Masure Ancienne

Personne n'ayant contredit Harima et Tessa quant à passer la nuit dans son ancienne maison, le jeune homme avait conduit le petit groupe à s'éloigner du village. En effet, sachant parfaitement où il allait, le Schiff emprunta un petit chemin qui s'engouffrait dans la forêt, pour aboutir à une clairière. Au centre de celle-ci s'élevait une vieille battisse, ou plutôt un vieux manoir, qui faisait penser au Manoir des Chevaliers. Restant silencieux, Harima regarda tout autour de lui, et se rendit compte que l'endroit avait été abandonné depuis des années: Les arbres étaient bien plus grands et les mauvaises herbes avaient envahi le jardin. Pourtant, il fallait bien avancer, et c'est pourquoi il s'engouffra dans l'allée jusqu'à arriver devant une grande porte massive en bois.

"Eh bien... J'y suis enfin."

Harima avait dit ça plus pour lui même que pour le groupe, car aussi loin qu'il s'en souvenait, le jeune homme n'aimait pas cette maison, et il se forçait véritablement parce qu'il voulait offrir un toit à ceux qui l'accompagnait. Poussant la grande porte qui grinça affreusement, il pénétra en premier dans l'immense battisse plongée dans les ténèbres et chercha du doigt un interrupteur: La lumière s'alluma. Décidemment, rien n'avait changé depuis toutes ces années, et cette maison avait sa propre source d'énergie, même s'il y avait des hauts et des bas dans la lumière.
Ceci fait, le jeune homme se retourna et parla à ses compagnons.

"Il y a plusieurs chambres en haut, celles des domestiques, je pense que nous devrions y aller, pour nous reposer du voyage... Nous aviserons pour le repas ensuite?"

En réalité, ce n'était pas le voyage qui avait fatigué Harima, mais plutôt les chocs successifs qu'il avait reçu, et c'est pourquoi il désira faire cette organisation. Par la suite, le jeune homme s'avança en compagnie de sa femme devant une porte: Son ancienne chambre. Cette fois-ci, c'était les souvenirs de Michiru et Minagi qui revinrent à la surface car elles étaient les filles de domestiques de la maison, et donc, étaient venu souvent dans cette pièce pour faire les draps et autre.
Rien n'avait changé... Le lit avec un drap gris -qui était originairement blanc, mais la poussière, ça y va!-, une chaise et un bureau, ainsi qu'une boîte à musique qui était posée bien sagement sur ce dernier. Ce fut par ailleurs cette dernière qui retint l'attention d'Harima.

"C'est bizarre, j'aurais cru être plus ému que ça en voyant de nouveau ma chambre, mais il n'y a rien qui se passe..."

Ayant parlé à sa femme d'un ton morne, peut-être que ses larmes s'étaient taries cet après-midi devant les tombes? Bah, un peu de repos lui ferait sûrement le plus grand bien.

Hana avait été soulagée de voir sa fille en bonne santé, et elle se sentait maintenant de nouveau joyeuse. Elle n'avait rien dit du grand projet qu'elle avait formé avec Harima. Pour l'instant ce serait son petit secret, elle le savourait encore au fond d'elle-même, après elle ferait sans doute part de la nouvelle aux autres.
Elle suivit donc Harima sans faire de remarque, et lorsqu'ils arrivèrent dans l'ancienne demeure, elle fut surprise par le luxe des lieux. Un grand manoir, avec même des domestiques... C'était donc là qu'avait vécu Harima? Ca différait tout de même du fait qu'elle l'avait rencontré pour la première fois dans la rue... Elle remarqua tout de même la poussière qui s'était accumulée depuis un bon moment déjà, et une fois entrée dans la chambre avec son futur mari, et avoir jeté un coup d'oeil, elle retira le drap de lit pour aller le secouer à la fenêtre.

"Je pense que tu as déjà été assez ému aujourd'hui de toute façon..."

Quand elle estima que les draps étaient assez propres, elle les remit en place sur le lit et fit de même avec l'oreiller. Ne restait plus que les bords du lit qui arboraient une grosse couche de poussière, mais elle laissa... Elle n'avait pas de chiffon sous la main et puis ce n'était pas si grave. Elle alla ensuite enlacer Harima et s'appuyer doucement contre lui. Elle était heureuse... Heureuse de la scène qui venait de se dérouler, heureuse d'être là avec lui...

"Et puis maintenant il faut en profiter pour se reposer..."

"O-Oui... Tu as sans doute raison,

Il se sentait bizarre... Alors qu'il s'était allongé avec Hana, alors qu'il sentait son frêle corps pour la énième contre le sien, Harima aurait voulu se blottir dans ses bras, comme s'il avait eut peur de quelque chose dans cette maison. En effet, alors qu'il essayait de se rassurer en se tournant et retournant dans l'obscurité de la chambre -sans réveiller Hana- le jeune homme fini par se mettre en position assise sur le lit. Quelque chose n'allait pas, mais quoi? En réalité, où qu'il n'oriente sa tête, son regard se posait sur cette boîte à musique. En effet, dès son entrée dans la pièce, le jeune homme s'était souvenu qu'il y avait mit quelque chose de très important, mais quoi?
C'est pour en avoir le coeur net qu'Harima se leva et s'approcha de cette boîte. Décidemment, elle l'omnubilait, mais il ne pouvait pas l'ouvrir ici, de crainte de réveiller Hana si elle dormait déjà. C'est pourquoi le jeune homme sortit de la pièce sur la pointe des pieds pour se retrouver au salon où l'on avait laissé la lumière. Et, sans faire de bruit, le Schiff ouvrir la boîte à musique et eut droit à...

*Crrrroooooouuuuiiiiick*

Evidemment, depuis tout ce temps, elle ne pouvait pas toujours être en état de marche! Même la rouille avait prit possession de ses entrailles, et le jeune homme avait refermé la boîte dès que l'horrible bruit s'était fait entendre. Après s'être assuré que personne ne venait dans sa direction, Harima s'aperçu soudain que quelque chose était tombé lors de la première ouverture et prit ce qui semblait être une liasse de photo.
Le regard d'Harima changea, comme lorsqu'il avait vu le dossier à la tour de Manchester. Puis, sans un mot, le jeune homme regarda de nouveau autour de lui, portant un jugement différent sur ce 'manoir'.

