Chasse au petit ours brun

Son père sur ses talons, Haeldell s'était ruée en dehors de la forteresse des monstres des glaces, désireuse de la mettre le plus loin derrière elle. Elle courait sur le sol enneigé, cherchant des traces d'animaux ou bien une odeur qui la renseignerait bien davantage.
Dans sa course, Haeldell semblait ressembler davantage à une grande louve noire aux yeux écarlates qu'à une jeune fille, fût-elle une Reine. Elle cherchait une proie, n'importe laquelle. La soif lui tordait les entrailles. Sa soif de sang et sa soif de vengeance. C'était une seule et même chose.
Enfin, elle capta dans l'air une fragrance délicieuse. Celle qui annonçait un festin digne de ce nom. Un grand ours. Encore un.
Elle cessa de courir, ses mains nouées autour de sa lance. L'ours était dans une clairière, occupé à dévorer le cadavre d'un cerf. Bien, très bien. S'il avait eu assez de force pour abattre un animal, son sang n'en serait que meilleur.
Faisant signe à Mitsaguru de la suivre, Haeldell s'élança face à l'animal. D'un geste précis, elle lui trancha la gorge. L'animal s'effondra sans même avoir eu le temps de pousser un grognement de surprise.
Avec un cri de plaisir, Haeldell s'agenouilla près du cadavre et commença à boire.
Se relevant la bouche ensanglantée, elle appela :

- Père. Viens ! Il y a assez de quoi boire pour deux.

Une fois encore, Krauma marchait, comme il l'avait fait depuis de nombreuses annees.Mais cette fois ses pieds ne foulaient pas les terres arides de syrie, c'etait dans les plaines enneigees du Cornwall qu'il devait se rendre.

En effet, ce genre de voyage etait desormais chose commune pour l'ancien croise, qui, en temps que garde d'un influent commercant, devait se rendre dans les 4 coins de l'empire.
Le commerce etait loin d'etre une chose aisee en cette periode agitee de l'histoire et Krauma en etait conscient.

Cette fois, ils n'etaient que 3, leur maitre, comme tout bon bourgeois refusait de se rendre dans les endroits plus difficile d'acces, meme pour commercer avec des puissants dirigeants, tels que Sweyn Forkbeard, qui dirigeait actuellement cette partie nordique du Cornwall.

Quoi qu'il en etait, Krauma detestait ce vent glacial, ces chaussures humides et les gercures qui en resultaient, a la rigueur il preferait la douceur brulante des terres desertiques.

L'epaisse foret nordique tenait bien sa reputation et les dangers dans cette contree n'etaient pas rares, entre les betes feroces, le froid en lui meme et les voleurs, on entendait meme des rumeurs a propos d'etranges creatures hommes betes qui sevissaient dans les environs.
C'etait peut etre pour sa qu'il s'etait porte volontaire, en compagnie de 2 autres gardes pour escorter ces epices au Nord.


Cela faisait maintenant 12 jours qu'ils marchaient, 12 jours qu'il n'avait presque pas dormi, a cause des bruits de la foret et des dangers constants, et le moral etait plus bas que jamais.
Ses 2 collegues, pourtant de joyeux lurons se lassaient et marchaient maintenant d'un pas langoureux en trainant le precieux coffre comme un fardeau.

Soudain....un bruit anormal, un hurlement, pas le simple hurlement d'un loup, ou d'un quelconque herbivore attaque par une bete sauvage, c'etait clairement le beuglement d'un ours, d'un gros ours meme.
Le cri avait etait vif et court, ce qui laissait penser a une attaque breve mais redoutable.
Mais quel predateur pouvait donc tuer un ours de la sorte...un animal? non, aucun n'oserait s'attaquer a un ours...quelques chasseurs peut etre? certe mais ils ne pourraient pas tuer une ours aussi subitement.

Les 3 hommes s'echangerent des regards frutstres, lorsqu'un d'entre eux les tira de leur silence.

" Ventrebleu, vous avez entendu ca? c'est de mauvaise augure, ca venait de derriere ces talus, prenons un autre chemin, je n'ai point envie de m'eterniser ici"

Le second garde semble agreer mais Rausa prit la parole d'un ton autoritaire.

" Pas question, contourner ce bois nous ferait perdre 3 jours, on continue..je ne suis pas apeure par un cri, seul un idiot ignorant le serait.."

