Masure Ancienne

Pablo avait mit un certain temps à se décoincer de mur dans lequel le coup porté par le chevalier l'avait encastré. Cependant, il ne devait pas abandonner, pas maintenant. Ainsi, malgré les paroles se voulant rassurantes exprimées par Kunotso, Pablo décida de ne pas le faire confiance car il savait que les chevaliers pouvaient commettre les pires attrocités, quelque soit la manière dont ils s'y prennent.

*Hana!... Il... Il l'a entrainé dehors!*

Ayant recouvré à présent l'essentiel de ses forces, le schiff se dépêcha de quitter la masure afin de gagner le jardin extérieur. Une fois qu'il l'atteignit, il fut figé un moment sur place. En effet, il venait d'apercevoir celui qu'il redoutait de revoir depuis longtemps..., Higame, son ancien maitre, celui qui l'avait créé...

*Que fait-il ici celui là?! Si il est là, ce n'est surement pas par hasard...*

Cependant, Pablo posa rapidement son regard sur Hana et Misuzu qui étaient de nouveau ensemble. Néanmoins, l'attitude de la jeune femme était assez étrange. En effet, elle ne cessait de frapper sur une énorme porte et à cette distance, Pablo n'entendait pas vraiment ce qu'elle disait et qui elle pleurait bien qu'il avait son idée sur la question.

"Bon, il faut que je m'approche..."

Contournant alors Higame, Pablo s'approcha furtivement d'Hana et de sa fille et, une fois assez proche, il se précipita vers elles, se plaçant entre eux et les chevaliers.

"Ca va Hana, ils te t'ont pas fait de mal?..."

[Post qui se passe chronologiquement avant le retour vers Masa]

"Kru kru kru... Regarde moi ces idiots, Eremes, si je ne me trompe, l'un d'eux est ton maître non?"

Sachant pertinemment que le CORPSE ne lui répondrait pas directement le jeune homme continuait à admirer ses écrans. Décidemment, ce manoir avait été désert pendant tant d'années, tellement que lui même s'était lassé de le surveiller par le biais des caméras. Mais maintenant, il avait une vision d'ensemble de la situation: Une femme évanouie dans le manoir, deux enfants, trois femmes, et deux hommes devant la porte gardienne. Pensaient-ils réellement pouvoir passer? Lui qui avait attendu tant d'année à ce que l'on vienne lui ouvrir la voie de la liberté, il ne pu s'empêcher de serrer des poings.
Toutefois, les lèvres des visiteurs remuaient, et une pensée lui vint à l'esprit... En plus des caméras, des micros aussi étaient installés. Hélas, ces appareils n'étaient plus vraiment en bon état, comme le montrer les écrans n'affichant que du blanc. Espérant pourtant comprendre ce qui les motivait à attendre, le jeune homme appuya sur certains boutons. Depuis toutes ces années il avait eu le loisir de les essayer et c'est en tendant l'oreille qu'il écouta les paroles de désespoir d'Hana.

"H... Harima-chan!... Je t'en prie... Reviens... J'ai besoin de toi... Misuzu aussi!... S'il te plait... Mon amour..."

'Harima'? Ah, sans doute devait-elle parler de celui qu'elle avait pour mari. A cette pensée, il ne pu s'empêcher d'avoir un rictus, mais lorsqu'il vit le destin de Pablo qui venait de se faire remettre au tapis par Kunotso, l'inconnu ne pu s'empêcher de rire aux éclats.
Décidemment ces poupées avaient pour ambition de le divertir, toutefois, l'heure n'était pas uniquement aux loisirs, et il se retourna vers Eremes, après avoir fait un zoom sur Hana. Celle-ci pleurait toujours et le jeune homme ne pu s'empêcher de lui adresser quelques paroles, en prenant soin d'activer un haut-parleur pour que les étrangers puissent l'entendre..

"Pauvres sots! Croire que je viendrais vous ouvrir les portes uniquement parce que vous m'y suppliez... Tch, vous ne méritez même pas que l'on réalise vos désirs."

Les écrans éteints, les micros coupés, toute la pièce se voyait replongée dans le noir à nouveau. Et le jeune homme ne comptait désormais plus sur sa vue pour se repérer, mais sur l'odeur... L'odeur du sang.

Hana pleurait toujours. Tout ce temps depuis la disparition d'Harima elle se sentait déjà mal, mais elle avait pu s'empêcher de pleurer... jusqu'à maintenant... Il était même presque sûr qu'elle aurait fini ainsi même si Kunotso ne le lui avait pas demandé. Tout son chagrin s'évacuait d'un coup sans même qu'elle se sente mieux, mais peu importait, elle ne pouvait plus s'arrêter. Elle ne remarqua même pas que sa fille arriva près d'elle pour lui lancer un regard intrigué, ni même n'entendit que la petite lui posa une question.

"Maman, tu pleures...? Il ne faut pas faire revenir papa, sinon le trésor..."

Misuzu, n'obtenant pas de réponse et n'ayant toujours pas compris la situation, s'assit par terre pour tresser des couronnes de fleurs tandis que sa mère sanglotait toujours contre la porte. Les mains de la schifft étaient d'ailleurs toutes erraflées tellement elle avait tambouriné de toutes ses forces à la porte, et maintenant c'était le désespoir qui l'emplissait. Harima, elle voulait le revoir, et pourtant elle avait terriblement peur de ne jamais le revoir. Elle se sentait abandonnée... Alors que juste avant il l'avait demandée en mariage... Qu'en était-il de ça? Qu'est-ce qu'il faisait de l'autre côté d'une épaisse porte en acier? Elle entendit cependant la voix de Pablo qui portait plus que celle de Misuzu.

