Quartier de Harlem

Un vent léger souffla à travers les rue de New York, balayant la puanteur des voitures modernes et des activités humaines. La température sembla subitement baisser, et l’homme a l’entrée du garage remonta son col pour se protéger du froid. Un frisson le prit soudain et, lui qui était d’habitude si sur de sa force et de son maniement du coutela, se mit à se sentir mal a l’aise. Il tenta de se réconforter en regardant ses deux autres camarades, de se sentir bien entouré, mais ce malaise ne voulait pas le quitter. Il fouilla la rue du regard, cherchant toute activité suspecte mais rien. Pas âme qui vive au milieu de la nuit, et surtout, aucun membre d’un autre gang. Il n’y avait pas un bruit non plus, à par celui des voitures roulant au centre ville. Tout était trop calme .
L’homme se mit soudainement à avoir peur. Il chercha son pendentif dans sa chemise et le sortit sous la lumière verdâtre des néons du « Snake Wheel ». La pierre rouge, le sang cristallisé d’un chyroptère, brilla un moment devant ses yeux. Seul certain d’entre eux étaient dans la confidence au garage, concernant leur existence, et lui était de ceux la. Il contempla les reflets que celle-ci faisait sur ses vêtements et s’étonna du reflet, plus brillant que tout les autres, qui remonta le long de son sternum.
Non, ce n’était pas un reflet !
L’homme leva la tête et vit les hommes, sur le toit de l’immeuble d’en face, qui les visaient avec leurs lunettes de mort. Il voulu hurler, avertir ses camarades, mais en fut incapable, car sa gorge fut déchiré par une balle de deux centimètres de diamètre, le faisant s’écrouler sur le sol. La dernière chose qu’il vit avant de mourir fut l’homme à coté des snipers, tout de noir vêtu, qui se tenait debout, un sourire triomphant sur les lèvres, et les yeux rougeoyant le fixant intensément.


Les trois hommes moururent silencieusement, et les membres du groupe d’intervention se mirent en position devant le garage et sur le toit, s’apprêtant a donner l’assaut aussi bien par le haut que par le bas. L’Homme en Noir sourit. Ce groupe de résistant du Bouclier Rouge allait bientôt appartenir au passé, tout comme Edouard Thomson et Paul lenner, quelque part dans un certain sous sol. L’Homme en Noir se demandait si tout c’était bien passé et si ses trois autres camarades s’en étaient sorties indemnes. Même s’ils avaient échoués, plus rien ne pouvait l’empêcher de mettre la main sur les deux gamins.
L’Homme en Noir ordonna l’assaut.




Ganfred était dans son bureau, se rongeant les sangs pour Edouard et pour Paul, ainsi que pour Mackenzie et Charlie qui venait de lui fausser compagnie. Sales gosses ! Comment ils pourraient les protéger si ils n’étaient pas la ? Déjà ses hommes qui commençaient a s’inquiéter a cause de ces imbéciles qui ne savent pas tenir leur langue a table ! C’était en partie de sa faute, il n’avait pas osé leur dire qu’il n’y avait que six membres du bouclier rouge dans le garage et que le reste n’étaient que de vrais membres de gang. Même son propre frère, Eclis, ne savait rien. Bon, il devait bien s’en douter au vu des nombreuses questions qu’il lui avait posé, mais Ganfred n’avait jamais voulu l’impliquer la dedans. S’il n’avait pas réussi a protéger leur père, il tenait a se racheter en protégeant son petit frère.
Alors qu’il continuer à remuer ses pensées sombres, le bâtiment sembla trembler, tandis que la porte d’entrée et les vitres du garage explosèrent avec fracas. Des hommes, armés jusqu’aux dents, entrèrent pas les fenêtres et la porte principale. A part les membres du bouclier rouge, rare étaient ceux qui dormaient sur place. Une demi-douzaine d’homme à tout casser, mais des hommes entrainés aux bagarres et aux fusillades, qui n’avaient pas froids aux yeux. De plus, ce cas de figures avait été travaillé avec les gars. Des fusils a pompe étaient toujours a porté de mains, en plus de flingues spéciaux pour les chyroptères, et un système d’alarme envoyait un message a tout les membres du gang dans les environs, qui ne tarderaient pas a venir prêter mains forte.
En attendant, Ganfred et les autres devaient tenir ! A peine avait-il saisie son arme sous le bureau que sa porte fut défoncée et que plusieurs hommes tentèrent d’entrer de force. Il répliqua avec toute la violence de son arsenal, visant la tête pour tuer a coup sur. Les coups partaient dans tout les sens et il du se cacher sous son bureau pour éviter la dernière salve d’un homme blessé. Plusieurs coup de feu lui apprirent que de ses hommes était venu lui prêter mains forte.
La folie du carnage le prit et le combat devint flou dans sa tête. Il tuait, voyait ses hommes mourir, d’autres des siens arrivaient d’on ne sais ou pour les aider et mourir. Quelqu’un avait decrocher le lance-roquette de sa cache et avait tiré sur le toit voisin, provoquant d’énormes fracas et la panique dans la rue. Lorsque les coups de feu cessèrent, il vit Téodoro a ses cotés, un M16 a la main et des cadavres partout autour. Eux seul étaient debout. Il ne vit pas Eclis.

