Bureau du FBI : Manipulation

« Comment ca retiré de l’affaire ? »

Ed était hors de lui. Le directeur, Raul Cochrane, l’avait convoqué environ une heure après que les deux jeunes aient été emmenés alors qu’il était en pleine investigation et maintenant, il apprenait qu’on lui interdisait d’enquêter sur la mort de 3M et des sept autres personnes. Ed s’époumona devant son supérieur comme seul MacMurson avait osé le faire auparavant.

« C’est mon collègue, mon équipier qui a été tué ! De même que sept autres personnes dont on ne connait toujours pas l’identité. Merde Cochrane c’était mon ami ! »

Raul Cochrane le fixa avec ses yeux bleu qui semblait vous transpercer et disséquer vos pensés et votre âme. Sa grande taille et sa fine stature ne gâchait en rien cette avatar du père fouettard.

« Parlez-moi sur un autre ton ! Vous êtes trop impliqué personnellement Thomson ! Je sauve votre carrière et notre réputation en empêchant la bavure que vous allez forcement commettre avec votre état d’esprit actuel ! Je ne vous mets pas en arrêt forcé car, vous seriez capable de faire des bêtises. Votre nouvelle affaire vous attend sur votre bureau. Je me charge du reste »
« Mais Monsieur … »
« Dehors Thomson !»

Ed se retint pour ne pas faire violement claquer la porte.
Il traversa un long couloir jusqu'à une salle plutôt vaste ou se trouvait son bureau, ainsi que celui d’une dizaine d’autres personnes. Il s’assit sur sa chaise et regarda le dossier sur lequel le directeur voulait qu’il travail. Une superette qui s’est fait cambrioler …

*Mais on se moque de qui la ? Cette affaire n’est même pas du ressort du FBI !*

Dans un geste de colère, Ed balança le dossier a travers la pièce, attirant le regard surpris et offusqué de certain de ses collègues.

« Edouard, mais qu’est-ce qui te prend ? T’es pas bien ?»

Harris arriva vers lui, un carton a la main et le regardait comme si il avait quelque chose de bizarre qui venait de pousser sur le visage. Ed serra les dents et ne répondit pas tout de suite, le temps de laisser sa colère s’apaiser.

«Harris, qu’a tu fait après mon appel ? Est-ce que la police a trouvé quelque chose sur l’affaire des sept morts ?»
« Ouais, J’ai fait ce que tu m’avais dit a propose de l’équipe, de la police et tout … mais le directeur a confisqué les dossiers et m’a demandé de néttoyer le bureau de MacMurson. C’est un peu après qu’on a appris sa mort … »
« Il a confisqué les dossiers un peu avant l’annonce du décès de 3M tu dis ? »
« Ouais … ou peut être un peu aprés … Tu sais j’ai été tellement choqué que … »
« Ouais je comprends, je comprends … »

Ed ne comprenait pas du tout. Tout était confus dans sa tête. Il était complètement perdu. Il annonça à Harris qu’il allait prendre un peu l’air. Il prit l’ascenseur et descendit jusqu'à parking ou l’attendait sa voiture. Une fois a l’intérieur, il sorti de la poche intérieur de son veston le papier qu’il avait trouvé chez Mike. Cette lettre, enroulé de façon a ce qu’elle tienne dans le canon du fusil a éléphant de 3M, n’avait de remarquable que le cachet de cire a l’ancienne qui la fermait, ainsi que les deux lettres écrite de la main de son ancien chef d’équipe : E.D.
Ed soupira, faisant tourner le papier cacheté dans ses mains sans oser l’ouvrir.

« Et maintenant 3M, je fais quoi ? »









Raul Cochrane regardait les cartons que le jeune Harris avait amenés dans le coin de son bureau. Toutes les affaires de 3M s’y trouvaient rassemblées. Raul déglutit et desserra un peu sa cravate pour mieux respirer. Ses hôtes le mettaient mal à l’aise.
L’homme en Noir le dévisagea à travers ses lunettes noires. Il semblait satisfait.

« Tout est la ? »

Cochrane acquiesça. L’homme en Noir claqua des doigts. Ses trois acolytes prirent les cartons et les soulevèrent sans efforts. Leur chef effectua le même geste et ils sortirent de la pièce silencieusement tel des ombres glissant sur le sol. Sous leurs larges lunettes opaques, Raul savait leurs yeux fermés, aveugle, mais ils se déplaçaient comme si ils ne l’étaient pas. L’homme en Noir dodelina plusieurs fois de la tête en souriant, comme si il savait a quoi il pensait.

« Et les deux jeunes gens ? »
« Tout les deux en garde a vu » Répondit Cochrane d’une voix enraillé «Vous ne rencontrerez pas de problèmes, ils sont a vous »

L’homme en Noir souri plus encore,dévoilant une rangé de dents pointues.

« Parfait ! »

Cela faisait plusieurs heures qu'on les avait emmenés, elle et Charlie Miller, dans les locaux du FBI pour une garde à vue qui n'en avait quasiment que le nom.
Charlie et Mackenzie avaient été conduits jusqu'à une petite pièce aux murs gris et nus, si ce n'était le traditionnel miroir sans teint de rigueur, meublée d'une simple table et de trois chaises.
L'officier qui les avait accompagnés jusque là, leur demanda de s'asseoir l'un à côté de l'autre d'un côté de la table et prit place en place d'eux. Il avait apporté deux grands gobelets en carton de chocolat chaud à la crème et un sac de donuts qu'il mit à leur disposition, tout en tirant d'une chemise en plastique un dossier sur lequel il commença à écrire.

- Bonjour, commença-t-il avec un air débonnaire et jovial, je m'appelle Gerald O'Hara, comme le père de Scarlett dans le film, ma mère était fan... Vous êtes Charlie Miller et Mackenzie River ?

Mackenzie opina d'un hochement de tête muet, incapable d'articuler un mot. Il lui semblait voir et revoir encore le cadavre démembré de son oncle, les murs détruits et éclaboussés de sang. À cet instant, elle ne pensait plus à remettre en ordre sa chevelure qui en aurait pourtant eu le plus grand besoin, ni à se mettre le plus en valeur possible. Il fallait qu'elle prévienne ses parents, et surtout sa mère, de la mort de son frère. De son horrible assassinat... Elle réalisa avec un certain étonnement qu'elle était incapable de pleurer. C'était plutôt une rage froide qui se nouait au creux de son ventre.

- Je vais commencer par toi, Mackenzie, continua l'autre baudruche comme s'il s'était adressée à une enfant de cinq ans. Je suis navré pour ton oncle, c'était un grand bonhomme. Que faisais-tu dans la maison de 3M ?

Question éminemment stupide.

- Je voulais lui rendre visite, rétorqua-t-elle d'une voix neutre. Je lui rends visite toutes les semaines. C'est la seule famille que j'ai en dehors de mes parents. Vous devriez d'ailleurs les prévenir...

- Nous le ferons au moment voulu... La semaine dernière, ton oncle était-il toujours en vie ?

Seconde question stupide.

- Croyez-vous que si je l'avais déjà trouvé déchiqueté au milieu de son salon, je serais tranquillement revenue la semaine suivante pour voir la progression de sa décomposition ? J'ai une tête à avoir des tendances néo-gothiques ?

Il s'empourpra légèrement, un début d'agacement dans le regard.

- Il s'agit de questions liées à la procédure... Connaissais-tu des ennemis à ton oncle ?

- Mes parents ne le supportaient plus depuis pas mal de temps mais pas au point de le découper en petits morceaux. C'est vous qui êtes censés savoir s'il avait des ennemis, il travaillait au FBI, je vous signale.

Mackenzie s'était enfin ressaisie et lancée dans une magnifique interprétation du rôle qu'elle connaissait sur le bout des doigts : la fille insupportable.

- Pourquoi avons-nous été emmenés en garde-à-vus ensemble, moi et cette carpette ? poursuivit-elle en désignant Charlie Miller. Je dois demander un avocat ?