*C'est donc ainsi... Héhé... héhéhéhé...*

Se relevant tout doucement, le Schiff fini par sortir de la pièce, tête baissée, ne pouvant que regarder le sol, comme s'il avait honte. Quelque chose n'allait pas dans son esprit, et il le savait. C'est d'ailleurs à cause de cette confusion que le jeune homme ne remarqua pas qu'il avait laissé tomber une des photos près du fauteuil où il était assit.
__________

Une porte en acier, grande, énorme, gigantesque même! N'ayant aucune poignée, il suffisait de la regarder pour deviner qu'aucune personne n'était en mesure de l'ouvrir contre son gré. Pourtant, Harima la fixait d'un air neutre, en tenant quelque chose dans sa main droite: Sa Croix au pied fiché. Celle qu'il n'avait jamais abandonnée depuis toutes ces années, et qu'il avait montrée à des étrangers pour la première fois lors de sa rencontre avec Hana, dans cet entrepôt de Paris.
Mais cette situation était ironique, car dans l'instant présent, Hana, Misuzu, même ses amies d'enfance comme Minagi et Michiru avaient disparu de son esprit... Il se sentait de plus en plus léger, et c'était comme si seul ce qu'il venait de voir sur ces photos importait. Et c'est pourquoi le jeune homme s'avança vers la gigantesque porte et chercha quelque chose de sa main... trouvée! C'était une sorte de serrure, sauf que celle-ci n'avait pas la forme d'une clé, mais cela n'intimida pas le jeune homme. Car ce dernier prit sa Croix et enfonça le pied de celle-ci dans la 'serrure', et la tourna, jusqu'à ce qu'un déclic se fasse.
L'instant d'après, la mécanique de la gardienne avait agit, et celle-ci s'ouvrit néanmoins sans bruit, comme si tout avait été fait pour la rendre la plus discrète possible. Toutefois, elle restait néanmoins impressionnante, et le jeune homme avait du mal à se décider de pénétrer dans la pièce, jusqu'à...

Voix s'élevant de l'autre côté de la porte:"Eh bien eh bien... Cela fait longtemps, Sainte Croix... Tu es en retard."

Harima: "Je le sais... Excuse-moi, Harima."

Et, sans autre échange de parole de leur part, Harima s'engouffra dans les ténèbres de cette porte qui se referma bruyamment derrière lui cette fois. Cette même porte qu'il avait redécouverte seul, sans en parler à personne.

_________

Toutefois, sur la photo qu'il avait laissé tomber dans le salon, apparaissait une curieuse image, semblable à celle trouvée à la tour, sauf que Misuzu, Minagi, Michiru et Harima y était présent... Et que deux autres personnes étaient là aussi, l'une sortant du cadre. Toutefois, il y avait une ressemblance troublante entre Harima et la mystérieuse personne restante, et dont une note présente au dos présentait la nature.


Sainte Croix - Epsilon 1 & [Illisible] - Epsilon 0

« Lugubre… »

Tessa était sortie de sa chambre, après avoir regardé le plafond une heure durant, tout en se remémorant ce qu’elle avait fait ces derniers temps : tout s’était précipité, depuis sa rencontre avec Heart et la petite aveugle ! D’ailleurs, la jeune femme se demanda comment pouvait se porter cette dernière, depuis qu’elle l’avait quitté… A cette pensée, son cœur se serra et elle fit un sourire triste, en se disant à elle-même tout bas qu’elle aurait aimé ‘manger encore une fois ses gâteaux’. Bah ! Paris était si loin maintenant et elle ne la reverrait sans doute plus jamais, de même que ce Kyuu, avec qui elle avait parlé si durement.
De plus, l’heure n’était plus aux souvenirs, et c’est pourquoi la jeune femme se releva de son lit pour aller faire un tour, peut-être qu’ainsi allait-elle pouvoir se changer les idées ? Et puis, ça lui offrait un bon prétexte pour pouvoir explorer cette immense maison, acte qu’elle adorait faire une fois arrivée dans un lieu inconnue, un peu comme Misuzu. Toutefois, lorsque la jeune femme arriva de nouveau au salon, et voulu s’asseoir que le fauteuil pour se reposer, son pied écrasa un papier qui ne semblait pas recouvert de poussière : Etait-il là depuis peu ?

*Mais… Harima-kun ?*

Lisant ce qui était inscrit au revers de la photo, la jeune femme prit un air grave et regarda autour d’elle vivement : Qui avait pu bien laisser cette photo ici ? Essayant de discerner ne serait-ce qu’un détail dans cette pénombre, la Chevalière parla d’un ton crédule :

*C’est peut-être Pablo ou Mizusu, lorsqu’ils sont partis dans leurs chambres ?*

« Harima-kun… ? … Hana ? Il y a quelqu’un ? »

[Vive les vacanceuh =3 Désolé si mes posts sont pas très longs en ce moment mais je n'ai pas beaucoup de temps quand je suis connectée sur le site ><]

Alors que tout ses sens étaient aux aguets, et que Tessa tentait de trouver quelqu'un dans l'obscurité, elle sembla entendre un grand fracas et sursauta. Pourtant, il fut suivit d'un long silence, et elle en conclu donc que ce n'était que le fruit de son imagination. Toutefois, quelques minutes plus tard, une jeune personne arriva dans la pièce, et la jeune femme la reconnu dans l'instant qui suivait: c'était la fille d'Harima. Cette dernière souriait et restait comme une image devant Tessa qui se demandait ce qu'une petite fille pouvait bien faire là alors que tout le monde se reposait, avait-elle échappé à la surveillance de ses parents?

"Euh bonjour... Misuzu c'est ça? Qu’est-ce que tu fais ici?"

C'est alors que la jeune femme sourit et prit un air malicieux. Malheureusement pour la petite fille, Tessa était une géante par rapport à elle. Et c'est pourquoi l'adulte se rendit compte que Misuzu cachait quelque chose derrière son dos, même si la jeune femme n'en parla pas, après tout, elle pouvait avoir ses petits secrets. Et apparemment, Misuzu semblait être fille à aller au devant des mystères.
C'est pourquoi la jeune femme s'agenouilla devant la petite fille pour lui caresser la tête, mais approcha par la même occasion son visage de l'oreille de l'enfant et murmura:

"Tu sais... Tu as encore de la poussière sur le bout du nez, tu devrais faire plus attention à ces détails si tu ne veux pas être empêchée de jouer à ta guise, hihihi..."