« Téodoro ! Ou est mon frère ? » Demanda le grand afro-américain.
« Je l’ai vu au début des combat aller chercher une arme dans la grande chambre »

Ganfred Partit a toute allure dans la direction indiqué, hurlant le nom de son frère. Téodoro maudit la stupidité des liens fraternels et sentit soudainement sans force. Il s’écroula, le sang coulant de son ventre ayant eux raison de sa vitalité.
Quelques instant plus tard, L’Homme en Noir apparut dans le garage et vit le médecin blessé sur le sol. Il s’approcha de lui, arracha l’arme qu’il tendait vainement en sa direction, et posa une simple question.

« Ou sont Mackenzie River et Charlie Miller ? »

Pour toute réponse, Téodoro cracha sur les bottes de l’Homme en Noir. Celui-ci sourit et répliqua en enfonçant sa botte souillé dans la bouche du membre du bouclier rouge, brisant ses dents, puis sa mâchoire. L’Homme en Noir se délecta de ces derniers instants, puis, partit à la recherche de ses proies.



Ganfred chercha partout et trouva son frère dans la pièce la plus haute de son garage. Il fut tellement heureux de voir son frère en vie qu’il faillit se jeter dans ses bras. Eclis aussi lui sourit lorsqu’il appuya sur la gachette de son arme, tirant deux balles dans le ventre de son grand frère. Ganfred ne comprit pas, et regarda Eclis avec la plus total incompréhension lorsqu’il s’écroula sur le sol. Il demanda d’une voix faible.

« Pourquoi ? »
« Fait pas c’te tronche frangin ! Y paye bien la tarlouze en noir ! Y crache the truth en plus ! » Le visage d’Eclis devint un masque de haine en regardant son frère « T’aurais pas du laisser crever papa. J’espère que tu en chie. »

L’Homme en Noir arriva pile a temps pour embrasser cette scène de sincérité fraternel et eux même le plaisir de voir l’unique larme qui coula sur la joue de Ganfred lorsqu’il exhala son dernier soupir.

« Yo boss ! » Fit Eclis d’un ton joyeux « Ca roule ? »
« Avez-vous trouvé les deux jeunes gens ? »
« Non mec, se sont barrés.»
« Vous savez … » Dit l’Homme en Noir avec un sourire « … Ce que je déteste encore plus que les délateurs et les traitres, c’est les gens qui m’appellent mec »

La tete d’Eclis roula sur le sol avant qu’il n’ai pu comprendre quoique ce soi.
L’Homme en Noir sourit d’un air entendu. Maintenant, Il avait une chasse a mener. Il allait lâcher ses chiens.

Les Homme en Noir faillirent cesser de sourire. Mais que racontait-il ? L’un d’entre eux l’avait vu se mettre en les chyroptères et Mackenzie River, sur la vidéo surveillance du parking de l’immeuble. Il aurait pu en faire ce qu’il voulait a ce moment la, et maintenant, il leurs disait que lui aussi la veut ? C’est un mensonge osé mais toujours un mensonge ! En même temps, il avait lâché son arme et s’était calmé. De plus, l’idée de laisser Edouard Thomson s’occuper de Charlie Miller aurait été une bonne idée, s’il n’était pas quasiment aussi important que Mackenzie River … Il n’empêche que l’Originel essayait de jouer double jeu et … c’était … intéressant. Si cela n’avait pas été quelqu’un d’aussi fort, cela aurait même été amusant ! Mais voila, il était un chyroptère Originel et ils n’en savaient pas assez sur lui pour le laisser jouer a sa guise …

Les secondes défilaient et les Hommes en Noir réfléchissaient en fixant l’Originel du regard.