- Non, ça ne sera pas nécessaire. Pour le moment, aucune charge n'a été retenue contre vous.

- Dans ce cas, il s'agit sans doute d'une arrestation abusive. J'exige de porter plainte et de sortir sur le champ.

- Vous êtes entendus comme témoins capitaux dans cette affaire. À moins que vous ne désiriez pas nous aider à résoudre la mort de votre oncle ?

Touchée ! Mackenzie grimaça.

- Ne dites pas n'importe quoi.

- Bien, soupira Gerald O'Hara. La dernière fois que vous avez vu votre oncle, vous avait-il semblé troublé ?

- Non, il m'a demandé comment se passait mes études. Je lui ai dit que nous allions peut-être jouer Dracula en pièce de théâtre, avec moi dans le rôle de Mina Harker. Il m'a demandé si je croyais aux vampires mais j'ai éclaté de rire et nous en sommes restés là. Voilà à quoi se limitait les troubles de mon oncle. De quoi est-il mort ?

- Le légiste n'a pas encore rendu ses conclusions. Pouvez-vous me décrire votre arrivée dans la maison ?

- Je suis entrée, tout était dans une pagaille monstre et j'ai trouvé mon oncle déchiqueté, et mort, au milieu du salon. Ah si, il y avait aussi Edouard Thomson qui tenait en joue Charlie ici présent.

- Pouvez-vous me décrire davantage la scène ?

Mackenzie hoqueta, livide. Quel odieux personnage ! Négligemment, elle tendit la main pour saisir un gobelet plein de chocolat fumant et le renversa presque par mégarde sur le dossier de l'officier. Le liquide brûlant se répandit sur la table et commença à dégouliner sur le bas-ventre et le pantalon d'O'Hara.

- Oh, je suis terriblement confuse ! s'exclama Mackenzie avec une consternation parfaite. Je suis très maladroite. Je vous prie de bien vouloir me pardonner et de mettre ça sur le compte de ma confusion. Je ne suis pas dans mon état normal, vous savez, mon oncle est mort de manière atroce et on m'a amenée en garde-à-vue pour me poser une série de questions toutes plus stupides les unes que les autres comme si j'étais une criminelle même pas intelligente.

- Petite maligne, commença l'autre, rouge de colère.

- Vous devriez aller vous changer, on croirait que vous avez été malade. C'est répugnant. Et tant qu'à faire, vous pourriez me ramener un café ? J'ai une sainte horreur du chocolat chaud.

Il se leva précipitamment, ramassant ses dossiers, et leur aboya :

- Restez ici. Quand je reviendrais, j'entamerai l'interrogatoire de Mr Miller.

- Prenez votre temps, répliqua Mackenzie, ironique.

Il sortit et prit bien la peine de fermer la porte derrière lui. Mackenzie se leva et s'avança jusqu'au miroir où elle prit bien soin de remettre sa magnifique chevelure en ordre. Puis elle y toqua délicatement.

- Bonjour, vous, fit-elle à ceux qui devaient être derrière la vitre. Vous devez être ravis de me rencontrer.

Puis elle se rassit, le visage soudain froid et glacial, tout en lançant un regard significatif à Charlie. À aucun moment, ils ne seraient seuls dans cette pièce.

Depuis la promesse que lui avait faite l'agent Thomson selon laquelle il ne préviendrait en aucun cas ses parents au sujet de son interpellation, Charlie avait gardé le silence et ce, tout le long du trajet qui l'avait mené jusqu'aux bureaux du FBI.
Accompagné de Mackenzie, on l'avait, une fois à destination, conduit en direction d'une petite pièce close afin d'y être interrogé. L'agent qui avait pris en charge les deux jeunes gens s'était éclipsé et un autre avait prit sa place.

- Bonjour, je m'appelle Gerald O'Hara, comme le père de Scarlett dans le film, ma mère était fan... Vous êtes Charlie Miller et Mackenzie River ?

Tout comme Mackenzie, Charlie hocha la tête et commença à boire le chocolat chaud qu'on lui avait apporté. Un café lui aurait été plus bénéfique mais il ne fit aucune remarque désagréable à ce sujet.
Par la suite, l'agent O'Hara débuta l'interrogatoire par Mackenzie en lui posant des questions sans relief, inutiles, la routine quoi... Charlie se demandait pourquoi la jeune fille devait en passer par là alors qu'il était évident qu'elle ne pouvait apporter aucune information susceptible de faire avancer l'enquête. C'était lui que ces idiots devaient écouter!
Cependant, il fallait admettre que cela lui laissait un petit sursit le temps de réfléchir à ce qu'il allait raconter lorsque son tour viendrait. Et puis, il pouvait par la même occasion connaitre un peu mieux sa voisine.

A cette occasion, il devait admettre que cette Mackenzie avait bien plus de caractère et de personnalité qu'il ne l'aurait cru! Charlie faillit même pouffer de rire en réaction à certaines réponses de la demoiselle mais ravala tout cela lorsqu'elle le désigna soudain en le traitant de carpette!

*Non mais quel culot!*

Enfin, l'interrogatoire prit fin sur une mauvaise note, l'agent O'Hara quittant précipitamment la pièce vert de rage, après que Mackenzie eut renversé presque intentionnellement une bonne partie de son chocolat chaud sur le pantalon de l'homme. Au passage, ce dernier leur ordonna de rester assis et ajouta que Charlie subirait à son tour ses questions à son retour.
Soupirant, Charlie le regarda partir et observa ensuite Mackenzie qui s'était levée et dirigée vers le grand miroir devant lequel elle se recoiffa et nargua au passage les personnes qui l'observait surement de l'autre côté.
Lorsqu'elle revint ensuite s'assoir et regarda un moment Charlie, celui-ci prit enfin la parole.

"C'était courageux ce que tu as répondu à l'agent O'Hara tout à l'heure. Je suis vraiment navré de ce qui est arrivé à ton oncle. C'était vraiment horrible... Tu tiens le coup?..."

Mackenzie se contenta de grogner. Elle n'avait que faire de la condescendance d'un type aussi quelconque.

- En quoi ça te regarde ? lui demanda-t-elle, méprisante. On est pas amis que je sache.

Elle n'avait pas d'amis en réalité, juste des admirateurs qui la poursuivaient de leurs attentions lourdingues et une poignée qui s'en abstenait, certains qu'ils n'avaient pas la moindre chance avec elle. Charlie devait faire partie de la seconde catégorie.
Son oncle était la personne qui s'était le plus rapproché de l'idée qu'elle se faisait d'un ami, l'écoutant raconter tous ses petits comme ses grands tracas, la conseillant quand il le fallait, ne gardant jamais ce qu'il pensait pour lui. Mackenzie se souviendrait toujours de la fois où il l'avait traitée de "peste égocentrique et imbuvable", ce à quoi elle avait répondu qu'il n'était pas son oncle pour rien.
Non, elle ne tenait pas le coup. Elle était ivre de rage, pressée d'obtenir une vengeance terrible contre ceux qui avaient osé faire ça à 3M, et aussi terriblement triste. Mais jamais elle n'irait raconter ça à ce Charlie Miller.
Avant qu'elle ne puisse ouvrir la bouche pour renchérir sur quelques amabilités dont elle avait le secret, l'agent O'Hara refit son entrée, avec un pantalon propre et surtout un air beaucoup moins jovial que celui qu'il avait eu au début, et sans le moindre gobelet de café.

- Bien, fit-il en s'asseyant. Nous allons pouvoir reprendre...

- Où est l'agent Edouard Thomson ? demanda Mackenzie en le coupant.

- Il a été retiré de cette affaire. Je vous prierai de vous taire, Miss Mackenzie. Charlie Miller, pouvez-vous me dire ce que vous faisiez dans la maison de Mike MacMurson et quels étaient vos liens avec lui ?