"Ca va Hana, ils te t'ont pas fait de mal?..."

Elle releva son visage empli de larmes vers lui. Elle n'avait même plus la force d'être mal à l'aise avec lui après ce qui avait pu se passer mais n'arrivant presque plus à parler tant sa gorge lui faisait mal et les sanglots ne lui laissaient pas de répit, elle pointa juste la porte du doigt en parlant du mieux qu'elle pouvait.

"Ha... rim..a... Là..!"

Mais elle eut à peine fini sa phrase que Kunotso frappa Pablo. Elle pu tout juste ajouter en criant presque.

"ST..TOoOP!"

Puis elle laissa retomber sa tête dans ses mains pour pleurer de plus belle. Elle avait l'impression d'être dans un cauchemar, et relevant tout d'un coup ses bras elle frappa de nouveau la porte avec hystérie, ne prêtant pas la moindre attention à l'état de ses mains qui empirait. Mais c'est alors qu'une voix sembla sortir de nulle part.

"Pauvres sots! Croire que je viendrais vous ouvrir les portes uniquement parce que vous m'y suppliez... Tch, vous ne méritez même pas que l'on réalise vos désirs."

La voix... Non malgré une légère ressemblance, ce n'était pas celle d'Harima. Il y avait donc quelqu'un d'autre derrière cette porte? Mais Harima devait y être aussi, elle ne voyait aucune raison qu'aurait pu avoir Kunotso de lui mentir sinon. Alors... Cette voix, c'était elle qui avait le pouvoir d'ouvrir la porte!? Est-ce qu'il gardait Harima à l'intérieur...!? Hana sentit la colère monter en elle. Ses pleurs continuaient mais l'entravaient moins dans ses mouvements, la colère lui avait fait monter une poussée d'adrénaline et elle se leva pour frapper encore plus fort sur la porte, au point de faire un boucan monstre, à quoi s'ajoutaient ses hurlements.

"OUVREZ!! RENDEZ-LE-MOI!!!! RENDEZ-MOI HARIMA! VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT!"

Ses mains étaient maintenant complètement ensanglantées, mais ce détail ne la freinait même pas dans ses mouvements, ni dans ses cris. Et sa fille, n'ayant jamais connu sa mère ainsi, avait arrêté de jouer avec les fleurs pour la fixer avec de grands yeux étonnées et la bouche quelque peu entrouverte.

"OUVREEEEZ!!! RENDEZ-LE!!! HARIMAAA!"

Hana ne se préoccupait vraiment plus le moins du monde des autres à côté d'elle, tout ce qu'elle souhaitait c'était avoir ce .. salopard qui retenait son mari en face d'elle, et peu importe qu'elle n'ait pas d'armes sur elle, elle le frapperait, elle le mordrait, elle le grifferait, ... N'importe quoi, mais il lui rendrait Harima!

"LAAAAAÂCHE!!!!"

Higame n'était pas étonné de retrouver Pablo en ces lieux. Le schiff avait finit par retrouver ses compagnons, cela était légitime mais le chevalier n'avait pas le temps de s'occuper de son cas pour le moment, il avait plus important à faire. De plus, Kunotso semblait maitriser le sujet.
A vrai dire, Higame était plus préoccupé par l'étrange voix qui venait de s'élever de l'autre côté de la grande porte. Cette voix n'appartenait à aucune personne que le chevalier connaissait et il aurait vraiment aimé savoir à qui il avait affaire car la première pensée qui lui traversa l'esprit fut que ce personnage avait un quelconque lien avec Masa, chose dont - si elle se révélait exacte - il ignorait tout.

*Quoi qu'il en soit, il n'a pas l'air de vouloir nous laisser entrer... Où est donc passé Harima?...*

Le fait est qu'il se passaient des choses étranges derrière cette porte et Higame avait bien l'intention d'entrer et cela, quel que soit le moyen. D'ailleurs, il allait devoir employer ce premier moyen. Cependant, il préféra attendre un moment pour voir si les dernièe véléités d'Hana seraient enfin entendus. En effet, la jeune schiff donnait de plus en plus de la voix et continuait de tambouriner sur la porte avec force, jusqu'au sang. Décidemment, cet Harima devait vraiment compter pour elle même si pour le moment, le schiff ne justifiait pas cet amour.

"Il ne se passe rien Kunotso..., il va falloir l'utiliser...
Tu t'en occupes ou tu préfères que je le fasse?..."

*Nous aurons plus de chances si la vie de son enfant est en jeu... Sinon, tant pis...*

Tout en observant Hana et Misuzu, Higame se demandait ce que Kunotso allait décider. Il avait hâte de voir si le chevalier irait jusqu'au bout où si il hésiterait au moment le plus important...

Les cris de désespoir d'Hana s'estompèrent au bout d'un moment sans que quiconque de l'autre côté de l'immense porte n'ait eu la moindre réaction. Harima était-il finalement prisionnier du CORPS Corpse, de même que Masa?... Non, Higame savait pertinemment qu'un tel individu n'aurait pas la puissance nécessaire pour retenir un schiff et encore moins une chevalière. Ainsi, deux solutions se dégagèrent naturellement du raisonnement entreprit par Higame: La première étant qu'il y avait un autre protagoniste dans cette histoire qui dirigeait depuis le départ toutes les opérations qui avait fait Harima et Masa captifs. La deuxième étant que la porte était trop épaisse pour que les appels répétés d'Hana ne parviennent aux personnes présentes derrière.
Si cette dernière solution s'avérait véridique, Higame pensa alors qu'il devait y avoir un dispositif de vidéo-surveillance car sinon la voix qui s'était élevée d'un haut parleur tout à l'heure n'aurait pas pu intervenir...