« Trop de pression, on ne s’entend plus. » Dit le premier.
« Nous sommes du même moules, alors vous savez comme moi qu’on doit rester ici. » Ajouta le deuxième.
« C’est drôle. » Fit le troisième « J’étais en train de penser à désactiver la destruction de ce lieu. »
« Comment peut-on ne pas penser la même chose alors que nous sortons du même moule ? » Demanda le second.
« Plus le temps pour ca ! On désactive ou pas ? » Pressa le premier alors que le grondement se faisait de plus en plus important.
« Non » Dit le second.
« Oui » Fit le troisième en même temps.

Il ne restait que sept secondes lorsque le premier Homme en Noir, celui qui avait été menacé par Paul Lenner, se précipita vers la console et entra le mot de passe. Tout s’arrêta d’un coup et un étrange silence s’installa.

« Ecoutez bien, Mitsaguru … » Dit le premier d’une voix grave.
« … Je vais emmener Edouard Thomson avec moi … » Continua le second.
« … Pendant que vous, moi et moi, nous allons retrouver un autre moi. » Termina le troisième en désignant le premier.
« La bas, vous y trouverez Mackenzie River et Charlie Miller, mais, quelques soit les raisons pour lesquels vous la voulez elle, n’oubliez pas qu’elle est a nous d’abord. » Dit le premier, tandis que le deuxième Homme en Noir commençait à s’affairer pour détacher Edouard Thomson proprement.
« Si vous tentez de nous fausser compagnie avec la jeune fille, nous tuerons l’agent du FBI et nous vous pourchasserons sans relâche. » Fit le troisième.
« ET SI VOUS NOUS APPELEZ ENCORE COBAYE OU PANTIN, JE ME FERAIS UN PLAISIR DE VOUS TUER TRES LENTEMENT ! » Dit le premier les lèvres retroussées, ses yeux flamboyant soudainement.

Les deux autres Homme en Noir espérèrent que leur soudain sursaut de surprise était passé inapercu. Le premier Homme en Noir se calma et ils se regardèrent un moment, avant de fixer Mitsaguru et de demander a l’unisson :

« etes vous pret ? »

Les trois Homme en Noir se figèrent de nouveau et se regardèrent tour à tour. Leurs sourires s’agrandirent.

« C’était inéluctable, cela devait bien arriver un jour … » dit le premier.
« … Même réunis, nos expériences sensoriels et émotionnels sont individuels … » ajouta le second.
« … Et cela commence à transparaitre, il n’y a donc plus qu’une seule issue … » fit le troisième.
« … la mort ! » Conclurent-ils à l’unisson.

Le premier et le troisième Homme en Noir se positionnèrent comme pour protéger Edouard Thomson de Mitsaguru, tandis que le second Homme en Noir se mordit la main avec ses dents pointus, se perçant violement la peau. Le sang se mit à couler et l’Homme en Noir en fit profiter l’ex agent du FBI alors que celui-ci avait de nouveau sombré dans l’inconscience. Mitsaguru fit mine de tenter quelque chose mais le premier et le troisième Homme en Noir levèrent simultanément la main en signe de paix.

« Ne cherchez pas, ne comprenez pas, mais vous pouvez paniquer, Mitsaguru… » dit le premier en dégainant son arme en un instant.
« … car, vous avez gagné cette fois-ci … » ajouta le second en se relevant et en imitant le premier Homme en Noir.
« … Mais vous allez tout perdre, Paul Lenner ! » termina le troisième en imitant ses autres lui.

Puis, a l’unissons, ils mirent leurs armes sur leurs tempes respectives et mirent un doigt sur la gachette.

« Je me retire de cette ville, mais ne criez pas victoire trop vite … » dit le premier.
« … Tout ceux qui ont connu Paul Lenner vont être trouvé et tué par mes soins … » ajouta de second.
« … jusqu'à que vous vous retrouviez complètement seul … » continua le troisième.
« … Et c’est alors que vous vous rappellerez que vous n’êtes pas humain et que frayer avec cette espèce parvenu a sa fin n’apporte que la souffrance …» fit le premier.
« … et la mort ! » Terminèrent-ils a l’unissons dans un crie qui résonna dans la salle de torture.