Décidemment, les petites filles faisaient craquer le coeur de la jeune femme, et c'était tout juste si elle ne la prenait pas dans ses bras comme une peluche. Néanmoins, Tessa repensa à sa photo et la montra à Misuzu, après tout, peut-être en savait-elle plus que la Chevalière?

"Dis moi, tu vois ces jeunes hommes, si je ne m'abuse, ton père est bien à gauche non? Mais peut-être connais-tu celui-ci? Il lui ressemble tu ne trouve pas?"

En réalité, Tessa ne savait pas si c'était une bonne chose de montrer cette photographie à la petite fille, mais après tout, ce n'était qu'une image non? Après tout, peut-être valait-il mieux de s'adresser directement aux concernés.

"Et tu ne saurais pas où sont allés se reposer ton papa et ta maman?"

[Désolé, encore un H-RP mais… Kyaaah ! J’aurais jamais cru que Tessa serait aussi maternelle un jour >w< J’veux la p’tite Misuzu pour la serrer dans mes bras u.u]

À la question de sa présence ici Misuzu répondit avec un air très sérieux.

"J'inspecte..."

Elle sourit quand Tessa lui caressa la tête, mais après la remarque elle s'essuya le bout du nez avec un air mi-boudeur mi-amusé et regarda avec curiosité la photo que lui tendait Tessa.

"C'est papa! Et peut-être.. Peut-être un ami de papa? Mais ce n'est pas Mr Pablo..."

Elle réfléchit un instant, mais son père ne lui avait pas beaucoup parlé de ses amis ou même parents, et elle avait même été étonnée lorsqu'elle avait rencontré Pablo. Avant ça, elle ne s'était jamais interrogée sur la vie de ses parents avant qu'elle ne soit là.

"Et tu ne saurais pas où sont allés se reposer ton papa et ta maman?"

À cette question elle prit soudain un air soucieux. Elle avait perdu ses parents... Et si... Et si c'était l'esprit frappeur qui les avait trouvés? Et s'il leur était arrivé quelque chose pendant qu'elle ne les surveillaient pas?

"Je ne sais pas... Mais il faudrait les retrouver... C'est dangereux ici, il y a des fantômes... Mais je sais comment les éliminer moi!"

*C'est donc bien Harima... Mais... Sainte Croix? Qu'est-ce que ça signifie?*

Apparemment, la petite fille adorait ses parents, d'après ce que la Chevalière pouvait voir. Remarque, elle voyait difficilement comment une fillette de deux ans aurait pu détester des personnes comme Harima et Hana. De plus, les réponses de Misuzu attendrissaient le coeur de Tessa, et celle-ci ne laissait plus autant le doute la ronger. C'est pourquoi elle répondit à la petite fille avec un léger sourire.

"Oui tu as raison, laisser ses parents sans surveillance n'est pas une bonne idée, il te faut les aider n'est-ce pas?"

C'est pourquoi la jeune femme prit la main de la petite fille, pour aller rechercher ses parents. Peut-être s'inquiétait-elle pour rien après tout? Mais même dans ce cas, il valait mieux présenter des excuses que de laisser s'échapper quelque chose d'important. Et, en arpentant les couloirs, la jeune femme parla à Misuzu, pour éviter qu'un silence lugubre ne s'installe.

"Oh? Eh bien si un fantôme apparaît, je compte sur toi pour me protéger tu sais."

Mais c'est alors que la Chevalière remarqua qu'une porte était à demi-ouverte, comme si quelqu'un était parti précipitemment de la pièce. Curieuse elle aussi de nature, la jeune femme passa la tête dans l'entrebaillement de la porte et vit Hana allongée sur le lit, sans doute devait-elle dormir. Ceci fait, elle chuchota alors à la fille de cette dernière.

"Je crois qu'il ne vaut mieux pas réveiller ta maman, mais je n'ai pas vu ton papa... Je me demande où il peut bien être."

Se demandant ce qui avait bien pu séparer Harima de la femme de sa vie, Tessa restait là, à réfléchir à ce qui se passait dans... cette maison hantée?

D'arpenter les couloirs en compagnie de Tessa, Misuzu n'était plus du tout effrayée par la présence potentielle de fantôme. Elle était plutôt excitée à l'idée de montrer ses compétences! Et puis lorsque que la Chevalière aborda le sujet de la défense contre les fantômes, elle sortit avec fierté le chandelier qu'elle avait gardé caché dans sa main libre.

"Ca c'est mon arme secrète contre les fantômes!"

Elle se lança ensuite dans le récit de la manière d'exorciser une maison, les mesures de sécurité, les différents profils de fantômes, les dangers,... mais s'interrompit lorsqu'elle découvrit sa maman en train de dormir. C'est à voix basse et sur un ton de profonde réflexion qu'elle répondit à Tessa, parce que pour Misuzu, le roman d'horreur prenait une tournure de roman policier.

"Voyoooons... Papa était fatigué, mais papa n'est pas dans le lit... Papa a pu être enlevé par un fantôme! Ou alors papa avait juste faim et est allé à la cuisine... Moi j'ai faim en tout cas... Si je me cachais quelque part ce serait dans la cuisine!"

*C'est vrai que nous ne nous sommes pas restauré mais... elle a faim?*

Comment une Chyroptéra pouvait-elle avoir faim? Tessa restait interloqué face à ce mystère. Dans le pire des cas, ils peuvent avoir 'soif', mais faim, la Chevalière n'avait jamais entendu parler d'un membre de sa race qui éprouverait cette sensation. Toutefois, si la petite l'avait dit, la jeune femme pouvait facilement la croire, n'imaginant pas qu'une fillette de son âge se soit déjà initiée au mensonge.
C'est pourquoi la Chevalière borgne prit la main de Misuzu et partie à l'exploration de ce manoir... Mais rien, encore rien, toujours rien! Où Harima avait-il pu aller? Donnant les biscuits que l'aveugle de Paris lui avait confié à Misuzu, la jeune femme ouvrit le frigo et... le referma tout de suite en interdisant formellement à la petite fille de regarder à l'intérieur! Qui sait si ce n'était pas dangereux.

"J'espère que tu aimeras ces gâteaux, c'est une amie qui les a faîte avant qu'on ne vous rencontre."

Pourtant, même si cette exploration de la 'maison hantée' semblait ravir la fille d'Harima et d'Hana, Tessa se demandait ce qu'il se passait. Jamais le Schiff n'aurait disparu sans une bonne raison, abandonnant les deux personnes chères à son coeur.
Et, posant la tête contre la table, l'air dépité, la semi-aveugle essaya de trouver une solution tout en regardant les arbres de la cours à travers la fenêtre.