" Mais, tu le sais bien...les rumeurs,dans cette..."

" Ne me parle pas de superstitions veux-tu, il me tarde d'avoir les pieds secs...on continue:

Plus un mot ne sit fit entendre, les 3 hommes acquiescerent et continuerent d'avance, sans un bruit, les oreilles aux aguets, et la peur qui montait.

Jamais il ne boirait le sang d’un animal ! Ce furent les premières paroles qui passèrent par la tête de Mitsaguru lorsqu’il sortit de la forteresse. Mais il était vrai que cette faim le tenaillait atrocement. Il suivit sa fille sans lâcher un mot, mais son orgueil de guerrier Originel en avait pris un coup. Cependant, son visage prenait peu à peu des traits de moins en moins humains. Ses canines saillaient dangereusement hors de sa bouche, et se yeux rouges s’enfonçaient sous des arcades proéminentes. Dans le même temps, ses doigts se transformaient peu à peu en griffes effilées. Mitsaguru ne pu répondre à sa fille que sous un grognement ravi avant d’avoir la présence d’esprit de retirer sa cape immaculée pour arracher à l’aide de ses mains la tête de l’ours. Il mit ses mains en coupe sous le cou tranché et y recueillit peu à peu le sang, histoire de ne pas toucher la créature. Ce sang avait un goût infect, mais il lui redonnait ses forces, et surtout l’apaisait. C’était le principal.

L’Originel saisit un peu de neige et s’en servit pour faire disparaître le goût du sang. De même, il se nettoya les mains. Rassasié, il semblait un peu plus humain, si ce n’était la couleur de ses yeux. Mais seul le sang d’un certain barde pourrait apaiser cette rage là. Il ramassa sa cape et entreprit de l’agrafer avant de se tourner vers Haeldel.

« C’est … infect. Mais je te remercie. Sans ton flair … »

Il s’apprêtait à poursuivre lorsque des voix humaines résonnèrent à ses oreilles. Evidemment, avec ses forces, ses pouvoirs lui étaient revenus. Il tourna la tête dans leur direction, sachant qu’ils étaient non loin de la colline, mais pas encore visibles.

« Des humains. Que fais-t-on ? »

Connaissant les penchants de sa fille, elle n’aurait rien contre à les attendre pour leur parler tranquillement. S’il fallait faire une alliance avec eux pour stopper la folie de Selena, Mitsaguru le ferait, quoi que cela doive lui en coûter. Enfin, dans certaines mesures …

« Laissons les venir jusqu’à nous. »

Il vérifia cependant ne pas avoir encore de sang sur les mains ou sur la bouche, histoire de ne pas se faire chasser ou trucider sous le sobriquet de « Vampires ! » …

Krauma savait bien que les superstitions etaient le pire ennemi des hommes, cela ne les atteignait pas physiquement, mais les detruisait de l'interieur petit a petit.
Et c'est ce qu'il semblait arriver a ses 2 camarades, qui vancaient maintenant se serrant l'un contre l'autre, aucun d'entre eux n'osant prononcer un mot.
Cependant, en temps que bon leader, l'ancien croise tenta de les rassurer et les remettre sur le chemin de la bravoure.

" Bien, je pense que nous y sommes presque, il me semble entrevoir la tour de garde du chateau de Sweyn Forkbeard"

Bien evidemment, il n'en etait rien, mais tout moyen etait ossible afin de redonner du moral aux gardes.

L'atmosphere semblait moins lourde, le vent entre les branches devenait presque une chanson, et chacun s'attendait a voir leur precieuse destination au detour du prochain talus...celui la meme d'ou le cri d'agoni bestial etait issu.
Une fois arrive, accelerant le pas, ce n'etait point le spectacle tant attendant, mais plutot une boucherie, le cadavre d'un gros ours jonchant la neige fraiche et etalant tout son sang sur la purete blanche.

Un des 2 gardes blanchit subitement, il laisse tomber le coffre a epices et se mis a hurler.

" sorcellerie, c'est la bete, la bete du Cornwall, je le savais, enfuyons nous tant qu'il est temps"

La follie avait apparemment envahit l'homme qui tenta de fuir a toute allure, restant embourbe dans la neigne.
Rausa, se jetta sur l'homme en pleine de crise de panique,et le plaqua au sol pour le calmer dans son delire.