Mackenzie se tut, le souffle coupé. Pourquoi Edouard Thomson avait-il été retiré de cette affaire ? Pourquoi alors qu'il avait été le premier sur place et qu'il les avait arrêtés ? Les sourcils froncés avec suspicion, Mackenzie écouta attentivement la suite de l'interrogatoire.

Charlie faillit tomber de sa chaise lorsque Mackenzie lui répondit. En effet, celle-ci ignora complètement la compassion que le jeune homme venait d'avoir à son égard et se montra même méprisante. Interloqué, Charlie ne répliqua cependant pas. Il aurait dû se douter qu'une fille comme Mackenzie River ne dévoilerait pas ses sentiments aussi facilement, et surtout à un étranger. Son mauvais caractère était peut-être un moyen de se protéger..., ou peut-être pas. Quoi qu'il en soit, Charlie ne voulait pour le moment pas risquer un quelconque conflit avec elle. Ce qui venait de se passer aujourd'hui avait été bien trop traumatisant comme cela.
Aussi, Charlie attendit que l'agent O'Hara revienne dans la pièce. Et, avant de répondre aux questions que l'homme venait de lui poser, il se tourna vers Mackenzie, plongea un regard triste dans le sien et ne lui glissa que ces quelques mots...

"Tu n'es qu'une idiote..."

Il espérait que par cette phrase, Mackenzie comprendrait qu'elle n'était pas la seule à souffrir et que MacMurson avait été une personne très appréciée par Charlie également.
Ce dernier savait aussi qu'elle attendait impatiemment son témoignage pour en savoir plus sur la mort de son oncle et Charlie allait devoir faire de son mieux pour être le plus précis possible même s'il appréhendait toujours le passage où il devrait évoquer la présence du monstre...

Par ailleurs, il trouva étrange que l'agent Edouard Thomson, celui qui l'avait arrêté, soit subitement retiré de l'affaire. Ce fait troubla même plus Charlie que celui-ci ne voulait bien l'admettre...
Finalement, il prit sa décision! Il n'allait pas tout dévoiler à l'agent O'Hara et ne parlerait du monstre qu'à l'agent Thomson!

- [...] Charlie Miller, pouvez-vous me dire ce que vous faisiez dans la maison de Mike MacMurson et quels étaient vos liens avec lui ?

"Mes liens avec Monsieur MacMurson? Eh bien, je dirais qu'ils étaient amicaux. MacMurson et mon père se connaissaient depuis l'enfance et comme nous n'habitons pas loin de chez lui, nous passions de temps en temps le voir pour prendre des nouvelles et bavarder un peu.
Personnellement, j'allais souvent rendre visite à MacMurson ces derniers temps. Je lui posais des questions à propos du FBI. Je lui faisais part de mon envie d'intégrer l'agence après mes études...
Je suis le premier à avoir découvert le corps mais..., le coupable n'était déjà plus présent sur les lieux..."

Ed était assis sur le siège conducteur de sa voiture depuis une vingtaine de minute, son regard vide fixait un point invisible dans le parking désert du Fédéral Plaza. La lettre de 3M reposait sur ses genoux, le cachet toujours intact. Il réfléchissait souvent dans cette position détendu, son corps flasque étant oublié pour laisser son esprit se concentrer sur les différentes choses qui le préoccupaient.
Il fut interrompu par trois hommes portant chacun une pile impressionnante de carton. Ces hommes étaient pour le moins étrange : Ils portaient de grandes lunettes teintés et de grand imper noir dont le col remontait assez pour leur cacher le visage jusqu’au nez. Ils emmenèrent leur fardeau jusque dans une camionnette de couleur sombre, typiques des films de James Bond. D’habitude, Ed aurait rit devant son imagination trop fertile, mais il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine gêne à propos de ces types.
Sans savoir pourquoi, Ed décida d’aller voir de quoi il en retournait. Il rangea la lettre de 3M dans la poche intérieure de sa veste et sorti de sa voiture.

« Messieurs s’il vous plait ! » dit-il en les approchant, sa plaque a la main « Puis-je savoir ce vous fabriquez la ? »

Les trois hommes se tournèrent vers lui. Ed stoppa net. Quelque chose dans leur attitude, leur façon de se mouvoir, ne lui plaisait pas du tout. Ils tournèrent lentement leur tête l’un vers l’autre comme si ils se concertaient du regard puis, le plus proche s’adressa a lui.

« Mission spécial pour le compte du FBI vous n’êtes pas autorisé à en savoir plus. »
« Comment ca pas … »

C’est la que Ed aperçu la statue (un objet d’un gout immonde représentant un gros montagnard le poing levé vers le ciel) que 3M adorait mettre sur le haut de la pile de dossier qui s’entassait sur son bureau.

*Que fait-elle ici ? Elle n’a aucune raison d’y être a moins … que ces cartons soient ceux contenant les affaires de feu MacMurson ! Mais qu’est-ce que ca fait la ? Qui sont ces hommes ? Harris rangeait ces affaires dans les cartons … sous les ordres de … Cochrane*

Ed évita de laisser transparaitre son émotion. Il fit demi-tour, espérant que les autres, ayant lu son nom sur sa plaque, allaient se croire suffisamment renseigné sur lui pour le laisser partir sans problèmes. Alors qu’il se dirigeait vers l’ascenseur, il regarda dans le reflet de la carrosserie des voitures qu’il croisait pour voir s’il n’était pas suivi. Les trois hommes étranges n’avaient apparemment pas bougé de l’endroit ou il les avait laissés en tournant les talons et il pouvait voir que leurs visages étaient toujours tournés vers lui. Ed mit les pieds dans l’ascenseur et, une fois les portes refermées il réfléchit très vite.
Quel raison aurait le directeur du FBI a emporter les affaires d’un agent décédé ? Et Harris disait qu’il avait demandé de ranger les affaires de 3M et les rapports que j’avais demandé « Avant » que l’on apprenne son décès. Certes il ne devait pas s’être passé plus d’une heure et demi entre son départ de Harlem et son arrivée au QG, donc, La seul chose que la police aurait pu lui envoyer, c’est les notes prises par les policier et le médecin légiste concernant les corps et les indices retrouvés sur place, le tout, envoyé par fax. Tout de même, soi cela était une horrible coïncidence, soi Cochrane agissait de façon plus qu’étrange ...
Ed appuya sur le bouton d’arrêt de l’ascenseur. Il saisit la lettre cacheté dans sa poche et hésita quelque instant.

*Si je l’ouvre, je serais fixé non ?*

Ed l’ouvrit la lettre. Des les premiers mots, il reconnu la calligraphie particulière de 3M.

« E.D.

la mort se rEpand comme une Trainée de Poudre
unE traînEe de saNg sous la foudRe
les vivants la déversent par tonneaux entiers
des tombereaux entiers qui noient même les déserts
ils jouent la vIE, mais c’est la mort qui marque leurs visages
dans leurs sourires c’est leurs cROcks qui s’épuISent
dans leurs manières c’est leurs faux qui s’aiguisent
dans leurs désirs c’est leurs maux qui s’attisent
dans leurs plaisirs c’est leurs ego qui se grisent
dans leurs gestes, les vivanTz aveuglés PRient pour leur mort/
dans leurs prières, les mutants esseulés crient sur leur mauvais sort
dans leurs empireS, c’est leur mort qu’Ils pRéparent
sous leur empire, c’est la mort qui se pare
//
Ils sont les vampires aux DeNts blanches
aux joues roses
aux mains propres
aux cheveux ras
et aux idéES courtes
ils sont les vampires aux dents longues
aux joues creuses
aux mains sales
aUX cheveux gRas
et aux idées noIres
sous leur emprise, c’est la vie qui se vide
Ils ont des masques de fleurs
de clowns au grand cœur
de plEines vasqUes de pLeurs
mais leur empire c’est la laideur
elle recouvre toute espèce d’ailleurs
ils jouent la vie, mais c’est la mort qui est leur image

La mort se vend comme la poudre
elle se donne même à qui ne l’attend pas
même la vie se vend
et la mort se donne
ici la mort
à quand la vie. »

Ed ne savait que penser de cela. Mike n’était pas du genre a aimer la poésie, encore moins a en écrire une de ce genre. Et c’est la qu’il réalisa ce que 3M avait caché dans ce poème. Prit d’une impulsion subite, il saisi son téléphone et entra un numéro.