*Il va donc falloir que j'intervienne...*

En effet, Higame n'avait à présent plus le choix. Il avait laissé Hana tenter une dernière fois sa chance mais sans résultats. De plus et comme il l'avait imaginé, Kunotso n'avait pas le courage d'exécuter l'action qu'ils se devaient à présent de réaliser. Higame, lui, avait fait ces derniers temps d'immenses sacrifices pour atteindre un jour ses idéaux. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il faillirait à sa tâche...

"Soit Kunotso, c'est moi qui le ferait... Cependant, ne compte pas rester à me regarder faire les bras croisés. Je veux que tu retiennes Hana et Pablo si jamais ils veulent s'interposer..."

Plongeant alors son regard tout entier sur Misuzu, Higame finit par fondre sur la petite avant de l'agriper fermement par le bas. Cette action ayant été rapidement exécutée, le chevalier recula ensuite de quelques pas de telle sorte que si Hana voulait répliquer, elle serait immédiatement prise à partie par Kunotso.
Fixant ensuite la porte, Higame commença à enfoncer ses ongles dans le cou de la petite Misuzu. Bien vite, du sang perla et se déversa le long des mains du chevalier. Ce dernier voulait débuter prudemment le suplice de la fillette et joigna de ce fait la parole à son geste.

"Harima ou qui que ce soit d'autre! Si vous m'entendez ou me voyiez, ceci est mon ultime avertissement! Rendez-moi Masa ou cette fille en paiera le prix!..."

Brisant le silence de la nuit, la porte s’ébranla alors que Kunotso fini de parler, l’infranchissable barrière de métal venait de s’ouvrir au monde extérieur, même si rien ni personne n’en sorti pendant quelques secondes. Mais, semblant crever la nuit, une silhouette apparue de nulle part, surgit alors un homme à la chevelure dorée. Fixant Kunotso d’un air dur, il regarda successivement Misuzu qui avait le cou ensanglanté, pire même, la main pratiquement brisée, et Hana qui subissait le même sort à force de frapper contre la porte. Pourtant, cela lui importait peu, car il dévia son regard sur le ciel étoilé, et ce fut la première fois qu’il sourit depuis sa sortie, car ce spectacle, il l’avait toujours espéré. Qu’il soit en face d’amis ou d’ennemis potentiels, ce geste avait été attendu depuis tellement de temps qu’il se devait de l’accomplir pour avoir l’âme apaisée.
Baissant enfin la tête pour regarder à nouveau Kunotso dans les yeux, il attendit quelques secondes avant de parler, en réponse directe aux propos qu’il venait d’avoir.

« Et alors ? Tu te crois assez puissant pour faire ce type de chantage… »

Ramassant un caillou qui traînait juste à ses pieds, Magnus le prit dans ses mains, et commença à le serrer, plus fort, toujours de plus en plus fort…

« Pars d’ici, ou sinon j’exécute cet innocent. »

Sachant pertinemment que le Chevalier n’en ferait rien, son étreinte se resserra aussitôt pour réduire l’objet en poussières et graviers. C’était exactement ce qu’il voulait faire : Une imitation parodique de ce qu’accomplissait Kunotso avec Misuzu, qui semblait aussi importante aux yeux de l’inconnu qu’un simple caillou. Se nettoyant la main, il continua ainsi à parler.

« Un simple Chevalier de Diva qui ose faire ainsi du chantage… Tu es pathétique… »

N’ayant jamais vu Kunotso, Magnus s’était déjà fait son propre jugement sur cette personne. Celle-ci voulait se faire connaître comme étant cruel, mais il n’était même pas capable d’exécuter directement une fillette ? Cette réflexion avait le don de faire sourire le jeune homme.

*Trinité : 33,3%*

« Soit, si tu tiens tant à retrouver cette femme qui a choisi de venir auprès de moi… Laisse moi te poser une question : Serais-tu capable de tuer cette fillette pour cela, pire, de la torturer ? »

Ses yeux avaient un don de malice qui suggérait son intention de ne pas combattre. Après tout, pourquoi s’affronter lorsque l’on peut parlementer ? Toutefois, Magnus s’était volontairement mit sur la voie menant à l’intérieur de la pièce, et donc de la pièce. En rendant ainsi impossible l’entrée sans son accord.
Pourtant, il avait encore prononcé un mot qui avait frappé l'inconnu... "Harima"?

...? Quel individu étrange? C'était lui qui tenait Masa prisonnière? Ainsi qu'Harima? Impossible, un gringalet comme lui ne pouvait retenir une chevalière et un Schiff qui n'en était pas tout à fais un. L'inconnu aux cheveux dorés semblait regarder la ciel étoilé en souriant...D'ou sortait-il? N'avait-il jamais vu d'étoiles auparavant? Hum, tant de naïveté n'annonçait rien de bon...C'est pour cela que le chevalier réprima un frisson lorsque l'homme le regarda à nouveau...Tiens, il proférait des menaces à...Kunotso? Pauvre fou...Le simple fait de détruire une pierre le faisait croire à une quelconque puissance? Pauvre fou en effet...Un excentrique? Sans doute, toujours est-il que lorsque l'inconnu finis son petit discours, Kunotso sourit désagréablement du coin de la lèvre avant de lui répondre avec amusement:

"Soit...J'accepte, mais corrige déjà une chose...Je ne suis pas chevalier de Diva, revois tes leçons mon petit...De plus, tu te crois supérieur? Harima ne ferait qu'une bouchée de toi...Mais...Peut-être s'est il allié à toi? Non ce n'est pas possible, il n'aurait pas laissé sa chère femme, tu as donc le prendre en lâche...Tout comme Masa...Hem, bien...Où en étions nous? Ah oui...Cette petite...Elle est très forte ,dit il en fixant sa mère, malheureusement, comme nous l'a appris l'humanité à forces de guerres, les plus courageux meurent le plus souvent", dit-il un rictus dédaigneux aux lèvres.