Une longue minute s'ecoula, et l'homme s'etait tut, il haletait maintenant, les yeux exorbites jettant un regard appeure tout autour de lui.
Rausa saisit son sac a dos, et y trouva 3 miches de pain qu'il distribua.

" Nous camperons ici ce soir, nous avons de la viande et cet endroit est bien couvert contre le vent glacial!"

Les 2 autres hommes acquiescerent sans un mot et s'assirent sur un rocher, l'un d'eux commenca a chanter pour se donner le moral.

L’Originel sortit alors doucement des bois, escorté de sa chère et tendre fille. Il glissa silencieusement entre les buissons pour observer les humains. Trois. Ils étaient trois. Celui qui semblait être leur chef arborait les couleurs des croisés … peut être reconnaîtrait-il la sainte Inquisition que Mitsaguru était censé représenter ? Non, il y avait peu à parier. Les templiers et elle n’étaient pas en très bons termes … Mieux valait user de cette autorité qu’en dernier recours. Au pire, commencer par rallier les templiers contre Selena était une chose plus que judicieuse car ils représentait un corps armé d’une très grande force. Le Chyroptéra leva une main en signe de paix et s’avança vers l’homme qui chantait. Celui-ci se stoppa net.

« Où se trouve votre chef ? »

L’homme lui indiqua un coin un peu à l’écart. Evidemment, Mitsaguru savait déjà où se trouvait Rausa, mais mieux valait d’abord s’adresser à ses subordonnés. L’Originel s’avança d’un pas calme vers le croisé. Il avait demandé à Haeldel de le suivre sans proférer un mot, histoire de ne rien laisser échapper à la situation. Il avait été bien difficile de la convaincre, mais elle avait fini par accepter.

« Mes sincères salutations, Templier. Je suis Charles d’Ambroisy. Exécuteur de la Sainte Inquisition. Mais n’ayez crainte, je ne cherche aucun conflit. Je ne cherche que votre aide afin d’anéantir une bonne fois pour toute un puissant ennemi. »

Il laissa quelques secondes à Rausa pour intégrer ses paroles et aussi pour analyser le comportement de l’humain. S’il y avait de l’hostilité en lui … il la cachait plutôt bien !

« Pour être plus précis, je viens en temps que simple serviteur de Dieu afin de requérir l’aide de votre ordre. J’ai besoin de votre force pour anéantir le démon qui rôde en ces lieux. Peut être pourriez vous m’aider ? »

Rausa parut surpris, quelqu'un errant dans ces contrees glaciales semblait suspect aux premiers abords.
Cependant, l'homme semblait tres corrects, ses habits etaient propres et son langage instruit.

Apres quelques secondes d'un blanc genant.
Il prit tout de meme la parole.

" Et bien Monsieur d'Ambroisy, enchante, je suis Rausa D'Alemberg, humble representant de notre mission d'escorte en direction du chateau de Sweyn Forkbeard"

Il invita d'un signe de main acceuillant le nouvel arrivant de prendre place aupres du feu et lui proposa de suite une cuisse de poulet qui cuisait au dessus de ce dernier.

" Vous disiez donc, vous aidez? l'offre est subbite, l'endroit peu de circonstance, mais j'ecouterai votre offre avec interet soyez en sur"

Maintenant que Charles d'Ambroisy etait plus proche, il pouvait distinguer clairement les habits du nouvel arrivant, l'homme ne mentait probablement pas, son accoutrement etait plutot familier a Rausa..la sainte inquisition ne lui etait pas inconnue et le fait que l'homme l'apelle templier, meme en cette region isolee le mettait en confiance.
Il saisait lui meme une cuisse de poulet, etse frotta le pantalon pour se debarasser de la neige, en attendant l'histoire de l'inquisiteur.

L'Inquisiteur accepta avec joie l'invitation du croisé. Il s'assit auprès du feu et commença à se réchauffer les mains. Il se passa une langue sur les dents, histoire de vérifier si ses crocs étaient toujours saillant, mais le sang de l'ours lui avait permis de reprendre le contrôle de lui même. Il sourit sympathiquement à Rausa puis accepta la cuisse de poulet rôtie. Mitsaguru avait finit par s'habituer à la nourriture cuite, qui apaisait ses appétit mais ne régénérait pas pour autant ses pouvoirs. Il mordit néanmoins à pleine dent dedans.