« Allô, Sécurité ? Ici l’Agent Spécial Edouard Thomson. Il y a trois hommes armés dans le parking, avec de fausses cartes d’entrées et une fourgonnette noir. Possibilité d’attentat a la bombe. Demande d’intervention immédiate.»

Ed éteignit son téléphone et respira un grand coup. Il était en train de faire une connerie, il en était conscient mais …
Il appuya sur le bouton et l’ascenseur redémarra. Une fois, au 23eme étage, étage du FBI, Edouard se dirigea vers la salle d’interrogatoire, la ou Miller et Mackenzie devait se trouver. Il entra dans la pièce de l’autre coté de la glace sans teint en vérifiant qu’il n’y ai personne et regarda la scène de l’autre coté de la vitre. Gérald O’Hara était occupé a questionner le jeune Miller. Ed saisi son téléphone et appela Harris en priant pour que Cochrane n’ai pas fait le con en annonçant son changement d’affectation.

« Harris ? C’est Edouard. J’en ai finis avec les deux jeunes, tu peux les libérer. Pourquoi toi ? Parce que je te rappel que c’est toi le nouveau ! »

Et heureusement pour lui, Harris avait tout gobé. Ed se précipita dans la pièce d’à coté, ouvrit violement la porte et interpela Gerald.

« Faut que je te parle, c’est urgent. »

O’Hara fut très étonné d’être ainsi interrompu.

« Qu’est-ce que tu veux Thomson ? Je te rappel que tu n’es plus sur ... »
« Ce n’est pas ca. Viens, j’ai besoin de te parler. S’il te plait …»

Il avait donné a sa voix un ton presque suppliant sur la fin. O’Hara finit par soupirer et par se lever. Le timing fut serré, mais Ed réussi a ne pas se faire remarqué par Harris. Il emmena O’Hara le plus loin possible des deux jeunes, tout en évitant le couloir d’où venait Harris et la, sortie le grand jeu, supplia celui qui lui avait piqué son affaire de lui faire un double de ses rapports. Lorsqu’il refusa, Ed continua de plus belle, puis passa du registre de la supplique a la colère jusqu'à ce que, au bout de dix minutes de comédie, il décide de partir furibond au plus grand plaisir de Gerald. Mais Edouard jubilait intérieurement, car Harris devait déjà avoir libéré les deux jeunes, laissant à O’Hara une salle d’interrogatoire vide.
Vraiment un acte digne de 3M.
Ed se dirigea vers les escaliers et descendit les marches quatre a quatre pour rattraper Miller et Mackenzie.

« Vous partez déjà Monsieur Thomson ? »

Ed s’arrêta en plein milieu des marches, regardant au dessus de lui qui avait bien pu prononcer ces paroles. L’homme en Noir descendait doucement les marches d’escalier, ses lunettes noires le fixaient intensément.
*Le chef des gars d’en bas ?*

« Qui êtes vous Monsieur ? »

L’homme en Noir poussa un petit ricanement.

« Vous avez raison, je suis vraiment malpoli. »

Sa voix changeait, devenant rauque au point de vous faire trembler l'échine. Il retira lentement ses lunettes et le fixa en souriant, dévoilant une rangé de dents étrangement pointues. Ed saisis son arme et le pointa vers lui mais cela n'empecha pas ses genoux trembler alors que L'homme en Noir semblait prendre de l'empleur.

« Je suis la dernière personne que vous verrez de votre vivant »

Ses yeux rouges se mirent à briller.
Ed hurla.

Après avoir exposé à l'agent O'Hara les liens qui l'unissaient avec MacMurson et avoir expliqué ce qu'il faisait sur les lieux du crime lors de la découverte du cadavre, Charlie s'attendait à ce que de nouvelles questions fusent rapidement. Pourtant, l'interrogatoire fut soudain interrompu par l'agent Thomson, celui qui les avait conduit Mackenzie et lui jusqu'à ces bureaux. Agité, Edouard de son prénom, interpella son collègue et l'invita à le suivre car il avait à lui parler sur le champs. Dans un premier temps réticent, l'agent O'Hara finit par capituler, surement inquiet quant au ton de plus en plus suppliant que prenait Thomson.
Ainsi, quittant la pièce, les deux hommes s'éloignèrent laissant de nouveau Charlie et Mackenzie seuls.
Trouvant plus que étrange ce à quoi il venait d'assister, le jeune Miller fit alors part de ses impressions à sa camarade.

"Curieux ce qu'il vient de se passer, tu ne trouves pas? L'agent Thomson ne semblait vraiment pas dans son assiette. Et apparemment, ce n'était pas lié au fait qu'il ait été retiré de l'affaire... Je m-" TOC TOC

Quelqu'un venait de frapper à la porte et entra, coupant ainsi net les paroles de Charlie. L'homme se présenta rapidement à eux, disant s'appeler Harris et qu'il était venu les libérer sur demande de son supérieur..., l'agent Thomson.
Charlie écarquilla alors les yeux, il était maintenant persuadé que tout ceci n'était pas une simple coïncidence et que Edouard Thomson avait tout manigancé! Maintenant, la question était de savoir pourquoi... N'avait-il pas confiance en l'agent O'Hara et en quelques uns de ses collègues?
Après tout, Charlie aussi avait émis quelques doutes lorsqu'il avait appris que Thomson avait été subitement retiré de l'affaire alors qu'il n'y avait aucune raison à cela...
Jetant un rapide coup d'œil à Mackenzie, il comprit que la jeune femme était aussi perturbée que lui.
Traversant rapidement les couloirs de l'étage où ils se trouvaient, ils tournèrent ensuite à gauche et descendirent un escalier. Cependant, lorsqu'ils atteignirent la dernière marche, un cri se fit soudain entendre. Celui-ci provenait du haut de l'escalier!

Sans hésiter un seul instant, Charlie se dégagea de l'agent Harris et remonta les escaliers quatre à quatre jusqu'à ce qu'il ne tombe sur l'agent Thomson. Un homme étrange se tenait en face de lui... Un homme? Plus tellement finalement car en le fixant bien, Charlie se rendit compte qu'il ressemblait plus à un monstre hybride qu'à autre chose.
Un monstre tout comme celui qui... Charlie poussa un petit cri à son tour!

"Agent Thomson! Ne restez pas planté là! Fuyons! C'est un de ces monstres qui a eu la peau de MacMurson!"

Agrippant le bras de l'agent fédéral, Charlie l'entraina avec lui à travers les escaliers. Au passage, il regarda un bref moment en arrière et croisa le regard du monstre qui avait reprit forme humaine. Une étrange sensation s'empara alors de lui comme si..., comme si il était attiré par cet être surnaturel. Le monstre fixait également Charlie et finit par sourir...
Secouant la tête, ce dernier se reconcentra sur sa course et il rejoignit en un rien de temps l'agent Harris et Mackenzie. Terriblement essoufflé, il eut ensuite du mal à s'exprimer.

"Pfff! Agent Thomson! Pouvez-vous m'expliquer ce que signifie tout ce merdier?!"