"Peut-être qu'il est vraiment arrivé malheur à Harima, blessé, ou même pire.."

Commençant à sombrer dans de l'angoisse, Tessa commençait à se demander si la vie des Chyroptéras serait un jour calme et paisible.

"Tu sais, je crois que nous ferions mieux de demander de l'aide à ta maman et aux autres non?"

Tessa et Misuzu avaient beau avoir été silencieuses, Hana avait tout de même commencé à avoir le sommeil plus léger, jusqu'à se réveiller quelque peu après leur départ. Émergeant tout doucement elle se frotta les yeux et voulut s'appuyer contre... Une place vide? Elle se releva et sortit du lit pour pouvoir mieux détailler la pièce du regard, mais elle ne vit toujours pas ce qu'elle cherchait.

"Harima-chan..."

Ce n'était pas la première fois qu'il disparaissait ainsi pendant qu'elle dormait, mais après les événements de la journée elle ne put s'empêcher d'être nerveuse face à cette disparition. Elle se dit cependant qu'elle ne devait pas se mettre dans tous ses états, comme d'habitude elle ne devait pas dramatiser avant d'avoir cherché. Elle sortit donc de la chambre pour parcourir la maison, cherchant un indice. Et de fait, elle entendit du bruit. Elle se dirigea vers la source de ce bruit, et c'est ainsi qu'elle se retrouva dans l'encadrement de la porte de la cuisine, où se trouvaient sa fille et la Chevalière. Elle se sentit soulagée de n'être plus seule, et posa la question qui lui brûlait les lèvres.

"Je ne trouve plus Harima-chan, vous ne savez pas où il est...?"

L'Islande, ce pays que Pablo ne connaissait pas était bourré de surprises. En effet, un seul moment d'inattention lors d'une petite tempête de neige pour se retrouver piégé et bien vite séparé des autres. Fort heureusement, Pablo Mitai avait des sens aiguisés et c'est au bout de plusieurs heures qu'il se présenta au milieu des autres, exténué et couvert de neige à moitié fondue.
Relevant la tête, il se rendit soudain compte qu'il manquait quelqu'un et la question d'Hana ne fit que confirmer ses impressions. Encore une fois, Harima manquait à l'appel.

"Je... Je suis désolé pour le retard. J'espère ne pas vous avoir inquiétés.
En ce qui concerne Harima, je ne suis pour ma part pas au courant. Mais il me semble que cette maison ne possède que quelques étages, il ne doit pas être bien loin..."

*Du moins, je l'espère... Qui sait ce qu'il a bien pu faire encore. La dernière fois, nous avions dû partir à sa recherche. Il semblerait que ce soit encore une fois le cas.
Il est vraimen bizarre ces temps-ci.*

Pour la première fois depuis longtemps, Pablo parut hors du coup. Il ne savait strictement rien de ce qui s'était déroulé durant son absence et à présent qu'il était de retour, il y avait déjà de l'action avec la disparition d'Harima. Lui qui se pensait en vacances...

"Mais que se passe-t-il donc ici?... Mmmmmm..."

Misuzu pour qui le jeu se mêlait à la réalité, commençait à réellement s'inquièter pour son papa en sentant la tension présente chez les adultes, et elle pensait de plus en plus qu'un fantôme était responsable. En plus elle se sentait coupable de n'avoir pas protégé son père contre le fantôme. Aussi, quand Pablo arriva, sans savoir ce qui s'était passé, elle laissa échapper quelques sanglots, tout en se fixant pour devoir de lui expliquer tout ce qui s'était passé selon elle.

"C'est ma faute... Je voulais attraper le fantôme, alors j'ai laissé mon papa sans surveillance, et le fantôme en a profité... Il l'a enlevé, peut-être comme otage..."

Engloutissant le dernier des biscuits offerts par Tessa - qu'elle avait par ailleurs trouvés délicieux - avec encore les larmes aux yeux, elle serra fort contre elle le chandelier en pensant avec hargne à la vengeance qu'elle ferait subir à ce fantôme dès qu'elle en aurait l'occasion.

"Je veux qu'il me rende mon papa..."

A présent, c'est sûr, Pablo ne comprenait plus rien. Le discours de Misuzu l'avait totalement désorienté! Venait de s'ajouter une histoire de fantôme maintenant et la fillette pensait même que ce phénomène était la cause de la disparition d'Harima. Elle le croyait tellement qu'elle avait même laché quelques sanglots.
Se penchant vers elle, Pablo posa une main rassurante sur le dessus de son petit crâne et lui dit en souriant.

"Voyons, ce n'est pas de ta faute. Crois-tu vraiment que ton papa se serait laissé prendre par un stupide fantôme?
De plus, il me semble que, si toutefois ils exitent, il est très rare de rencontrer des fantômes Misuzu.
Fais-moi confiance, nous allons le retrouver."

Reprenant alors le chandelier de la main de la petite, Pablo se redressa finalement et fit face à Hana. Même émergeant à peine d'un long sommeil, la jeune femme était toujours aussi fraiche.
Cette fois-ci, le schiff eut un peu de mal à baisser les yeux. Il était subjugué par la beauté d'Hana. Jusqu'ici, il avait réussi à le cacher alors pourquoi maintenant?...
Sans réfléchir, Pablo prit la main de la jeune femme et l'entraina à l'écart du groupe sans un mot. Une fois à bonne distance, il fit en sorte de plaquer Hana contre l'un des murs de la pièces et prit enfin la parole.

"Il... Il fallait que je te parle Hana... C'est... très important...
En fait, je..., je..., je t'aime Hana. Depuis le début, je n'ai de yeux que pour toi!... Au départ, je ne voulais pas y croire mais je ne pouvais plus garder cela en moi plus longtemps...
Pardonne-moi."

Puis, sans prévenir, Pablo lui glissa un baiser.

