Faust rengaina sa lame dans un claquement sec, puis il descendit de son cheval pendant que Erik tentait de se justifier. Il remonta sa manche gauche et se plaça face à l’Originel. Il pivota brusquement, en décalant ses hanches, il donna un puissant coup de poing dans l’estomac du barde. Il le retira, laissant tomber Erik au sol. Ses yeux étaient de nouveau devenus rouges. Il saisit le triste homme par sa tunique et le tira jusqu’à lui. Le froid était si intense que de la buée sortait de la bouche des deux individus. Les crocs du guerrier luisaient dans la pénombre.
« Evidemment que tu aurais du la tuer ! Sombre crétin. Tes excuses minables ne serviront à rien. Tu n’as pas réussi à les tuer la première fois, ni la seconde, tu nous es vraiment inutile ! Et n’espère pas charmer les Reines, si c’est bien celle que j’ai vu, nous risquerions de nous faire un ennemi autrement plus dangereux. Nous la rallierons car elle a combattu sa mère. Tarl, Me suivras-tu ? »
Evidemment, Faust convoitait la place de celui qui mènerait les Originels au combat. Il en ferait une armée digne de ce nom, capable de tout détruire sur sa route pas comme cet incapable d’Erik. Il prendrait la tête de cette implacable force et anéantirait une fois pour toute Selena. Peu lui importait que le nombre d’Originels soient en constante baisse, seule la victoire comptait à ses yeux. Il redonnerait à sa race la place qu’elle méritait et lui assurerait prospérité. Cependant de nombreux obstacles se dressaient encore sur sa route.
« Nous suivrons la piste de cette seconde Reine, comme tu dis Tarl, mais laissez moi aller lui parler en premier. Elle vous connait et cela risque de faire mauvaise impression dès le début, mes chers amis assoiffés de sang … Bien que cela ne soit pas un défaut à mes yeux ! Ah ah ah !! »
Il relâcha Erik qui tomba dans la neige en soulevant une gerbe de poudreuse. Il se tourna ensuite vers Tarl tout en poussant un long soupir.
« Nous partirons dès l’aube, en attendant de voir ce que nos ennemis font dans leur forteresse … »
A ce moment précis, un grand vacarme déchira le silence pesant de la forêt. Faust dégaina son épée et se retourna vers l’origine du bruit dans un seul mouvement. Un nuage de poussière et de neige lui cachait la vue des pierres chutant de la citadelle, mais connaissant Mitsaguru il savait ce que cela signifiait.
« Ils ont renoncé à la tenir. Ils la détruiront plutôt que de nous laisser un autre bastion. Nous ne pourrons rien faire … Le mieux serait que l’on parte sur le champ, trouver une bonne auberge pour finir la nuit serait une bonne solution, non ? »