A ces mots, de sa deuxième main, il attrapa un de ses doigts du bras qu'il tenait prêt à craquer...Il fit la même chose qu'à son bras...Avant que le membre entier soit arraché et qu'elle ne ressente plus ses doigts, il fallait lui faire mal...Et puis zut, ces tortures de pacotilles l'ennuyaient, c'est pour cela que le regard toujours fixé vers l'individu, d'un coup, il força sur le bras...Seulement cassé...Qu'à cela ne tienne, Kunotso attrapa la chevelure de la petite...

"Quelle douleur de se faire arracher un cheveux n'est-ce pas? Alors que dire de tous avec le cuir chevelu en prime?" dit-il en fixant l'inconnu et en commençant à tirer vers lui les cheveux...

Kunotso semblait se divertir à torturer la petite, et Magnus ne fit que le regarder. De toute façon cela aurait été vain de l'en empêcher: Car la petite aurait été prise dans le combat et pire, aurait pu être tuée. Mais en réalité, la seule motivation qu'il avait de ne pas bouger était la suivante: Ce spectacle l'amusait, mieux même, il aimait voir tout ce sang! Pourtant, il ne pu réprimer un léger rictus lorsque Kunotso lui fit part de ses conclusions. Et c'est pourquoi il regarda en arrière, fixant l'ombre de la pièce. Sans doute l'objet des désirs de Kunotso y était-elle.

«Ainsi cette Chevalière se nomme Masa? Ne t'inquiète pas Kunotso, je ne l'ai pas pris en lâche, et elle est encore en vie... Quant à cet 'Harima', je suppose que tu veux parler de Sainte Croix...»

Il baissa à nouveau la tête, décidemment, il avait du mal à se retenir... Ce monde était nouveau pour lui, et Magnus ne savait guère quelle émotion prendre dans telle ou telle situation. Néanmoins, il suivit son instinct et continua son discours, en réponse à Kunotso. Après tout, s'il voulait connaître la vérité, où en était le mal? La petite avait été torturée pour cela après tout, et c'est d'ailleurs en regardant cette dernière que l'inconnu parla en regardant le sang qui s'écoulait de son bras.

«Est-ce cela que tu appelles la cruauté Chevalier? Vous n'êtes décidemment trop gentils... Tu es celle qu'Harima aime, Hana, n'est-ce pas? Alors laisse moi t'avouer une chose...»

Et, comme pour prouver ce qu'il venait de dire, Magnus regarda Hana d'un air sympathique, ayant même un aspect de bonté envers elle, pour lui dédier la fin de sa phrase. Mais si ses yeux avaient été bons ou naïfs jusque là, la cruauté s'y reflétait maintenant, une cruauté qui avait n'avait plus été vu depuis l'époque de Vladimir...

«... Mon petit frère, je l'ai dévoré...»

Oui, il se lécha encore les lèvres comme si le goût du jeune homme y était encore présent. Cela avait été délicieux... De toute façon, cette étape était nécessaire, et comme preuve de cet acte, il avait les souvenirs du jeune homme, comme le nom d'Hana, ou de Misuzu. Mais ce n'était pas tout, car sinon, comment aurait-il pu connaître le nom de Kunotso? Jamais Harima ne l'avait connu... La seule solution restante venait évidemment d'Eremes. Car ce dernier avait subit le même destin qu'Harima... Tout deux dévorés pour lui permettre de devenir ce qu'il était maintenant.

« La Sainte-Croix et le Serviteur Enchaîné ont tout deux péris aujourd’hui en me léguant leurs vies… Et la mienne a débuté… C’est cela, la véritable cruauté, Chevalier… »

Il ne voulait pas rire, ou même enfoncer Kunotso, non, car ce qu’il venait de dire était juste sa version des faits, celle qu’il avait vécu… Sainte Croix et Serviteur Enchaîné, autant de mystère qu’il était désormais le seul à détenir sur cette Terre. Cela expliquait donc le peu d’intérêt qu’il portait pour la fille d’Harima, même s’il avait recueilli tous les souvenirs de ce dernier apparemment… Le projet Epsilon était désormais achevé.

Hana avait continué à frapper sur la porte, si bien qu'elle n'avait pas vu ce que préparaient les deux Chevaliers, et elle n'imaginait plus sa fille en danger. Ce furent les paroles que cria Higame à l'intention de l'homme derrière la porte qui la firent se retourner, une expression d'effroi imprimée sur le visage.

"Harima ou qui que ce soit d'autre! Si vous m'entendez ou me voyiez, ceci est mon ultime avertissement! Rendez-moi Masa ou cette fille en paiera le prix!..."

Hana hurla lorsqu'elle vit Higame planter ses ongles dans le cou de sa fille, et poussa un hurlement en même temps que la petite. La colère bouillonnait en elle, mais avant qu'elle ait eu le temps d'intervenir, Kunotso se joignit à Higame, et précisa à la Schiff qu'il avait sa fille en otage... Alors ce serait pire si elle approchait? Ce spectacle, quelle horreur, Hana n'était pas de loin de céder à une crise de nerfs, si ce n'était déjà fait, elle hurlait en même temps que Misuzu à chaque fois qu'une douleur était infligée à cette dernière, et ses larmes qui s'étaient un peu atténuées depuis qu'elle frappait contre la porte avaient repris de plus belle, jamais elle n'aurait imaginé que son corps contenait autant d'eau. Et entre deux hurlements, elle criait, d'une voix toute enrouée tellement elle avait mal à la gorge, à force de tant crier et pleurer.