Noir, tout était noir, et seules quelques lampes installées ici et là produisaient une quelconque lumière dans ces ténèbres, mais leurs portées étaient bien vite englouties par l'immensité de la pièce. Même Harima n'aurait pu dire ô combien elle était grande, mais il ne voulait pas le savoir, et ne s'en souciait guère à vrai dire. En effet, ses yeux étaient rivés sur une cuve qui était située dans l'éclairage des ampoules présentes, et une goutte de transpiration perla sur sa joue. Non pas à cause de la température -étrangement, il faisait assez frais, comme si une climatisation avait été installé et mise en marche depuis tout ce temps- mais il se sentait mal à l'aise. Pourquoi? Harima ne le savait même pas, et ce sentiment était plus que désagréable... La peur d'avoir fait quelque chose de mal, mais avoir oublié ce que c'était.
Pourtant, avant d'avoir pu faire ne serait-ce qu'un pas, une voix rauque se fit entendre dans la pièce, et dont les échos se firent un plaisir de rajouter un ton d'épouvante.


Voix mystérieuse: Qu’as-tu donc fait pendant tout ce temps… Je t’ai attendu tu sais… Ou plutôt je me suis attendu moi-même, héhé… héhéhé…

Harima : Je sais… Et je ne sais pas… Qu’attends-tu donc de moi ?

A ces mots, la voix cessa brusquement de rire, non pas parce qu’elle ce qu’il avait dit aurait pu l’énerver, mais plutôt parce que la personne semblait réfléchir. Ainsi donc, cette chose était capable de réflexion, quelle pensée amusante ! Toutefois, l’heure n’était plus aux plaisanteries, mais aux explications, c’est pourquoi l’entité poussa un soupir avant de continuer son discours. Discours qui dura d’ailleurs assez longtemps, non pas qu’il soit long, mais parce que la voix se devait de reprendre parfois son souffle, comme si elle souffrait à force de parler.

Voix mystérieuse : … Ce que tu as… Et ce que tu n’as pas ? Mais après tout, le choix t’appartiens tu l’as bien vu.

Alors que la voix semble attendre une réponse négative ou positive de la part d’Harima, celui-ci semble déstabilisé, ce qu’il vient d’apprendre ne contribue guère à la stabilité de ses pensées. Et ces dernières sont d’ailleurs dans le chaos le plus total, pourtant, que faire ?
Le ton hésitant, le regard fuyant, le jeune homme ne sait plus quoi faire entre le ‘oui’ et le ‘non’… Chacun lui tendant les bras, et lui rappelant que ce choix déterminera peut-être le reste de sa vie.

Harima : Tu le sais, que je ne peux pas accepter… J’ai trop d’engagement dans cette vie, avec ma future femme et notre fille.

Voix : Ta femme ?

Oui, cela lui disait quelque chose. Après tout il ‘les’ avait vu pénétrer ensemble dans la bâtisse, et leur attitude était vraiment proche, comme un coupe de jeunes mariés. Et c’est pourquoi la personne essaya de tourner la tête –ce qui lui était difficile- et alluma quelques écrans. Et c’est alors qu’un rictus se fit entendre dans sa direction : Il convia ainsi Harima à se placer à côté de lui et d’admirer la vue qu’il venait d’avoir : Hana et Pablo s’embrassant dans le couloir du Manoir.

Voix : Regarde la donc, ta vie à laquelle tu tiens tant…

Pour Harima, ce fut un choc : Alors qu’il pensait revenir auprès de celle qu’il aimait avant l’aube, pour ne pas l’inquiéter, voilà que cette dernière échangeait un baiser avec l’un de leurs meilleurs amis. Par malheur, l’ambiance angoissante, le choix décisif qu’il devait prendre, le chaos de ses pensées, tout cela ne contribuait pas à lui conférer une raison, et ainsi de découvrir le pourquoi du comment. Non, c’était juste une constatation qu’il faisait, et cela le laissait sans voix. Car le seul son audible fut celui de son diglutissement difficile, à cause de sa gorge devenu soudainement aride comme le désert. A un tel point que parler fut douloureux pour lui, mais pas autant que celle qu’il éprouvait au fond de lui.

Harima : …. Je…

Voix : …Oui ? Le ton intéressé en disait long sur ses intentions

Harima : J’accepte….

S’il y avait eu assez de visibilité, un spectateur extérieur à cette scène aurait pu constater la mine effroyable d’Harima. Car dès qu’il était entré dans cette pièce, sa personne avait été constamment mise à l’épreuve par l’ambiance et ses pensées, or dans le cas présent… Sa dernière barrière venait de voler en éclat, et il n’était plus en mesure de posséder un quelconque esprit critique.
Dès lors, un rire retentit dans la salle, ce dernier n’étant ni machiavélique, ni de mauvaise augure. Non, il se voulait juste heureux du choix d’Harima, même si ce dernier n’était pas en mesure de rire à son tour, car il venait de vendre son âme au Diable.

Harima avait encore vraiment disparu alors..? Hana se sentit comme d'habitude tout désorientée de l'avoir à nouveau perdu de vue. Elle était si préoccupée qu'elle ne prêta pas attention aux élucubrations de Misuzu. Elle avait le regard perdu dans le vague. Elle venait à peine d'être redevenue joyeuse et rassurée par la demande en mariage d'Harima que cet état de bonheur laissait déjà de nouveau place à de l'angoisse.
Perdue dans ses pensées, elle fut donc surprise lorsque Pablo la tira par la main pour l'emmener à l'écart. Il avait peut-être des informations à lui donner concernant Harima finalement? Mais pourquoi ne pas le dire devant les autres dans ce cas?
En tout cas les révélations de Pablo furent la dernière chose qu'elle s'attendait à entendre, elle en resta un moment bouche bée, et avant qu'elle ait pu répondre quoi que ce soit, Pablo l'embrassa.

*Non..*

Passée la surprise, elle le repoussa, sans pour autant se montrer violente. Rouge comme une pivoine elle n'osait pas le regarder dans les yeux, fixant le sol, et gardait sa main contre sa bouche. Elle arriva juste à articuler quelques bouts de phrases qui résumaient ses pensées embrouillées.

"Ha.. Harima-chan... Je l'aime... Désolée... Le retrouver..."

Alors que Misuzu avait parlé de la peur de ne plus revoir son père, Tessa était peinée par ce spectacle, à tel point qu'elle chercha dans ses poches pour voir s'il ne lui restait pas quelques gâteaux de son amie, afin de les donner à la fillette, mais il n'en était rien. Non seulement elle ne savait pas quoi dire, mais en plus elle ne savait pas quoi faire pour cette enfant, quelle pathétique personne.
Mais avant même de pouvoir rajouter un mot, Pablo le fit à sa place -qui d'ailleurs avait de la neige sur les épaules et l'on pouvait se demander d'où il venait- prit la parole et emmena Hana avec lui... Ne voulait-il donc pas que la Chevalière entende ce qu'il avait à dire?