Comme un seul homme, les Homme en Noir tirèrent six balles dans leur crane a une vitesse défiant la mécanique, terminant par une explosion qui leur fit sauter la cervelle et le buste jusqu’au nombril. Des balles du Bouclier Rouge. Leurs bras et ce qui restait de leurs corps tombèrent sur le sol avec un bruit sinistre, puis, plus un bruit a par la respiration devenu lourde de Edouard Thomson. Une odeur répugnant de chair brulé envahie bientôt la pièce et une petite goutte de sang, donné par le second Homme en Noir, termina lentement sa course le long de la joue de Ed.




A quelques pâtés de maison d’ici, Le dernier Homme en Noir ordonna le repli de tout ses hommes et chyroptères, les réservant pour une autre mission que lui avait confié ses doubles avant de mourir.

Ed se réveilla aveugle. Son corps était lourd comme du plomb, il ne pouvait pas bouger.

« A l’aide !» cria t-il « Quelqu’un ! Aidez-moi ! »

Mais sa voix ne répondait pas. Il sentit une présence. Quelqu’un lui tenait la main. On lui souleva la tête et un liquide doux et chaud fut versé dans sa gorge.
C’était bon.
Sa vue revint ainsi que sa capacité à bouger. Il était allongé sur un canapé d’un vert douteux et qui sentant la moisissure, dans une pièce éclairé par une fenêtre très sale. Le plafond était auréolé de grosses taches d’humidités et le papier peint se décollait par endroit. Sur un tabouret, proche du canapé, se tenait une jeune et belle fille qui lui tenait la main. Mackenzie était a ses cotés. Elle lui souriait.

« Et bien ! Vous voila enfin réveillé ! J’en avais marre de devoir jouer les infirmières pour vous ! »
« Content de vous voir conscient Monsieur Thomson » fit Charlie Miller qui vint se placer a coté d’elle.

Ed se passa laborieusement la main sur le visage pour faire disparaitre sa torpeur et retrouver ses esprits. Il reconnu a peine le murmure qui s’échappa de ses lèvres.

« Ou … Que … »

Et il se rappela.
Cochrane. L’Homme en Noir. La salle blanche, la torture, les aiguilles, le sang.
Ed se leva soudainement, frappé par une révélation morbide, renversant Mackenzie de son tabouret. Il regarda la jeune fille désormais à terre d’un air hagard. Il n’avait d’yeux que pour sa carotide ou le sang pulsait à un rythme rapide. Le gouter serait vraiment une expérience délicieuse …
Le sang ! Il avait reçu des injections ! Il était devenu un monstre !
Charlie tentait de le calmer en faisait des gestes apaisant et en murmurant que tout était finit. Mackenzie se releva en reculant doucement. Tout deux semblaient inquiet.
Un verre reposait sur une table basse. Il était rempli de sang et il avait soif.
Edouard se mit à paniquer et s’éloigna des deux jeunes gens en mettant ses mains en avant, comme pour se protéger d’eux. Ou plutôt pour les protéger de lui !

« Non, non, non … » murmura t-il.
« Ne vous inquiétez pas, nous sommes en sécurité pour le moment. » dit Mackenzie, tenant de l’apaiser a son tour, « Paul va bientôt revenir et il s’occupera de vous … »
« Ne vous approchez pas de moi ! » hurla t-il.

Il se précipita par la seule issue qu’il voyait : la fenêtre. Le verre n’offrit aucune résistance et il tomba du deuxième étage de ce bâtiment délabré, tendant les bras dans un reflexe puéril d’amortir sa chute. L’atterrissage fut rude, pourtant, il se releva sans aucune égratignure. Ed regarda ses mains intactes et sentit les larmes perler à ses yeux.

« C’est pas vrai ! CE N’EST PAS VRAI ! »

Il était devenu un monstre, condamné à se transformer et a se nourrir des autres.

« Ed !!! » cria Mackenzie.

Elle et Charlie étaient penchés à la fenêtre, extrêmement inquiet.
Il se mit à courir. Pour leur bien, il devait partir le plus loin possible, avant de perdre le contrôle, et de les tuer. Il s’enfonça dans la nuit.






Paul rentra avec cinq litres de sang négociés dans un abattoir sur le port. Il était content d’avoir déniché cette planque mais ils allaient devoir mettre rapidement les voiles s’ils ne voulaient pas que des voisins trop curieux leur fassent des problèmes. Déjà que la voisine du rez-de-chaussée le regardait de travers … Lorsqu’il vit la fenêtre brisée et la tete que faisait les deux jeunes gens assis sur le canapé, il comprit tout de suite.