"MOOOONSTRES! VOUS AVIEZ PROMIS!!! MISUZUUU... C'EST UNE ENFANT!!!"

Ils auraient pu la torturer elle, lui faire n'importe quoi, mais pas à sa fille.. Pourquoi fallait-il qu'elle la voit souffrir sans rien pouvoir faire, et Harima.. Que faisait-il? Maintenant elle était sûre qu'il ne viendrait plus, que quelque chose devait l'en empêcher, quoi que ça soit, elle espèrait juste qu'il allait bien. Mais en attendant Hana n'en pouvait plus, elle se prit la tête entre ses mains ensanglantées.. Stop! Elle voulait que tout s'arrête... Cependant, alors qu'elle se désespérait, la porte s'ouvrit, et elle ne put s'empêcher de lancer un regard étonné dans cette direction, et fixa un instant, bouche bée, l'ouverture qui se trouvait maintenant grande ouverte, jusqu'à voir une silhouette en sortir. Elle n'écouta pas ses premières paroles, elle était perdue dans ses propres pensées. Elle avait une impression bizarre, comme si elle sentait la présence d'Harima, mais il n'était pas là, ce n'était pas lui, et pour la première fois cette sensation ne la rassura pas... Elle chassa ces pensées encore plus désespérantes de sa tête, pour entendre l'inconnu proposer à Kunotso de torturer encore plus Misuzu...

"NOOOOON!!!"

Mais son cri de désespoir n'eut aucun effet sur Kunotso, qui reprit la torture, de manière encore pire qu'avant. Pourtant c'était fini, la porte était ouverte, non, il n'avait pas le droit de sacrifier une enfant.. Son enfant à elle! Elle était tellement en colère qu'elle se mordit elle-même la lèvre jusqu'à en saigner lorsque le Chevalier empoigna les cheveux de sa fille. Mais avant que ce dernier ne passe à l'action, le jeune homme qui était arrivé par la porte se remit à parler.. d'Harima.. "Sainte Croix"? Le surnom rappela à Hana l'arme de son mari, qu'était-elle devenue d'ailleurs? Elle ne se souvenait pas... Elle tressaillit quand l'inconnu se tourna vers elle pour lui parler d'Harima... La coeur de la Schiff était partagé entre la curiosité, le retour d'un peu d'espoir et en même temps une terrible peur qui avait été justifiée car la suite du discours eut pour effet de la clouer sur place. La dernière phrase fini d'achever le choc qu'elle venait de recevoir... Harima, mort...? Ce n'était pas possible, il mentait, ou tout cela n'était qu'un cauchemar, un terrible cauchemar, son mari... Ou plutôt même pas encore, son fiancé, l'homme qu'elle aimait le plus au monde, pour qui elle aurait tout donné, avec qui elle allait enfin se marier.. Mort? Elle avait maintenant un regard fixe et vide.. Remarquant que Kunotso avait lâché Misuzu, elle marcha doucement vers sa fille pour la prendre dans ses bras, la réconforter en lui murmurant à l'oreille de douces paroles et la serrant contre elle tout en évitant de lui faire mal. Elle l'emmena à l'écart. Elle allait encore devoir la laisser sans surveillance, mais les Chevaliers n'auraient plus aucune raison de lui faire mal normalement... Comme il faisait nuit elle retira sa cape, la cape offerte par Harima-chan.. Et avec les larmes aux yeux de nouveau, elle l'ajusta à sa fille. Elle avait quelque chose d'important à régler, et peut-être qu'elle laissait cette cape à sa fille au cas où les choses tourneraient mal. Cela fait, elle se remit en marche pour rejoindre Kunotso et l'inconnu, le regard toujours vide mis à part les quelques larmes qui venaient de revenir. Il lui restait juste à s'assurer d'une chose.

"Selon ce que tu a dit... Harima ne reviendra jamais, c'est ça..? Et c'est .. Ta faute?"

Ils avaient réussi, ils avaient enfin réussi! La porte venait de s'ouvrir sous leurs yeux!... C'était ce que retenait le plus Higame...

Tout d'abord, et pour revenir aux évènements précédant celui-ci, Higame avait été littéralement surpris lorsque Kunotso s'était précipité sur lui pour reprendre Misuzu, il avait même cru à une trahison de la part du chevalier. Il n'en avait pourtant rien été car Kunotso avait finalement décidé de redevenir lui-même, l'être qu'Higame avait toujours connu... Cependant, il n'avait pas pensé une seule seconde que celui-ci irait aussi loin. La jeune schiff avait dû atrocement souffrir mais si tel était le prix à payer... Car on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie et bons nombres d'innocents payent très souvent le prix de la folie des Hommes. Misuzu sera marquée durant toute son existence et ne comprendra jamais le geste de Kunotso mais pour l'heure, ce dernier avait payé...

En effet, un étranger s'était présenté à eux. Un homme bien étrange et Higame ne sut dire en le voyant si il s'agissait là d'un simple humain, d'un chevalier ou d'un schiff. De plus, la réaction de l'homme fut encore plus surprenante. Il désirait voir Kunotso continuer ses tortures sur Misuzu, ce que fit le chevalier... D'où émanait la cruauté de cette homme et pourquoi s'abreuvait-il de la souffrance d'autrui?... Décidemment, ce monde était couvert de tyrans de toutes sortes et Higame faisait pâle figure à côté.