Un vampire chasseur de vampires. Voilà une situation quelque peu ironique … Mitsaguru avait disparu du monde à la fin de son dernier combat. Anéanti, laissé pour mort, vide. Les Chyroptères avaient un don étrange pour se hisser rapidement dans les maillons de la société humaine : faux papiers, capacités hors norme … D’abord policier, il devint agent spécial. Remarqué pour son talent et ses capacités hors norme il fut intégré à la DGSE. Nouvelle recrue, et un an plus tard, gradé. L’un des meilleurs enquêteurs, le seul à traquer efficacement les anomalies, lesVampires. Ou plutôt le seul à ne pas en mourir. C’est ainsi qu’il avait parcouru la moitié du globe à la recherche de ces mystérieux hommes en noir. Ces individus peu scrupuleux tirant les ficelles dans l’ombre afin de dominer et contrôler les humains. Mitsaguru était mort, ne restait plus que cet étrange agent, Paul Lenner. Il avait réussi de fil en aiguille à rejoindre les Etats-Unis où une inquiétante série de meurtres terrifiait les enquêteurs. Il avait finalement réussi à rentrer en contact avec un certain MacMurson, un agent du FBI qui n’avait pas froid aux yeux. Malheureusement, il était mort quelques jours après leur premier rendez-vous. Une étrange coïncidence … Il avait donc suivit les traces de son enquête pas à pas et elles semblaient indéniablement le ramener à New-York, aux bureaux du FBI. Intrigué, Lenner avait fini par s’y rendre afin de les interroger, mais jamais il n’aurait pu s’imaginer que les locaux même de l’organisation étaient infestés … Que la source même de l’Etat l’était …

C’est ainsi que l’agent français avait rejoint la superbe ville de New-York. Il avait pris sa chambre dans un motel miteux dans le Bronx sachant que s’il avait des problèmes là, personne n’en tiendrait rigueur. C’est dans ce même quartier qu’avait débuté ses recherches, le long de la piste laissée par les Chyroptères qui remontait à présent jusqu’à Manhattan. Il avait enfin obtenu l’autorisation de se rendre aux locaux du FBI afin de poursuivre son enquête qui concernait leur district. Il s’y présenta assez tôt dans la journée de manière à pouvoir profiter des informations qu’il en tirerait les plus longtemps possible. Les bâtiments étaient étrangement imposants, mais plutôt discrets à la fois. Il entra sans hésiter, constatant qu’ils étaient presque semblables à ceux que l’on pouvait observer dans les films. Après avoir passé toutes les formalisation nécessaires et présenté son badge de la DGSE une bonne dizaine de fois, il réussit à gravir les escaliers le menant aux étages supérieurs afin de rencontrer l’assistant de son contact, un certain E. Thompson. E ? C’était sa seule indication, il espérait juste qu’il n’y ait pas plusieurs Thompson au FBI … Il parvint au premier étage où il demanda à ce qu'on lui indique le bureau de l’homme qu’il désirait voir. Heureusement, ses longues pérégrinations l’avaient amené à parler un anglais impeccable.

« Edouard? Je suis désolé, mais il ne pourra pas vous recevoir pour l’instant, il est … occupé, monsieur ? » lui répondit une jeune femme qu'il interpella.

« Ça n’a pas d’importance, indiquez moi juste son bureau. » ordonna le français.

Il s’appelait donc Edouard. Un cri plus ou moins étouffé attira alors l’attention de Lenner. Celui-ci releva brusquement la tête puis il constata qu’il était le seul à l’avoir entendu. Normal puisqu’il possédait entre autre une ouïe bien plus fine que celle des humains.

« Excusez-moi, je viens de me rendre compte que j’ai oublié quelque chose en bas … » se justifia Paul.

Il sourit et s’esquiva d’un air faussement gêné puis il se dirigea d’un pas rapide vers la provenance du bruit. Son instinct aiguisé par les ans lui soufflait que quelque chose de pas net se tramait dans ces lieux, quelque chose lié à ces hommes en noir. Il ouvrit la porte d’un geste et saisit son arme de poing puis il aperçut les deux jeunes humains et l’agent à l’air égaré dévaler les marches à toute allure, ils faillirent lui rentrer dedans puis il les esquiva à la dernière seconde. Il croisa un instant le regard d’Ed. Puis il leva les yeux vers le haut des escaliers pour apercevoir l’étrange créature qui les avait fait fuir. Il écarquilla les yeux puis il leva le canon de son revolver vers lui pour s’apercevoir qu’il avait disparu. Il regarda autour de lui, et déjà les témoins apparaissaient. Il jeta un dernier regard vers le sommet des marches puis il jura doucement. Il le savait tout près, mais il ne pourrait jamais le rattraper. Il poursuivait apparemment le groupe qu’il venait de croiser. Cette créature chercherait sans doute à les rattraper coûte que coûte, Paul devait les suivre ! Il remit les sécurités de son arme en place puis il la rengaina, se ruant à la poursuite du petit groupe, tandis que la cage d’escalier se remplissait de plus en plus de monde …

Charlie était littéralement en sueur et ne cessait de regarder en arrière maintenant. Apparemment, l'agent Thomson était dans le même état de choc que lui car il ne parut pas entendre la question que lui posa le jeune homme lorsqu'ils arrivèrent au bas de l'escalier.
Recouvrant enfin son souffle, Charlie sursauta lorsqu'un bruit de pas se fit entendre dans l'escalier. Quelqu'un accourrait dans leur direction!
Fort heureusement, cette personne n'était pas le monstre mais un homme qui faisait apparemment parti du service. Cela rassura Charlie car si cet agent était présent sur les lieux, le monstre avait dû fuir par crainte d'être découvert par le plus grand nombre.
Sans plus attendre, Charlie s'adressa aussitôt au nouvel arrivant.

"Ah! Vous tombez bien monsieur l'agent! Dites..., vous... n'avez rien aperçu d'anormal en haut de ces escaliers à l'instant?"

Observant par la même occasion la petite carte d'identité agrafée au veston de l'agent, Charlie put lire son nom: Paul Lenner. Et l'homme ne faisait pas parti du FBI mais d'une agence du même type basée en France: la DGSE. Etrange..., que pouvait bien faire un agent français sur le sol américain, et qui plus est, dans les bureaux du FBI?
Intrigué, Charlie ne tarda pas longtemps avant de lui poser la question.

"Et que fabrique un agent français ici? Le FBI collaborerait-elle avec la DGSE sur une affaire en particulier?"

*Sur une affaire ayant un lien avec le monstre de tout à l'heure par exemple?...*

Mitsaguru ralentit l’allure au fur et à mesure que le petit groupe qu’il poursuivait freinait lui aussi. Il se retourna deux ou trois fois mais il ne pu apercevoir l’homme en noir. Soulagé, il rejoint les trois humains en gardant néanmoins son arme à portée de main. Il prit alors le temps de les observer plus calmement, n’ayant pu qu’apercevoir leur ombre dans la cage d’escalier. Deux adolescents et un agent apparemment aussi perdu qu’eux … Il lut difficilement le nom de Edouard sur le papier épinglé à sa poitrine, mais il était déjà évident pour Lenner qu’il s’agissait de l’homme qu’il cherchait car il se devait d’être lié aux Chyroptères, tel que l’était l’homme en noir. Cependant, le premier à se remettre du choc que leur première rencontre avec un Vampire avait occasionné ne fut pas le professionnel, comme il s’y attendait, mais le jeune garçon qui les accompagnait. Néanmoins, Paul ne savait pas encore ce qu’ils avaient pu voir, mais décidemment, il n’était pas au bout de ses surprises. Il le regarda un instant, étonné puis il jeta un dernier regard dernier lui.

« Quelque chose ? Vous ne savez donc pas à quoi vous vous êtes mêlés ? Je cherchais seulement des informations sur la disparition de mon contact à New-York. » répondit l'agent français.

Il sourit doucement et caressa la tête de Charlie avant de se tourner vers Ed. Il le dévisagea, sentant le trouble qui s’était emparé de lui … Cependant, qu’elle aurait été sa réaction à lui dans une pareille occasion …

« Je suis bien de la DGSE et je suis chargé de l’enquête sur les hommes en noir en Europe … Cependant, il semblerait que leur organisation touche le monde entier et … c’est pourquoi que je suis venu ici. » expliqua-t-il.