« Il était en état de choc.» dit Charlie «Il a hurlé de ne pas s’approcher de lui et Il sauté par la fenêtre pour s’enfuir. Il est tombé du deuxième étage et Il était indemne ! »
« Comment allons-nous faire pour le retrouver ? » demanda Mackenzie inquiète.
« Il faudrait faire vite. Il pourrait faire une bêtise dans son état … » ajouta le jeune homme.

Paul les regarda tour à tour. Les humains ne cesseraient jamais de l’impressionner. En quelques heures à peines, leur vie avait basculée, ils ont faillis mourir à plusieurs reprises et pourtant, ils souhaitaient encore aider un homme qu’ils connaissaient à peine et qu’ils savent condamné à devenir un chyroptère, tout ca malgré la fatigue et la peur qu’ils tentent de cacher.
Paul se senti envahi d’une vague de fierté et d’amour pour l’espèce humaine. Il ne regrettait vraiment pas de s’être juré de les protéger, car ils en valent vraiment la peine.

« Ne vous inquiétez pas, je vais le chercher. Restez ici en attendant. Si je ne suis pas revenu dans vingt-quatre heures, vous mettez les voiles. Je m’arrangerais pour vous retrouver. »

Il ne leur laissa pas le temps de répondre, car il savait qu’ils étaient têtus et qu’ils voudraient venir. Il partit rapidement et, lorsqu’il fut sur d’être hors de vue, déploya ses ailes et s’envola a la recherche de Ed.



Il le retrouva juste avant le levé du jour. Son odeur avait changé et il se déplaçait différemment si bien que ses sens furent mit a rude épreuves, surtout qu’il n’avait pas dormis depuis un moment.
Ed se trouvait en haut d’un building, assis au bord du précipice. Le ciel s’était dégagé durant la nuit et il contemplait le soleil se lever sur la ville. Paul atterrit a coté de lui et Ed le regarda ranger ses ailes avec un sourire moqueur.

« Je n’avait pas rêvé finalement. Je vous ai vu vous transformer dans cette salle au sous sol. Vous êtes un monstre vous aussi. »

Paul s’avança doucement vers lui. Ed balançait ses jambes dans le vide. L’aube éclairait son visage d’une douce couleur orangé. Il pleurait.

« Ne fait pas de connerie Ed. Ca n’avancerait à rien. De plus, tomber de cette hauteur ne te tuera peut être pas.»
«Vous savez, je ne veux pas devenir un monstre. Je ne veux faire de mal a personne.»
« On peut se contrôler Edouard, j’en suis la preuve. On peut décider de faire le bien. »
« La première fois que je vous ai vu, je vous ai frappé. » Il se mit a rire « C’est drôle ! Je vous ai trouvé louche des le premier regard. Mais pourtant vous avez sauvé Mackenzie et vous avez tenté de me sauvez a mon tour … Vous êtes quelqu’un sur qui on peut compter Paul.»
« Ed … »

Paul voyait bien que Ed était dans un état second, Il ne savait pas si il pouvait le résonner. Il ne voyait pas comment.

« Et moi ? » continua Edouard « Qu’ai-je donc fait ? J’ai fuis, j’ai craqué, je vous ai abandonné encore et encore, par peur ou par fureur, à chaque fois, je vous ai foutu dans les emmerdes, tout ca parce que je n’ai pas été capable de voir ce que 3M cachait, tout ca parce que je suis un incapable … »
« Ne dit pas ca Ed, ce n’est pas ta faute. »
« Ma faute … ?»
« Tu as été prit dans quelque chose de bien trop grand pour un simple humain. Tu as agis comme n’importe qu’elle homme aurait agis. »
« Un homme … Oui, je ne suis qu’un homme … »

Ed se leva. Debout sur le rebord du toit, son corps menaçait dangereusement de basculer dans le vide et Paul se tenait prêt à toute éventualité. L’ex-agent du FBI se tourna vers lui, auréolé de la douce couleur du soleil levant, son costume gris flottant négligemment dans le vent. Il souriait tristement.