*Quoi qu'il en soit, ce qu'il vient de nous raconter n'a aucun sens... Kunotso a raison, cet homme a perdu la raison.*

A vrai dire, Higame se fichait complètement de l'histoire à dormir debout que venait de leur conter Magnus. Harima et le CORPS Corpse lui importaient peu. En effet, rien qu'en fixant Hana - qui venait de mettre Misuzu à l'abri avant de refaire son apparition - Higame distingua bien quelle personne avait été le plus touchée par toute cette histoire. Et il était même évident qu'à un moment ou un autre, Hana finirait par sortir de ses gonds et retrouverait par là même, ses bas instincts de tueur...

*Il va donc falloir que je me dépêche..., je ne tiens pas à être impliqué dans un combat qui ne me concerne pas...*

C'est pourquoi, Higame, faisant abstraction de la dernière question d'Hana, s'avança jusqu'à l'entrée de la pièce que venait de dévoiler l'ouverture des portes d'acier avant de s'arrêter près de Magnus. Il était de profil à lui.

"Apparemment, tu n'as rien à voir avec Masa. Tu ne connaissais même pas son prénom avant que Kunotso ne le prononce...
Harima et cet Eremes ne me m'intéressent pas, pas plus que toi d'ailleurs... Alors écarte toi et laisse moi retrouver la chevalière..."

« ‘Ma’ faute ? Oh non… Cela aurait été trop simple si tout avait été de ma faute… Après tout, n’es-tu pas celle qui l’a plongé dans le désespoir en te laissant embrasser en son absence ? Quel choc cela a été pour lui… Au contraire, je l’ai délivré de cette souffrance. »

Intéressé par la question d’Hana, Magnus s’était approchée de cette dernière, et avait caressé ses lèvres du bout des doigts, jusqu’à recueillir une goutte de son sang par la morsure infligée à la lèvre supérieur de la jeune fille. Suçant le précieux liquide volé, le jeune homme avait plongé son regard dans celui de la jeune femme, comme pour lui rappeler quel horrible destin son fiancée avait connu. Mais finissant par se retourner vers Kunotso, il le fixa intensément quelques secondes avant de se remémorer les paroles prononcées par le Chevalier quelques minutes plus tôt.

« Tu as dit que je n’étais qu’une erreur de la nature atteinte par la folie, et que tu te dresserais contre moi puisque ta propre cruauté a été surpassée par de bons sentiments… Si c’est réellement le cas, pourquoi cette fillette est étendue là-bas, à pleurer et ayant trop mal pour bouger ? »

Peut-être était-ce parce qu’il n’était pas bon que Magnus ne cessait de rappeler tout les détails blessant à ces personnes. La mort de son fiancé à Hana, la torture que venait d’infliger Kunotso à une fillette innocente alors qu’il disait défendre les bons sentiments. En réalité, ce type de réaction lui convenait très bien, car il adorait mettre mal à l’aise ses adversaires. Pourtant, ce qu’avait affirmé le Chevalier n’était pas sans non-sens puisque Magnus n’avait donné aucune preuve de la mort d’Harima et d’Eremes. Toutefois, Kunotso avait affirmé que Magnus était faible au point de devoir s’approprier la force des autres. Pourtant, il y avait quelques minutes à peine, ce dernier soutenait le fait qu’Harima n’aurait ‘fait qu’une bouchée de lui ‘…
Et, alors qu'il croyait que tout était enfin dit, une personne s'avança à ce moment pour le regarder hautainement et lui adresser la parole. Mais au moins, il avait eu la décence de s'arrêter à la hauteur de Magnus, avant même d'entrer dans cette pièce. Pourtant, le jeune homme le fixa et sembla essayer de se souvenir... D'après les souvenirs d'Eremes, cet homme s'appelait Higame.

«T'ai-je adressé une seule fois la parole...?»

Le ton de sa voix était celui de la surprise, comme s'il n'avait vraiment pas vu Higame depuis tout ce temps. Mais ce dernier l'importait peu parmi toutes les personnes présentes... En réalité, Magnus avait une préférence envers le Chevalier Kunotso car sa prestation avec Misuzu l'avait surprit. Néanmoins, répondre à cet autre Chevalier était nécessaire après tout.

« Il est normal que je ne connaisse pas le nom de Masa, étant donné qu'Eremes n'était pas censé le connaître pour sa mission... Toutefois, cette Chevalière s'est présentée à moi sous le nom d'Ace of Swords, et... Je ne compte pas me séparer d'elle.»

Et comme pour prouver ce qu'il venait de dire, il fit un claquement de doigt comme signal à l'entrée de celle qui le servait.

Une forme pouvait se distinguer derrière les portes ouvertes, cette même forme se rapprochait de plus en plus, jusqu'à atteindre la position que tenait Magnus. Si en effet la Chevalière était là, c'est parce qu'elle avait entendu le claquement de doigt de son maître depuis la pièce où elle se trouvait.
Ayant parfaitement assimilé les ordres que celui-ci lui avait dicté, la jeune femme décida de lancer une de ses fonctions premières, l'étape qui lui permettrait de continuer à servir celui qui l'avait libérée sans encombres.
N'étant plus capable de penser, comme le faisait Masa, la jeune femme se contenta de remettre en ordre les informations qu'elle avait receuilli quelques instants plus tôt. D'ailleurs, Magnus avait pris la Chevalière contre lui et en avait même été jusqu'à poser sa main sur la poitrine de la jeune femme. Celle-ci avait juste supposé que c'était un moyen pour lui de vérifier qu'elle ne mentait pas, et la Chevalière n'avait pas réagit en conséquence.
Il était maintenant temps de répondre à l'appel de magnus...