Leur révéler ses intentions, ou plutôt sa mission n’avait rien de risqué vu qu’il s’agissait de l’agent qu’il devait rencontrer aujourd’hui, et après ce qu’ils venaient de voir, savoir qu’ils possédaient un allié supplémentaire serait réconfortant … Cependant, finiraient-ils par se douter qu’il appartenait à la même race que ces hommes en noir ? Si Mitsaguru acceptait de les accompagner, ce risque resterait permanent, autant que sa faim. Il lui faudrait cependant prendre ce risque … C’était un risque bien peu dangereux en comparaison de l’émergence de cette nouvelle organisation …

Ed était plongé dans un état d’hébétement le plus complet.

*Non, ce n’est pas possible !* se disait-il * Cela ne peut pas exister, cela ne peut pas être vrai, c’est impossible ! … IMPOSSIBLE ! *

Ce qu’il voulait, c’était crier, pleurer, prier, courir, supplier, fuir, s’agenouiller, hurler, s’échapper, appeler de l’aide, mais son corps ne répondait pas. Il flottait a quelque centimètre au dessus du sol, complètement désemparé, incapable de bouger, incapable de se rendre compte que Charlie l’avait tiré d’une mort quasi certaine. Mais il n’était pas encore hors de danger.
Non, loin de la.
Cette réalité le submergea et il sembla reprendre conscience de ce qui l’entourait tel un homme manquant de se noyer qui se retrouve enfin à l’air libre. Il regarda autour de lui, vit Mackenzie, Miller et cette homme qu’il ne connaissait pas. Il réalisa que seulement trois minutes s’étaient écoulées depuis qu’il s’était retrouvé face a ce … cette chose !
Toutes les paroles échangées pendant ces trois minutes lui revinrent en mémoire et il se mit à ricaner tout bas comme un perdu. Il s’approcha doucement de celui qui prétendait s’appeler Paul Lenner, toujours en ricanant et, sans prévenir, lui fit un uppercut si violent qu’Ed fut persuadé lui avoir brisée la nuque.
Sans même attendre que le corps de Lenner s’écrase au sol, Ed empoigna les deux jeunes gens par le bras et les tira violement lors de sa tentative de record du monde de sprint en costard dans des escaliers (record qu’il explosa a coup sur).

« Mais merde ! Qui s’est qui m’a foutu des imbéciles pareils ? On reste pas à trainasser dans les escaliers d’un immeuble de barjot alors qu’on a vu ce qu’on a vu a l’instant ! Et vas-y que je discute tranquillement avec le premier inconnu qui passe ! Non mais vraiment, c’est a se demander si vos mère était pas alcoolique et héroïnomane lorsqu’elles vous ont mis au monde ! »

Ed continua un moment comme ca, sourd a toutes protestations, puis arrêta de les invectiver en voyant qu’il ressemblait plus en ce moment même a psychopathe en puissance qu’a un moralisateur. Arrivé en bout d’escalier une quinzaine d’étages et deux sous-sols plus bas, il lâcha enfin le bras de ses deux compagnons d’infortune et ouvrit la porte qui accédait directement au parking, la main sur son arme, prêt a toutes éventualités.
Le parking était apparemment désert. S’il y avait eu des hommes louches ou bien la sécurité de l’immeuble ici auparavant, ils n’étaient plus ici. Ed vit sa voiture garé à cinquante mètres de la ou ils se trouvaient. Ed obligea les jeunes gens a parcourir la distance qui les séparaient de leur seul moyen de fuites, faisant taire toutes protestations par un regard très éloquent.
Une fois a l’intérieur de la voiture, Ed mis ses clés sur le contact, alluma ses phares et se rendit compte qu’il ne pouvait pas avancer.
Pas avec cet homme lui barrant le passage.

L’agent américain avait eut une réaction quelque peu excessive. Fracasser la mâchoire d’un inconnu pouvait être en effet dangereux pour lui, enfin, si celui-ci n’était pas un monstre mutant dégénéré. Paul, alors qu’il tentait de rassurer le petit groupe ne vit pas Ed lui infliger un cuisant coup de poing. Il le cueillit en dessous du menton et l’envoya bouler au sol. Le français se rattrapa tant bien que mal à la barrière en métal de la cage d’escalier. Il essuya négligemment le filet de sang qui coulait de sa bouche et se massa le menton. Il se releva et récupéra son arme à feu qui était tombée à côté de lui. Il la rengaina et jeta un œil dans les escaliers, plus bas. Les trois humains étaient déjà bien avancés, il ne pourrait pas les rattraper comme ça. L’Originel lança un regard à droite, à gauche. Personne en vue. Aussi discrètement que possible, il passa par-dessus la balustrade et descendit tous les étages en chute libre. Ralentissant sa chute en s’accrochant au barreaux, il atterrit sans aucun problème. Personne en bas non plus. Il jouait de chance aujourd’hui … Il poussa la porte alors qu’elle se refermait. Ils n’étaient plus très loin à présent. C’est alors qu’il distingua les phares de la voiture de Ed, ainsi que le rugissement du moteur de sa voiture. Ainsi que l’homme qui les empêchait d’avancer, un fusil à pompe dans les main. Il arma son arme et les pointa, un sourire goguenard sur les lèvres. Paul saisit son pistolet et le chargea en silence. Avec la même discrétion, il s’avança à côté de l’ agresseur, posa son arme sur sa tempe et appuya sur la détente.

Avant même que l’humain ne put toucher le sol, il était mort. Son sang répandu en une gerbe terrifiante sur le poteau et la voiture de Ed. Paul rangea son arme et se plaça devant la voiture.

« Me laisseriez-vous monter avec vous maintenant ? » demanda-t-il.

Il darda un dernier regard sur la cadavre, tentant de calmer ses envies. Le sang qui coulait le long du corps du mort lui donnait horriblement faim. Il inspira un grand coup et ferma les yeux, prenant soin que ses yeux ne changent pas de couleur, et que ses traits ne revêtent pas ceux d’un monstre assoiffé de sang. Il reprit ses esprits et s’avança jusqu’à la vitre de Ed.

« J’espère que vous n’avez pas d’autre coup de poing pour moi. » se moqua-t-il.

Il appuya sa main sur le capot de la voiture. Et saisit à nouveau son arme. Il enleva la sécurité d’une main et se tourna vers l’obscurité du parking. Il pointa son arme dans cette direction lorsque deux points rouges apparurent dans les ténèbres, suivis d’un grognement rauque qui ne laissait rien présager de bon. Il jeta un regard inquiet à Ed.

« Démarrez … vite ! » ordonna-t-il.

Le Chyroptère n’aurait pas le temps de les rattraper s’ils s’enfuyaient d’ici assez vite. Et surtout, Mitsaguru aurait du mal à le battre avec de simples balles de pistolet. Si seulement il avait des munitions telles que celles du bouclier rouge …

Le premier réflexe de Paul fut de se protéger la tête lorsque la vitre vola en éclat. Un réflexe que n’eut pourtant pas tout le monde car Ed était déjà penché à la base sur son volant. Il espérait certainement aller plus vite ainsi. Charlie, lui, sembla se figer. Seule Mackenzie eut l’audace de regarder en arrière … Ce qui lui valut d’être aussi tôt choisie pour cible. Entendant les cris de la jeune fille, l’Originel se retourna. Contemplant la disparition de l’humaine, il étouffa un grognement rauque et plongea à travers la vitre brisée. Tout se passa si vite que nul n’aurait pu dire qui avait été vraiment enlevé de Mackenzie ou de Lenner. L’agent français saisit le Chyroptéra à la gorge au moment où il s’apprêtait à enfoncer ses crocs dans la gorge de la jeune fille. Il décocha un effroyable coup de poing à la créature puis il roula au sol, Mackenzie dans les bras. Il se releva aussi tôt et saisit son arme à feu. Il tira juste devant le Chyroptère et le fixa droit dans les yeux. Ed devait être loin à présent, ou du moins, assez éloigné pour ne pas voir ce qui allait suivre … Il ne pourrait certainement plus lui faire confiance après ça …

Paul fixait toujours le Chyroptéra, et celui-ci lâchait des cris bestiaux entrelacés de jets de bave gluante. Il grattait le sol avec férocité, n’osant approcher de cet homme. Difficilement mortelles, les balles lui faisaient quand même mal. L’agent français sourit un instant, dévoilant des canines étrangement proéminentes. Il sera la jeune fille contre lui, cachant sa tête contre sa poitrine et ses yeux se mirent alors à luire d’un rouge carnassier. Il plissa les paupières et leva l’arme en direction de son adversaire.