"Enchanté, Sire d'Alemberg. Il est rare de croiser des templiers dans ce coin-ci du monde. Mais les voies du seigneur sont impénétrables, peut être est-ce lui même qui a forcé notre rencontre !"

L'Originel prit quelques secondes pour mâcher son poulet et l'avaler. Il fixa le feu un instant puis repris la parole. Il n'aimait pas tant que ça montrer cette face de lui même devant sa fille, mais avait-il le choix ? Certainement pas, elle devait comprendre qu'il fallait à tout prix stopper la folie destructrice de sa mère.

"Le château de Sweyn Forkbeard ? Vous devez certainement parler du vieux Swegen. Il y a longtemps que je n'ai pas entendu parler de lui dans ce contrées * il y a longtemps que je ne me suis pas rendu dans le monde des hommes, aussi * J'ai entendu dire il y a quelques années qu'il avait une demeure dans le coin, en effet.

Mais là n'est pas le sujet de mon problème, mon ami. Je poursuis une créature à l'apparence humaine mais au coeur de démon. Il s'agit d'une jeune femme nommée Selena, peut être en avez-vous déjà entendu parler ?"

Mitsaguru devait surtout faire attention à ne pas trop en dire qui pourrait le trahir. L'Inquisition le savait en mission, mais nombre de ses confrères avaient trouvé son comportement des plus louches depuis qu'il avait quitté Paris. Du moins, ses espions au sein de l'Inquisition l'avaient tenu de se méfier. Revenant de ces sombres pensées, il se tourna vers Haeldel. S'il la présentait comme sa fille, il y aurait de sombres retombées. Il était censé être chaste de coeur comme de vie. Il tendit donc la main vers.

"Ah, et désolé, le froid a certainement touché mes bonnes manières aussi. Voici Haeldel, fille du vent et de la glace. L'une des meilleures combattantes à des lieux à la ronde. Elle me fait l'honneur de m'accompagner dans mon périple."

Il espérait qu'elle ne se vexe pas et comprenne l'allusion. Il en était malade, de devoir cacher sa fille, alors qu'il venait de la retrouver.

Haeldell écouta attentivement son père jouer la comédie aux humains. Ainsi il était inquisiteur. Elle renifla. Cette sainte institution l'avait toujours laissée dubitative. Comment pouvait-il en être autrement alors que dans son sang coulait la puissance de Morrigane, une déesse dont les chrétiens niaient l'existence quand ils n'en pourchassaient pas les disciples. Elle espérait de tout cœur que son ancien amant, le Haut Roi d'Irlande, ne céderait jamais aux sirènes de Rome et de son pape.
Mais elle joua son rôle à la perfection, restant muette et en retrait, faisant tout pour paraître inoffensive, mais écoutant avec gravité. Mitsaguru était-il réellement sérieux en pensant que trois humains les aideraient dans leur lutte contre Selena ? Elle réprima un grognement soudain. Sa mère était loin d'être sa priorité. Tant qu'il resterait un seul Monstre des Glaces en vie sur cette terre, Haeldell n'éprouverait pas le moindre repos. Alors que les deux hommes discutaient, son esprit dériva, imaginant tous les supplices qu'elle pourrait infliger à Erik. Un aède grec du nom d'Homère était un jour venu jusque dans l'île verte. Bien qu'il fut un Originel, elle l'avait trouvé des plus sympathiques, appréciant les nombreuses histoires qu'il lui avait racontée. Elle avait également apprécié le fait qu'il partage son point de vue sur le respect des humains. Il semblait les trouver fascinants et en faisant les héros de ses propres récits, une longue guerre et un long voyage de retour si ses souvenirs étaient bons. Quoiqu'il en soit, il lui avait parlé des Enfers grecs et du supplice de Prométhée enchaîné à un rocher qui, chaque jour, se faisait dévorer le foie par un vautour. Elle voyait tout à fait Erik dans ce rôle, enchaîné et souffrant pour l'éternité en contemplant l'extinction de sa race. Elle se ferait un malin plaisir de transformer cet abominable Tarl en Monarque ainsi que celui qui était venu les chercher non loin de la forteresse. Elle se souvenait de cette présence. Elle avait quelques années et sa mère s'était écrasée dans les glaciers. De rudes mains l'avaient saisie, appartenant à un visage impitoyable. Ils s'étaient envolés haut dans le ciel, là où l'air était si froid qu'elle en pleurait de douleur, elle l'avait supplié de la lâcher...
Ce qu'il s'était empressé de faire avec un sourire sadique. Haeldell était alors tombée d'une hauteur vertigineuse et s'était écrasée dans les flots. Quelques jours plus tard, un navire humain l'avait recueillie.
Elle plissa les yeux, se concentrant davantage. Son nom, son nom... Les quelques Monstres des Glaces survivants l'avait appelé par son nom...