*Début de la séquence SD-730DC, phase 1*

Une fois sortie, la jeune femme commença par balayer du regard les environs et chercher l'identité des personnes qu'elle voyait devant elle. D'après ses données, ou plutôt celles de Masa, il y avait un premier Chevalier nommé Higame, ainsi qu'un autre appelé Kunotso. Les informations qu'elle avait les concernant révélaient que le premier Chevalier était celui dont Masa était éprise, mais ces même informations étaient corrompues...Sans doute un mauvais enregistrement ou un effacement partiel de ces données, effectués par Masa elle-même. La suppression de ces données était plus envisageable puisque les dernières informations concernant Higame retraçaient la "mort" lente de la première personnalité de la jeune femme. Des images où apparaissaient Aiko, gisant inerte sur le sol, venaient défiler devant les yeux de la Chevalière, ce qui l'aida à mieux comprendre pourquoi son réveil avait été si aisé.
Passant au second Chevalier, la jeune femme découvrit que celui-ci aimait Masa. La raison de sa présence était certainement une suite à son désir de retrouver la jeune femme, mais ce détail ne l'importait guère.
D'autres personnes, tels qu'une certaine Hana, une petite fille, et le Shiff Pablo se trouvaient également présents. Les données les concernant respectivement étaient plus floues, comme si Masa ne les avait presque jamais rencontrés de sa vie. La mémoire de cette première personnalité était tout de même intéressante puisqu'elle avait aidé Ace of Swords à identifier la plupart des personnes qu'elle voyait. Restait à savoir le pourquoi exact de leur présence, mais avant...

*Sauvegarde terminée, lancement de la phase 2*

Il était clair que la jeune femme avait lancé un programme inconnu sauf d'elle même, un programme qui devait automatiquement se déclencher pour assurer la stabilité du reste. Une fois le lancement commencé, la jeune femme tourna cette fois le regard vers Magnus, non pour l'examiner cette fois, car ses yeux rougeoyants avaient déjà capturé chaque détail du jeune homme pour les ajouter à sa mémoire, mais bien parce qu'elle voulait savoir les désirs deson maître maintenant qu'ils étaient sortis, éventuellement si ses premiers ordres devaient être changés ou restaient à appliquer

"Que désirez-vous?"

Patiemment, Magnus avait regardé AoS faire son entrée dans la place qu'occupaient toutes les personnes présentes. Apparemment, cette dernière regardait successivement chaque protagoniste, même si le jeune homme en ignorait la raison. Que dirait-il s'il savait qu'elle faisait à peu près la même chose que lui? Dévorer les souvenirs de ce qu'ils étaient avant... Il ne savait pas pourquoi, mais cette personne l'intriguait. Toutefois, vint le moment où AoS posa le regard sur lui, et où elle parla d’une voix morne. En guise de réponse, Magnus tendit le bras vers Kunotso et Higame, comme s’il les exposait dans une manifestation, et les montrait à la clientèle.

« Je ne désire plus rien de particulier… Eux par contre, désiraient te voir. »

Les fixant les uns après les autres, Magnus se rendit bien compte qu’il n’y aurait pas tellement de paroles venant de cette Chevalière, et c’est pourquoi il s’approcha d’elle, et passa sa main autour du cou pour rapprocher leurs visages. Après tout, Kunotso et Higame venaient tout deux de torturer –peut-être même tuer- une fillette, il était donc normal qu’eux aussi éprouvent la même douleur… Encore mieux, qu’ils ressentent la peine d’une mère voyant son enfant se faire exécuter sous ses yeux !

« Higame, Kunotso, cette femme et cette fillette ne vous intéressaient pas ? Alors pourquoi les avoir fait souffrir… Cela pourrait vous arriver un jour, n’est-ce pas ? »

Ce n’était pas de la compassion qu’il éprouvait pour Misuzu ou la jeune femme, et son regard l’indiquait parfaitement. Plusieurs minutes s’étaient déjà écoulées depuis qu’il avait demandé le départ de ces personnes, mais rien n’avait été entreprit de ce côté. S’ils avaient cette Chevalière, peut-être partiraient-ils réellement… Mais voilà, Magnus ne le voulait pas lui, et il ‘marqua’ son territoire en léchant le cou de sa servante tout en envoyant un regard de défi à Kunotso et Higame.

« Ressentir la douleur de cette Hana serait terrible pour vous, si vous voyez ce que je veux dire ? »

Plus le temps passait, plus Magnus prenait un malin plaisir à jouer avec eux, jouer avec le feu pouvait s’avérer dangereux, mais il n’était de spectacle plus jouissif dans sa vie. De plus, il ne pouvait définitivement pas les laisser entrer dans son sanctuaire, et c’était la raison pour laquelle il avait cédé si facilement à l’apparition de Masa.
Et c’est pourquoi, si cela s’avérait nécessaire, il n’hésiterait pas à sévir, après tout… Il se devait d’être fidèle à lui-même.

Ace of Swords... Higame en avait rêvé durant tant d'années et la voilà qui se présentait enfin sous ses yeux. Son seul regret étant que ce ne soit pas lui qui est réveillé l'ultime processus de Masa mais... cet individu... A présent, il méprisait ce Magnus d'avoir en partie brisé son objectif surtout que l'homme ne devait pas connaitre l'étendue du pouvoir qu'il tenait entre ses mains. Non..., il n'avait aucun respect pour cette magnifique créature. Elle n'était pour lui qu'un objet alors que pour Higame, il avait sous les yeux une oeuvre divine et quasi parfaite. D'ailleurs, il était irrémédiablement attiré par elle. Telle une pierre précieuse, il aurait voulu la contempler sous tous les angles, la carresser, la humer... Ce qu'il finit par faire...

"Tu es... parfaite Mas..., Ace of Swords."