« Dégage de là où je t’en colle une entre les deux yeux. » ordona-t-il.

La créature sembla éclater de rire. Entre sifflements et grognements. Puis elle s’éclipsa dans une lueur bleuté. Paul rengaina son arme puis il saisit l’humaine dans ses deux bras avant de partir en direction de la voiture. Il y avait deux solutions. Soit le monstre était allé chercher des renforts, soit il était allé retransmettre ses découvertes, qu’un Originel aidait les humains … Dans les deux cas, cela sentait mauvais.

Ed n’écouta que son instinct de survie et tant pis pour son accélérateur qui poussait des cries d’agonie.
Il fila très loin.
Charlie protesta violement derrière lui sur le fait qu’ils avaient abandonné Paul Lenner – et surtout Mackenzie ! – derrière nous, a la merci de ces créatures surnaturelles dont l’appétit était probablement proportionnel a la quantité de bave dégoulinant le long de leurs crocs acérés.
Ed l’ignora complètement.
Il fila dans la ville suivant un chemin complètement aléatoire, jusqu'à dériver dans les vieux quartiers du Bronx ou il s’arrêta après s’être assuré plusieurs fois qu’ils n’étaient pas suivis. C’est a cet instant précis qu’il réalisa dans quel état il se trouvait. Ses mains était crispé sur son volant comme si lui seul pouvait le préserver de la folie, ses épaules étaient tendu a craquer et sa chemise était trempé de transpiration.

*Du calme*, pensa t-il *respire*

Il posa sa tète contre le dossier de son siège, le visage tourné vers le plafond et tenta de faire le vide, de laisser son corps se détendre. Ainsi, il aurait réussi a réfléchir calmement a la situation actuel … si un certain Charlie Miller n’était pas en train de lui hurler dans les oreilles, menaçant de sortir de la voiture pour aller chercher sa camarade de classe lui même.
Ed se maudit une fois de plus de s’être embarqué dans une situation pareil.

« Écoute-moi ! » Dit-il en se retournant violement et en lui lançant un regard qui le figea sur place « Ils sont probablement mort à l’heure qu’il est ! Et nous serions morts nous aussi si nous avions tenté de les aider. Tu veux faire quoi ? Sortir et te jeter dans leur bras pour qu’il te torture pendant des heures avant de te zigouiller ? Ou rentrer chez toi pour qu’ils viennent te chercher et s’occupe de ta famille en même temps ? Nous ne savons même pas qui ils sont et ce qu’ils veulent, mais une chose est sur : Ils en veulent après nous parce que on est des témoins gênant et que le FBI est corrompu a un point que je refuse d’imaginer. Alors maintenant, tu as le choix, soi tu sors d’ici et tu va a une mort quasi certaine, soi tu accepte de me suivre et je vais tout faire pour qu’on s’en sorte toi et moi. A toi de choisir. »

Le jeune Miller lui jeta un regard assassin. Il pouvait le comprendre le pauvre, il était en train de lui dire d’abandonner sa vie de petit étudiant tranquille pour courir dans la nature avec un Agent du FBI déchu qui n’avait même pas réussi a sauver sa jeune camarade. Bien sur, Ed avait honte après coup d’avoir fuis comme ca mais il ne pouvait changer ce qu’il avait fait et devait vivre avec ces deux morts sur la conscience (s’ils étaient réellement morts).
Mais ca, l’ancien agent évita de parler de ces dernier point à Charlie.

Mackenzie avait l'impression de hurler depuis des heures. Elle avait hurlé quand ils s'étaient enfuis des bureaux du FBI. Elle avait hurlé quand ils étaient montés dans la voiture et surtout elle avait hurlé quand un de ces monstres l'avait agrippée afin de lui faire subir, elle en était sûre, le même sort qu'à son oncle. Aurait-elle pu surmonter sa panique que ses cours d'auto-défense ne lui auraient été d'aucune utilité face à cette créature d'une force inhumaine. Elle se contenta de lui hurler sa terreur.
Paul Lenner vint cependant à son secours et fit déguerpir l'horrible bestiole. Ce fut trop confus pour que Mackenzie comprenne comment il s'y était pris. En revanche, elle s'écarta de lui en le regardant avec des yeux transis d'une admiration éperdue.

- Vous êtes un héros ! s'exclama-t-elle d'une voix qui laissait deviner une proche crise d'hystérie.

Puis elle se jeta dans ses bras en murmurant d'autres éloges tous plus superlatifs les uns que les autres. Prenant soudain conscience de ce qu'elle venait de faire, Mackenzie lâcha soudain Lenner et recula de quelques pas. D'une main tremblante, elle vérifia si sa coiffure n'avait pas trop souffert de ces événements fâcheux et fut dégoûtée d'y trouver de la bave de monstre. C'en fut trop. Elle s'écroula à genoux sur le sol et vomit l'intégralité de son dernier repas au milieu d'une abondante crise de larmes.
La honte la submergea. En moins de cinq minutes, elle venait de se ridiculiser deux fois. Il était temps de se reprendre en mains. Si elle devait laisser sa peau dans cette sombre histoire, autant le faire avec sa classe habituelle.
Mackenzie se releva donc, toute son attitude proclamant son arrogance :

- Bon, je vois que les deux autres ont filé sans demander leur reste. Il est hors de question que je retourne chez mes parents. Tant que je resterai introuvable, ces démons n'iront pas les manger et se contenteront de leur demander régulièrement s'ils savent où je suis. Puisque vous êtes agent secret si j'ai bien compris, Mr Lenner, vous devez connaitre une planque. Emmenez-moi là-bas. J'ai grand besoin d'une douche et de vêtements propres.

L’agent français relâcha la jeune femme au sol, avant qu’elle ne lui saute dessus. Il la repoussa délicatement, la laissant relâcher sa bile et son repas. Il jeta un regard aux alentours, aucun Chyroptéra ne semblait être arrivé depuis la confrontation. Cependant, Ed avait foncé et les avait carrément laissés sur place. Qu’importe, un fou du volant, c’était facile à suivre. Paul releva Mackenzie qui tentait de reprendre un peu du poil de la bête puis il la secoua.

« Ouais, ouais. On a compris c’est bon. Maintenant, tu m’écoutes et tu te la fermes, ok ? » ordonna l’Originel.

Il lui saisit la main et la tira vers lui, la forçant à courir. Fort heureusement, la mésaventure du Chyroptéra était passée plutôt inaperçue, mais celle de Ed, par contre … Des bouchons, accidents et autres aléas de la circulation s’étaient formés à cause de lui. Cela n’était pourtant pas pour déplaire Paul car grâce à lui, il pu repérer sans mal ce dont il avait besoin pour mettre de la distance entre lui et l’homme en noir. Un motard s’était arrêté, à côté d’une voiture défoncée. Apparemment, ils essayaient de dresser un constat … Peu importe, Paul sortit sa plaque, et dans un anglais impeccable, il réquisitionna l’engin, calant Mackenzie à l’arrière. Il démarra l’engin dans un vacarme époustouflant puis il accéléra tant que la jeune fille dut s’accrocher à lui pour rester sur la moto.