*Je vois... La confiance sans doute...*

Et c'est pourquoi la jeune femme n'insista pas, et préféra rester dans la cuisine à réfléchir... De tout les lieux de la maison, seul un endroit n'avait pas été exploré, mais lequel? Celui où était Harima... D'ailleurs, celui-ci avait-il vraiment voulu partir ou était-ce contre son gré. Autant de question qui n'avait pas de réponse...
Mais, alors qu'elle regardait par la fenêtre, Tessa se dit qu'ils n'avaient toujours pas exploré le jardin et la forêt environnante. Avec cette immensité, le jeune homme pouvait facilement s'y être perdu! Voulant faire part de son hypothèse à ses amis, la jeune femme oublia sur le coup la raison de l'isolement des deux personnes et couru en leur disant:

"Dîtes, le jardin est assez grand, et cette forêt est immense peut-être que nous... Iiih qu'est-ce que vous faîtes?!"

Restant figée, la jeune femme les regarda se séparer mais n'avait plus la force de parler, choquée. Peut-être que... Peut-être que..? Après tout, ils s'étaient disputés cet après-midi sans leur donner de raison, donc Hana aurait pu avoir l'envie de tromper son mari, mais juste après sa disparition? C'est pourquoi Tessa posa sa question les larmes aux yeux, et rouge comme une pivoine, à cause du quiproquo. >_<

"Hana... Tu as osé...? Oh mon Dieu..."

[Gomen pour le retard, et pour la nature même du post, j'aime bien empirer les situations X3]

Alors qu'Hana était encore sous le choc, comme pour ne pas arranger les choses, elle entendit Tessa parler. Elle était arrivée dans la pièce? Depuis quand? Ce fut la question de Tesse qui répondit à Hana : juste pendant que... C'en était trop pour Hana, elle n'osa même pas tourner la tête vers Tessa, et alors qu'elle était encore toute remuée, les larmes lui montèrent en plus aux yeux. Elle voulut articuler une réponse à Tessa, mais sa bouche ne voulait plus s'ouvrir... Elle arriva à peine à prononcer un :

"N.. Non..."

Avant de se rendre dans la cuisine prendre Misuzu dans ses bras et courir dans le jardin. Pourquoi était-ce si compliqué? Elle aurait pu simplement expliquer tout à Tessa, mais elle aurait été incapable de tenir un discours cohérent dans l'état où elle était. Pablo lui expliquerait...? Ce qui était sûr c'est qu'en ce moment elle avait l'impression qu'elle n'oserait plus les regarder en face tous les deux... Et Harima dont elle était toujours sans nouvelle. Elle laissa échapper un rire nerveux, en pensant qu'heureusement il n'était pas rentré par hasard dans la pièce comme Tessa... Est-ce qu'elle devrait lui raconter? Elle n'était pas vraiment coupable, et elle voulait être honnête, mais n'était-ce pas gênant pour Pablo? Elle se laissa tomber dans l'herbe, gardant Misuzu contre elle. La petite ne comprenant pas ce qui arrivait à sa maman.
Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir faire maintenant?

[Alors faisons empirer.. XD]

Depuis combien de temps Masa avait marché? Ca elle n'aurait pu le dire...Elle avait juste arpenté les chemins devant elle, suivant son intuition. D'ailleurs, plus elle avançait, plus la présence qu'elle recherchait devenait forte et elle continua ainsi à avancer...
Durant sa marche, des souvenirs lui revenaient, les moins plaisants et les heureux. Elle se revoyait sur le pont de la ruelle des tourments, celle où elle avait parlé à Higame pour la première fois et là où elle l'avait rencontré. Que se serait-il passé si ce jour là elle n'était jamais allée à cet endroit? L'aurait-elle rencontré et aimé malgré tout? Se torturer ainsi ne lui servait à rien, mais elle ne pouvait rien faire contre car même en se disant de ne plus penser à tout ça, elle y pensait malgré tout. Mais il lui fallait réfléchir au moyen d'approcher celui qu'elle était venue voir plutôt que de se remémorer sa vie comme cela. Après tout, il ne serait certainement pas seul...

*Je ne l'attaquerais pas mais je ne crois pas que les autres me laisseront le voir si facilement...A moins qu'il ne soit éloigné de ses compagnons j'aurais plus difficile de lui montrer 'ça'*

En effet, celui qu'elle allait voir était bien Harima, le même harima qu'elle avait rencontré il y a deux ans et avait exécuté sous ses yeux le Chevalier Vladimir. Ce Chevalier...Masa n'avait pas imaginé le voir mourir si vite, pas ainsi. Beaucoup d'évênements insolites s'étaient déroulés et la jeune femme n'avait rien vu venir, pas même sa propre fin. Depuis le début elle s'était battue contre elle-même et maintenant, elle était obligée de devenir ce qu'elle avait cherché à faire disparaitre. Pourquoi faire ça? Tout simplement pour qu'Higame ne souille plus les souvenirs qu'elle avait gardé de lui. Vivre dans une illusion ne lui déplaisait pas mais jamais elle ne voudrait voir ses souvenirs s'effacer eux aussi, son enfance lui ayant déjà été arrachée...Non, toute sa vie lui avait été arrachée depuis le tout début, tout n'avait été que mensonge et manipulation, oui tout...
Sentant qu'elle était proche du but, Masa accéléra le pas tout en réfléchissant à ce qu'elle ferait ensuite

*Si j'ai bien compris, il devra le voir et avec ça je ne serais plus moi? Mais, lui faire parvenir alors que d'autres l'accompagnent certainement est trop risqué. Je dois trouver un moyen pour qu'ils ne soient pas là, ou alors assez éloignés*

Seulement, Masa ne se serait jamais imaginé qu'Harima soit seul, ou presque. La Chevalière se retrouva ensuite devant une grande porte en acier, d'apparence très résistante mais Masa savait malgré tout qu'elle devrait la franchir. Harima se trouvait derrière cette porte, elle sentait sa présence, mais comment faire pour entrer? Ce ne serait pas avec ses pouvoir de Chevalière qu'elle risquait de faire bouger d'un millimètre cette géante qui se dressait devant elle. Une idée toute idiote lui traversa alors l'esprit, pourquoi ne pas simplement toquer? C'est ce que Masa fit, mais dans un premier temps, la porte semblait absorber les bruits émis par la main de la jeune femme. Elle n’avait pas le choix, il lui fallait aussi appeler le jeune homme, bien qu’il ne soit certainement pas enchanté de la voir.