- Ce valeureux Faust s'en va jouer à la nourrice, fit une voix qui ressemblait à s'y méprendre à celle d'Erik.

Faust ! Bien, se dit-elle avec une sombre satisfaction. Lui aussi serait changé en Monarque et, réduit en esclavage, en viendrait à se haïr. Elle ne voyait pas de pires châtiments pour de tels êtres aussi brutaux et assoiffés de liberté....

Le vent tomba soudain dans un silence assourdissant et Haeldell ouvrit les yeux avec une panique navrée. Le monde sembla s'emplir d'une présence à la fois familière et dangereuse qui se dissipa presque instantanément. Une larme roula sur la joue d'Haeldell. Silencieusement, elle salua sa soeur sitôt retrouvée et sitôt perdue.
Elle entendit alors Mitsaguru mentionner son nom tout en cachant son identité. S'avançant de quelques pas vers eux, et espérant que l'humain ne serait pas effrayé par ses yeux rouges, elle le salua d'une profonde révérence :

- Je suis enchantée de faire votre connaissance, sire d'Alemberg, mais j'ai bien peur que Monsieur d'Ambroisy ne surestime mes capacités. C'est plutôt moi qui ai encore tout à apprendre de lui. D'autant plus que mes compétences ne sont plus tout à fait ce qu'elles étaient, je suis en effet sous le coup d'un deuil récent, venant de perdre ma sœur...

Elle déglutit péniblement et tenta avec un succès mitigé de dissimuler son trouble.

HRP: Ca date, heureusement qu'Eijin m'a reveille.

Rausa remarqua de suite les yeux de la demoiselle, l'excuse des pleurs etait certe de circonstance et plausible, mais il n'y croyait qu'a moitie. De toutes facons, la n'etait pas la question, ils n'avaient que peu a faire avec ces 2 personnages et ils ne semblaient clairement etre des voleurs, sinon les 3 gardes auraient eu la gorge tranchee depuis deja bien longtemps.

Il sourria de facon polie, se forcant quasiment, car ses levres etaient pourfendues et gelees par le vent glacial qui regnait en ces terres perdues.

La jeune fille semblait comme perdue, perdue dans ses pensees exactement et sa phrase d'introduction etait toutefois calme et posee, ce qui eut le don d'impressionner Rausa.

Il s'inclina legerement en signe de salutation et enchaina.

"Enchante, mademoiselle Haeldell, c'est un honneur aussi rare qu'apprecie de rencontrer une jeune fille dans ces contrees gelees...et permettez moi de vous adresser mes condoleances pour votre perte"

Le temps de la courtoisie etait maintenant passe et il revint a l'inquisiteur.
Son evocation du demon a l'allure humaine lui rappela le cri de l'ours et les evenements passes qui troublaient encore Rausa et ses hommes. Cependant il s'interrogea...etait il bon d'en parler a cet homme si mysterieux apres tout.

Rien n'etait a perdre, dans tous les cas, leurs 'invites' seraient surement parti a l'aube.

"Pour en revenir a votre interrogation, monsieur l'inquisiteur, je ne suis plus croise depuis bien longtemps, je ne poste ces vetements qu'en l'eloge des temps de gloire passes, de plus ils sont confortables pour accomplir les requetes de mon maitre"

Il passa legerement la main sur son habit, comme pour justifier ses dires.

" D'autre part, en ce qui concerne votre demon, je pense en effet qu'il est dans les environs, des bruits suspects, une aura demoniaque, une frisson qui court l'echine...aucun doute la dessus, mais pour etre honnete, j'aime autant l'eviter et a mon avis vous devriez chercher vers le Sud.
Ensuite, savoir ce que vous feriez face a ce demon n'est pas de mon ressort mais sachez qu'en tout respect, nous vous aiderons selon nos moyen"

Il pensait avoir clair sur sa reponse et attendait maintenant la reaction de Charles d'ambroisie.