Les deux rescapés suivirent donc la trace de l’agent du FBI jusqu’à ce qu’il se soit fait de plus en plus discret. Dès la première hésitation quant à la route à prendre, il stoppa l’engin et se gara sur le côté. Profitant que Mackenzie ne lui tourne le dos, il usa de ses dons et ses yeux devinrent rouges sang. Il les ferma puis distingua quelque peu les cris de Charlie à travers les murmures de la ville. Il redémarra la moto et fonça dans cette direction et cette foi-ci, en respectant le code de la route. Au bout de quelques ruelles, il se rendit compte que les gens observaient de plus en plus bizarrement sa moto. Il gara donc son engin dans une ruelle et en balança les clefs dans une poubelle. Il était très peu certain de la retrouver à son retour. Après tout, il était dans le Bronx à présent.

« Nous devrions pas tarder à les retrouver. Reste toujours près de moi, et préviens moi si tu vois quelque chose d’anormal, ok ? » demanda Paul.

Il était temps que la pauvre gamine se sente quelque peu utile … et aussi que Paul se montre un peu moins abrupt. Il évoluait dans cet univers depuis tellement longtemps qu’il était difficile pour lui d’imaginer le monde autrement, mais pour la jeune fille, cela avait du être un véritable choc …

« Je ne suis pas un habitant du coin … Et si quelqu’un connaît une planque, c’est bien l’homme qui nous a … laissé tomber. »

Il sourit un peu à cette idée, conscient que, même pour Ed, cette situation était cauchemardesque. L’agent français pouvait bien sembler sur de lui et chevaleresque, mais ce n’était que grâce à l’expérience et ses capacités chyroptériennes. En dehors de ça … il avait tout à envier aux humains.

« Il ne doit pas être loin d’ici, on va essayer de trouver des gens qui ont vu sa voiture passer et on va lui remettre la main dessus, ok ? T’auras ce que tu veux, mais seulement après. » proposa le français.

Il avait utilisé deux, voir trois fois ses pouvoirs aujourd’hui. Il y avait tellement longtemps qu’il ne l’avait pas fait que cela l’avait épuisé. Il chercha dans la poche interne de sa veste et constata qu’elle était vide ! Il chercha dans toutes ses poches et n’y trouva pas la gourde qu’il trimballait partout ! Il repassa la main dans sa poche et découvrit qu’elle était trouée, ou plutôt déchirée. Il sentit un frisson de rage lui parcourir l’échine. C’était le Chyroptère. Il l’avait certainement repéré dès le début et en avait profité pour lui chaparder sa fiole. C’était pour ça qu’il était parti en ricanant. Persuadé que s’il n’avait de sang à se mettre sous la dent, l’agent français finirait par dévorer ceux qui l’entouraient. Paul étouffa un juron, se mordant la langue. Il se pourlécha un instant les crocs puis entraîna Mackenzie à sa suite.

« On va un petit peu accélérer le mouvement. J’ai un petit problème, il me faut du sang. » fit-il.

Bien entendu, Lenner s’était déjà préparé à des situations comme celles-là. Enfin, presque. L’anémie semblait être une raison suffisante aux humains … Enfin, il pourrait attendre jusqu’à ce qu’ils retrouvent les deux énergumènes. Mais cela deviendrait rapidement une urgence … Déjà, le sang de l’homme qu’il avait tué avait faillit lui faire perdre la tête, alors que faire s’il y en avait un deuxième ? C’est pour cela qu’il valait mieux obtenir ses informations avant de succomber à la tentation, quoi qu’il arrive. Le français commença donc à courir, il savait très bien ou se trouvait les deux humains, mais comment expliquer ça à une fillette de 18 ans qui venait de voir un des monstres de la race à laquelle il appartenait. Cependant, bien qu’il tira Mackenzie par le bras, Paul se rendit compte que la manière dont il avait exposé son problème n’était pas la plus fine possible …

« Il faut me faire transfuser au plus vite … » expliqua-t-il.

Après quelques mètres de course, il arrivèrent enfin en vue de la voiture de Ed … Paul espérait juste qu’ils soient encore à l’intérieur …

(suite dans le topic "Quartier de Harlem")

« Je vous demande pardon Monsieur. Je vous prie de me pardonner.»

Raul Cochrane transpirait à grosse gouttes. Les deux jeunes gens qu’ils avaient en garde a vue s’étaient échappés a l’aide d’un de ses agents. Lorsque l’agent O’Hara était venu dans son bureau en annonçant leur disparition, et que la sécurité avait appelé en annonçant avoir appréhendé trois suspects en noir dans le parking, Cochrane a cru qu’il allait faire une crise cardiaque !
L’Homme en Noir ne manifesta aucune émotion. Rien sur son visage ne pouvait laisser transparaitre ce qu’il pouvait penser de la situation.
Au bout d’un moment, il se mit a sourire, Un sourire qui provoqua des frisson au directeur régional du FBI.
Le téléphone se mit à sonner, ce qui fit sursauter Raul. Il jeta un coup d’œil a L’Homme en Noir, comme pour lui demander la permission de répondre, puis, voyant un léger hochement de tête, saisie le combiné comme si c’était son seul espoir de salue.

« Allô ? Allô ? »

Pas bon. C’était les gars du service de localisation qui annonçait avoir perdu la trace de l’agent – EX-agent – Thomson. Raul maudit cet homme pour s’être mêlée de ce qu’il ne le regardait pas. Il incendia promptement l’homme qu’il avait au bout du fil, faisant l’exemple d’une imagination très fertile dans le domaine des insultes avant de raccrocher et de regarder L’Homme en Noir sans arriver à articuler un mot.
Sa gorge était devenue soudainement très sèche.

« Bien ! » Fit L’Homme en Noir dans un sourire « Je vous remercie de votre collaboration Monsieur Cochrane. Je vous rappellerais si jamais nous avons de nouveau besoin de votre aide si précieuse. »

Il se dirigea vers la porte d’une démarche tranquille et s’arrêta soudainement. Son visage avait perdu son sourire, et, bien que son visage ne reflétait plus aucune expression, son ton devint froid comme la mort et sa voix d’habitude nasillarde se fit très grave. Le directeur senti son regard se fixer sur lui a travers ses lunettes sombres et opaques.

« Mais … la prochaine fois … soyez plus efficace. »
« Ou .. Oui Monsieur ! Je vous le jure ! » dit Raul en s’enfonçant dans son fauteuil de cuir comme si il souhaitait s’y cacher a l’intérieur.
« Parfait ! » Sa voix redevint normal et son ton presque joyeux. « Je passerais vous saluez a l’occasion. Vous avez une femme charmante, et une fille vraiment adorable ! »

Raul devint pale comme de la craie et L’Homme en Noir s’en alla avec un petit rire.

Une fois au pied de la tour, L’Homme en Noir fut rapidement rejoint par ses acolytes. Lorsque mendiant assis sur le trottoir d’en face vit ces hommes apparaitre autour de leur chef alors qu’il n’y avait personne un instant auparavant, il regarda la bouteille de mauvais whisky qu’il avait dans sa main, et la posa loin de lui, l’air dégouté, avant de s’en aller d’un pas trainant.
Un acolyte se pencha a l’oreille de L’Homme en Noir. Celui-ci hocha la tête avec son éternel sourire sur les lèvres.

« Continuez de les suivre, mais ne les touchez pas. Attendez qu’ils nous mènent a ce que ce MacMurson a volé et après tuez les tous. Sauf la fille, j’ai des projets pour elle. »

Puis, de nouveau seul, L’Homme en Noir se mit a marcher dans la rue en sifflant un air aguillerait.
Une femme qui passait en rentrant chez elle posa les yeux sur son visage et se mit a accélérer le pas, effrayée par le sourire qu’il affichait.
Celui du prédateur savourant a l’avance sa proie.