"Ha…Harima ...Harima !"

Si Masa criait, elle risquait d’alerter ceux dont la présence n’était pas très lointaine, ce qu’elle voulait éviter absolument ! La Chevalière se mit alors à tambouriner sur la porte, non pas pour l’enfoncer, mais bien pour prévenir de sa présence et son désir de voir Harima. La géante d’acier absorbait encore les bruits, mais la jeune femme frappait de façon à ce que l’on puisse l’entendre de l’autre côté, et elle attendit...

"Ainsi, c'était lui que tu désirais tant voir... Comme cette histoire est étrange. Il semblerait que nous soyons amenés à revoir toutes les personnes qui ont marqués notre existence depuis que nous nous connaissons... Masa."

Suite à ces paroles, Higame sortit de l'ombre. Le voyage avait été long et épuisant depuis le Japon et le chevalier avait eut un peu de mal à suivre la jeune femme jusqu'ici. D'ailleurs, son souffle glaçé était haletant. L'Islande... Durant tout le trajet, il s'était à plusieurs reprises demandé quelle serait leur destination mais jamais il n'aurait imaginé attérir si loin de tout. Il espérait inconsciemment que cette terre froide et aride ne serait pas son tombeau à lui où... celui de Masa.
A présent qu'il se retrouvait de nouveau devant elle, Higame ne savait pas lequel de ses sentiments prédominait le plus... Etait-ce la honte, le soulagement de la revoir ou autre chose.
Bon nombres de questions l'effleurèrent mais il ne devait pas se laisser aller. Tout d'abord, il devait l'avertir.

"Je suppose que je dois être la dernière personne que tu aurais voulu voir apparaitre. Cependant, certaines zones d'ombres doivent être éclaircies et cela... pour toi comme pour moi.
Avant toute chose, sache que ta fille est vivante. Comme tu le sais, c'est en faisant surgir chez toi une intense colère que j'espérais voir apparaitre... Ace of Swords?... C'est pourquoi, je voulais que tu crois en la mort d'Aiko. J'ai fait en sorte de l'étrangler suffisament pour qu'elle perde connaissance et même que sa respiration soit stoppé durant un temps... Bien entendu, cela n'excuse pas mon geste et de toute manière je ne veux pas de ton pardon..."

Bien, voilà au moins une bonne chose de faite. Masa était au courant et si elle avait eu à l'esprit de mettre un terme à sa vie, Higame savait qu'elle n'en ferait rien maintenant qu'elle savait que Aiko n'était pas morte.
Désormais, il ne restait plus qu'à lui dévoiler pourquoi il avait agit de la sorte. Néanmoins, il ne savait si le moment était bien choisi et puis, il devait savoir si le Schiff Harima avait un rôle à jouer dans toute cette histoire...

"Si tu le souhaites, je répondrais à toutes tes questions plus tard. Pour le moment, dis-moi seulement ce que tu comptes faire d'Harima. Connaitrait-il le mot de passe?!... Ce serait impossible mais..."

[Au prochain post, tu pourras dire où se situe cette porte puisque tu es venu dans mon RP ]

[C'est Masa qui a trouvé cette porte, pas moi. Je n'ai fait que la suivre petit. ]

Quel froid...Un endroit vraiment reculé l'Islande, reculé et...Désert, qu'importe on l'on pose le regard, on n'y voit que des grandes plaines enneigées, des forêts tourmentées ou de villages isolés ou les habitants préservent la chaleur grâce à leur petite cheminée. Le petit groupe précédemment parti d'une clairière d'Okinawa avait effectué un long...Un très long voyage pour arriver jusqu'à ce pays glacé ou devait se trouver, l'élue du coeur de Kunotso... Mais...? N'était-ce pas elle? Dans ce petit village au loin? Aucun doute, c'était bien elle, Kunotso la reconnaîtrait à des kilomètres...A sa vue, Kunotso fonça vers la demeure, suivi de ses compagnons, il fonçait tellement tête baissée qu'il ne vit pas Higame passer à son tour pour suivre la Chevalière...

Une fois arrivé sur la terre ferme, il hésita, parcouru, d'un frisson, l'endroit avait un aspect général peu accueillant...Enfin, il fallait prendre son courage à deux mains et avancer, il reverrait bientôt Masa...C'est cette pensée qui le poussa à avancer, le Chevalier prit soin de traverser le jardin de loin pour ne pas être aperçu par Hana...Kunotso et son petit groupe continuèrent donc à se diriger vers l'endroit ou était passée Masa...Une fois que Kunotso aperçut Masa, il avança de quelques pas, mais se stoppa net lorsqu'Higame fit son apparition...Le petit groupe décida donc de contourner cet endroit et de s'approcher par un côté sans se faire repérer...Avant de trop s'avancer, il chuchotta à ses compagnons:

"Il y a une conversation là-bas...Personne ne bouge...Comme des ombres soyons..." Fier de cette remarque qu'il avait prise à un certain personnage d'un film de chevaliers, il s'avança en rampant pour s'arrêter dans l'herbe, déposant sa cape sous lui pour être moins visible...

*Hum, j'ai du mal à comprendre toute leur conversation de loin...Et je ne peux pas m'approcher...Raaaaah...Il ne faut faire aucun bruit où sinon je n'aurai que des brides et je ne saurai pas intervenir au bon moment...

"Très bien, maître..."

Eremes avait chuchoté cette phrase en guise d'approbation pour lui, ainsi que pour Sylphie. En effet, le jeune homme avait posé doucement son doigt sur la bouche de la fillette pour faire comprendre à cette dernière qu'il ne fallait pas faire un bruit. Sachant qu'elle ne ferait rien, le CORPSE regarda à son tour la scène. Néanmoins, possédant le don des Schiffs améliorés, il pu percevoir quelques bribes de conversations tels que "Masa", "Aiko", et enfin "mort". A ce dernier mot, le jeune homme serra sa lance sans même comprendre pourquoi, en effet, il n'avait jamais éprouvé de colère depuis sa mise en service? Pourtant, Selena qui leur était apparu à Okinawa s'était adressé à la petite enfant en l'appelant 'Aiko', cela voulait donc dire que ce Chevalier Traître était le père de la gamine, et donc qu'il avait tenté de la tuer...