« Vous, vous pouvez comprendre … Alors s’il vous plait, tuez moi. »

Paul n’en revenait pas, ses oreilles pourtant excellentes avait du mal entendre …

« Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait. Vous êtes vraiment quelqu’un de bien et je suis sur que vous pouvez comprendre : je veux mourir comme un humain et avec votre force, vous pouvez faire ca vite, sans douleur, alors que je suis encore moi-même. »
«Non Ed, il n’en est pas question. »
« Pourquoi ? C’est … »
« Je me suis juré de protéger les humains et de ne jamais leur faire de mal. »
« C’est un service que je vous demande ! » Ed descendit du rebord et s’approcha de Paul Lenner d’un air suppliant. « Ce n’est pas grand-chose ! Un geste ! Vous l’avez surement déjà fait ! »
« Je ne me ferais pas parjure. » Dit Paul, campé sur ses positions.

Contre toute attente Ed frappa Paul de la même façon qu’il l’avait frappé la première fois. Un uppercut violent, en plein dans la mâchoire. Paul fit un vol plané avant d’atterrir cinq mètres plus loin. Le coup avait été dix fois plus violent que le premier et pour cause : le bras de Ed était Celui d’un chyroptère. L’ex agent du FBI regarda son bras et se mit a rigoler, sa main valide plaqué sur le visage et le regard fou, mes larmes coulant le long de ses joues.

« VOUS VOYEZ ! » fit-il en agitant son bras difforme a un Paul Lenner qui tentait faiblement de se relever « Je suis perdu ! Vous ne savez pas ce que c’est d’entendre sa voix dans ma tête ! Réclamant toujours du sang ! Mackenzie ! Charlie ! Vous ! Tuez-moi ! Épargnez-moi ces tourments ! »

Paul se tint péniblement sur ses jambes. La rencontre avec l’Homme en Noir l’avait laissé épuisé, il n’avait pas bu de sang ni dormit depuis un moment. Même faible, il avait la force de tuer Ed si celui-ci se laissait faire … mais il ne voulait pas.

« Non » Dit-il simplement.

Il tenta de déployer ses ailes et de s’envoler, mais l’effort lui paru soudain colossale. Il y parvint finalement, mais trop tard, Ed était déjà sur lui. Son autre bras s’était changé lui aussi et il maintint Paul tendit qu’il lui donna un violent coup sur le crane. L’agent du DGSE s’écroula à quatre pattes et Ed le frappa encore, encore et encore, l’écrasant sur le sol, et, pour l’empêcher de s’envoler, il monta sur son dos et commença à tirer violement sur ses ailes.

« Pourquoi !? » Dit-il dans un hurlement empli de folie « Pourquoi ne voulez vous pas m’aider ? »

La force de l’ex agent du FBI qui se transformait était bien supérieure à un chyroptère normal. Les ailes de Paul s’arrachèrent dans un bruit effroyable accompagné de son hurlement de douleur. Les yeux d’Ed étaient désormais rouge sang et sa soif l’obligea à sucer le liquide rouge sombre qui coulait encore des ailes. Une fois finies, il jeta les carcasses au loin et, s’agenouillant sur le corps du chyroptère Originel, il supplia tout en approchant lentement les crocs de sa gorge.

« S’il vous plait, arrêtez-moi … »
« Non » répondit-il simplement.

Paul se mit presque à ricaner lorsque les crocs de Ed se plantèrent dans sa gorge. Il ne savait pas si il avait dit non pour signifier qu’il était désormais trop faible ou pour affirmer sa résolution de ne pas le tuer. Quelle ironie ! Un chyroptère Originel qui se faisait dévorer par un humain ! L’Homme en Noir lui avait bien dit que les hommes n’apportait que la mort. Edouard avalait désormais de grands morceaux de chair de son cou et commença a s’attaquer a sa colonne vertébrale.
Paul comprit, à l’ultime instant où sa tête se détacha de son cou, à qu’elle point sa vie avait été puérile. Tous les humains qu’il avait connues sont morts ou allaient être tués par L’Homme en Noir et Edouard. Au final, il n’aura rien fait sur terre qui aura servit a quelque chose et personne ne se souviendra de lui … Quatre milles ans pour rien …




Ed releva la tête et poussa un râle venu profondément de sa gorge humaine. Le sang du chiroptère avait apaisé sa soif et il avait reprit forme humaine, mais aucune parole, aucun acte ne pourrait exprimer toute l’horreur et le dégout qu’il ressentait pour lui même.
Sans demander son reste, il se jeta dans le vide et tomba en direction du sol, à la recherche d’une quelconque vengeance pour la mort de Paul Lenner, Mitsaguru, le seul chyroptère qui s’était montré le plus humain de tous les êtres qu’il avait rencontré.
Le dernier vol avant la mort.