupules vous honorent et nous les respecteront mais soyez sûre que vous en êtes d'autant plus utile. C'est un soulagement pour nous de ne pas avoir affaire à une deuxième Selena...
Oui, il la manipulerait, la séduirait, en ferait la mère de deux petites reines sauvages qui serviraient la cause des Originels avec une loyauté farouche. Mais, pour le moment, ...
Erik poursuivit, ses manières toujours aussi exquises :
- Ma Dame, je vous propose de nous retirer dans une contrée voisine. Nous y serons plus tranquilles pour discuter que sur la place publique de ce village.
Et il serait nettement moins facile pour Mitsaguru et Selena de les retrouver... Erik n'avait pas oublié les chauves-souris. Il jeta un regard à Tarl pour guetter son approbation.


[HRP : Higame, si tu es d'accord, je te laisse le soin de créer un topic sur l'ancienne forteresse des monstres des glaces dans la contrée des Walkyries... voili voilou]

Une des paroles d'Erik sorti Robert de ses pensée

"Ma Dame, je vous propose de nous retirer dans une contrée voisine. Nous y serons plus tranquilles pour discuter que sur la place publique de ce village."

Partir? Ils avaient deja l'intention de partir? Cele n'allait pas du tout, Robert n'avait meme pas reussi à leur soutirer de quoi passer la nuit dans une auberge, ou du moins de quoi se payer quelque chose à boire pour se rechauffer. Il prit son courage à deux main et s'adressa au groupe, en tentant de l'apitoyer

"S'il vous plait, laissez moi vous accompagner! Je pense que vous serez pour moi une très bonne source d'inspiration pour mes chant epiques (ainsi que pour mes revenus, pensa t'il). Si vous m'acceptez aprmi vous, vous ne le regreterez pas! Je sais me battre en plus de distraire"

Il sorti alors son épée de son foureau, la lacha maladroitement, puis se mit dans une position de garde pour le moins farfelu après avoir finalement ramassé sa lame par terre en lachant un juron

"Alors qu'en dites vous? Ma presence parmi ce groupe ne pourra t'etre qu'utile, n'est ce pas?"

[HRP: désolé d'avoir posté apres que vous ayez continué l'histoire sur une autre page, c'est juste pour savoir si mon perso viens ou pas effecvtivement avec vous :p]

Oui, viens. Plus on est de fous, plus on rit.