*Suivre les ordres du maître est une priorité...*

Toutefois, Higame et Masa passèrent bien vite au second plan lorsque Eremes vit ce qu'il se situait derrière eux: Une grande porte en métal, apparemment plus dur que l'acier, où étaient présentes deux grandes serrures, dont l'une était déjà occupée par la croix d'Harima.
Immédiatement, il y eut réaction de la part du jeune homme: Il se leva donc et se dirigea tout doucement vers Masa et Higame tout en parlant à Kunotso.

"Toutes mes excuses maître, mais les ordres du Seigneur surpassent les vôtres."

Ce n'était pas une trahison, car le CORPSE se devait d'obéir aux demande de ses maîtres, mais par ordre hierarchiques. Selena étant une alliée temporaire avait donc moins de poids que Sylphie qui était sous sa protection, mais Kunotso était le maître incontesté.. Enfin, après ce fameux 'Seigneur'. Après avoir lancé cette phrase à l'intention de son maître, le jeune homme regarda une dernière fois Sylphie, et eut comme un... flash. Toutefois, il n'était plus l'heure aux hésitations, et c'est pourquoi il couru vers les deux personnes espionnées et les... dépassa. En effet, le jeune homme arriva donc vers la seconde serrure afin d'y enfoncer sa faux: Celle-ci s'y emboîta parfaitement et la porte commença à s'ouvrir après un bref bruit de mécanique.

" Retrouver Harima est mon but premier, mais... "

C'est alors que même si la porte était grande ouverte, le jeune homme se plaça près de la femme d'Higame pour la saisir par la taille, et la soulever. Pourquoi? Tout simplement pour l'amener avec lui, dans les ténèbres de cette salle. C'est en laissant une traînée bleue que le CORPSE s'accomplit d'ailleurs, sans laisser le temps à la jeune femme de répondre à son mari.

"... Vous venez avec moi, traîtresse."

Traîtresse... Ce mot avait plusieurs sens dans le cas présent. Etait-ce pour désigner la brebis égarée de Diva, ou par rapport à sa fille qu'elle n'avait pas su protéger? Son ton était rempli de dédain, et c'était sûrement la première fois qu'il avait laissée s'échapper, ne serait-ce qu'une seconde, des émotions de colère.
Etait-ce pour avoir un avantage tactique, pour accomplir la volonté de son maître, ou pour une autre raison? Lui même ne le savait pas vraiment, et c'est en y réfléchissant que l'image de Sylphie lui apparu une seconde en tête. De toute façon, il était trop tard pour revenir en arrière, et la porte s'était déjà refermée en laissant tout intrus dehors, et étant apparemment trop solide pour être détruite, même de la main d'un Chyroptéra supérieur à la normal.
En tout cas, quelque chose d'important allait se produire dans ce caveau de famille, où une scène d'importance capitale dans la vie de chacun des êtres s'y trouvant commençait à prendre place.

Hana n'aurait pas su dire combien de temps elle était restée agenouillée à terre, désespérée, serrant sa petite fille encore toute étonnée contre elle, lorsqu'elle entendit un bruit. Un bruit qui venait du ciel? Lâchant un instant Misuzu elle se leva et avant d'avoir eu le temps de lever les yeux au ciel elle vit un petit attroupement de ... Chevaliers? Aucun doute, elle les reconnaissait même trop bien... C'était pour les fuir qu'elle et Harima avaient préféré quitter le Japon. Avaient-ils suivi leur trace jusqu'ici?
Prise de panique Hana souleva Misuzu pour la prendre dans ses bras. Et Harima qui n'était pas là... Elle espéra que les Chevaliers ne le trouveraient pas avant elle, mais pour l'heure elle devait éloigner Misuzu d'eux... Elle ne se sentait pas de taille à faire face à eux toute seule.. Il ne lui restait donc plus vraiment le choix... Elle dut se résoudre à retourner le plus discrètement possible dans la maison, il fallait qu'elle prévienne Pablo et Tessa, même si elle ne savait toujours pas ce qu'elle pourrait dire devant eux à propos de ce qui venait de se passer.
D'une démarche peu assurée, mais pressée par l'angoisse, elle repassa donc la porte de la cuisine pour se retrouver toute tremblotante devant ses deux amis. Elle reposa à terre Misuzu qui trépignait en disant qu'elle savait marcher toute seule, avant de leur annoncer la terrible nouvelle, n'osant cependant pas lever la tête vers eux.

"I.. Il y a des Chevaliers... Dans le jardin... Ceux qui ont fait du mal à Harima-chan..."

Elle hésita un moment à leur confier la garde de Misuzu avant de repartir à la recherche d'Harima, mais elle préféra attendre leur réaction plutôt de prendre une décision trop hâtive.

*Harima-chan... Faites qu'il ne lui arrive rien... Oh je vous en prie...*

Pablo n'avait pas pu esquisser le moindre geste lorsque Hana, s'étant retrouvé devant le regard inquisiteur de Tessa suite à leur geste, avait fuit en direction du jardin avec Misuzu.
Il avait tenté d'expliquer ce qui s'était réellement passé à la chevalière mais il n'y était pas non plus arrivé. En effet, tout était encore brouillé dans sa tête et si il en avait trop dit, il n'aurait surement pas amélioré les choses.

Cependant, au bout d'une quinzaine de minutes, quelle ne fut pas sa surprise de voir revenir vers eux Hana et sa fille. Néanmoins, si elle était revenue, c'était uniquement pour leur faire parvenir de très mauvaises nouvelles...
Suite aux paroles de la Schiff, Pablo n'en croyait d'ailleurs pas ses oreilles. Que faisaient ces chevaliers ici?! Décidemment, même dans un lieu aussi reculé que l'Islande, ils ne pourraient pas vivre en paix?!...

"Des chevaliers dis-tu?!... Impossible...
Avant toute chose, il te faut cacher Misuzu, Hana! En attendant cela, je m'en vais à leur rencontre... Peut-être que nous pourrons nous en sortir en n'usant pas de la force.
Soyez prudents!..."

Puis, sans dire un mot de plus, Pablo disparut dans les couloirs et se dirigea vers le jardin où se trouvaient les chevaliers. Il ne savait pas encore ce qu'il allait faire mais une chose était sûre, si il ne les trouvait pas en premier, c'étaient eux qui risquaient de les débusquer...