Le chevalier semblait se trouver dans un état second et faisait complètement abstraction de tout ce qui se déroulait autour de lui. Les paroles et les gestes de Magnus ne l'avaient guère touché. Il se moquait de cet être incompétent et ignorant, un simple déchet. D'ailleurs, Kunotso avait le même sentiment et désirait s'en occuper...
Soit, Higame quant à lui, n'avait de yeux que pour Ace of Swords. Prudemment, comme si il avait peur de l'effrayer et qu'elle s'enfuie de nouveau loin de lui, le chevalier s'approcha jusqu'à être tout prêt...

Je ne sais pas si vous avez déjà ressenti cette sensation, lorsque la chose que vous avez la plus désirée se retrouve subitement devant vous, l'excitation est alors à son paroxisme. Et bien, Higame avait en ce moment la même sensation..., une sensation semblable à l'amour, mais bien plus forte. Oui..., bien plus forte, une véritable obsession.

"Enfin... Je te retrouve enfin... Te souviens-tu de moi? Masa est-elle encore présente quelque part ou alors tu ne fais plus qu'une?... Je n'arrive toujours pas à y croire."

A présent, Higame passa sa main le long du visage d'AoS. Elle avait toujours le corps sublime de Masa, seul son regard avait changé... Sa voix également. Elle était plus froide, moins humaine...

"Je suis celui qui te désire le plus! Toi et moi, nous régnerons et vivrons des siècles sur ce monde sans connaitre aucunes limites! Oublie ce Minus..., ce Magnus... (XD)"

[HRP: Ca y est, j'ai édité la fin]

Quelle douleur... Quelle douleur, quelle douleur, quelle douleur! Les épines que Kunotso avaient lancées sur Magnus avaient toutes fait mouche, et celui-ci s'était courbé de douleur, ne voyant plus rien à cause du sang qui s'écoulait dans ses yeux. Criant et appelant au secours, le jeune homme essaya de marcher à l'aveuglette mais ne pu faire que quelques pas avant de s'immobiliser, et de se redresser. Etant apparemment toujours soumit à la douleur, le jeune homme recassait les mots que Kunotso venait de prononcer. Et c'est alors qu'il parla d'une voix roque, bien que le sang pénétrant dans la bouche l'en empêchait légèrement.

« Tu as dit tout à l'heure que... La cruauté ne servait à rien sans la force, n'est-ce pas? C'est faux.. La cruauté et la force ne sont rien si tu n'as pas un minimum de jugeotte. »

C'est à ce moment là qu'il se retourna pour observer Higame qui s'était approché d'AoS... Quelle témérité! Apparemment, il se croyait puissant à tel point qu'il voulait ignorer Kunotso et le maître même de cette Chevalière. Que voulait-il prouver, non, qu'espérait-il en réalité? En fait, la personne ici qui espérait était Magnus lui-même ; bien que le jeune homme s’était avancé l’air assuré vers ses ennemis, la présence de deux Chevaliers, et de plusieurs Schiffs n’était guère encourageante. Décidemment, pourquoi fallait-il que le premier évènement de sa sortie dans le monde extérieur soit une bataille ?! Tout cela était si ennuyant à ses yeux.
Mais il adressa tout de même la parole à Kunotso, en croisant les bras, malgré les épines, et même si ces dernières lui infligeaient une douleur peu commune, son envie d’information le poussait à continuer à la côtoyer. Toutefois, lorsqu’il fit ce geste, une oreille avertie aurait pu entendre quelques craquements osseux, sans doute dues à la vie sédentaire qu’il avait menée jusque là ?

« Tu as dit que c’était l’amour qui te donnait la force de protéger cette femme ? Laisse moi t’apprendre une chose… Tu as parlé de cruauté pour me définir, mais moi… »

Retournant légèrement la tête pour que Kunotso puisse voir son sourire, l’inconnu prit bien la peine d’articuler la fin de sa phrase, comme s’il prenait plaisir à la prononcer.

« … Je suis la perversité. »

Pourquoi avait-il parlé de perversité, était-il devenu fou ? Non, simplement insouciant, ce devait être ça. Toutefois, il n’était plus l’heure aux paroles, et Magnus se rendait bien compte que s’il gardait les aiguilles dans son corps, cela le blesserait plus qu’autre chose.
C’est pourquoi il les fixa durant quelques secondes, avant que l’une d’entre elles ne sorte d’elle-même de sa chair. Mais elle ne fut pas la seule, en effet, les unes après les autres, toutes les intruses furent bientôt dégagées de ce corps jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les marques de l’attaque précédente. C’est d’ailleurs par endroits où la peau avait été arrachée que l’on pouvait comprendre ce qui venait de repousser les aiguilles : Des os. Une plaque osseuse semblait avoir poussée entre la chair et la peau, minimisant ainsi les dégâts infligés depuis le début. Son œuvre ainsi complétée, la protection eut tôt fait de se retirer, permettant ainsi à Magnus de se mouvoir à nouveau comme avant.

« Néanmoins, je n’aime pas vraiment combattre, alors je préfèrerais que nous assistions à ce qui va se passer… »

Fixant alors Higame, Magnus se tenait prêt à agir, auquel cas Aos n’aurait pas réellement prit en compte ses ‘ordres’… Et il fini par poser son regard sur Hana, qui semblait vouloir soigner sa fille du mieux qu’elle pouvait. C’était un spectacle admirable, et pourtant le jeune inconnu ne pu s’empêcher de sourire en la regardant.

Toujours appuyé contre un mur non loin de la grande porte à présent ouverte, Pablo avait complètement récupéré de ses blessures désormais. Cependant, après tous les évènements qui venaient de se dérouler sous ses yeux, le schiff n'osait bouger. Il n'avait pas l'habitude de voir autant de violence et de souffrance en aussi peu de temps et même si c'était le cas, cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait pas été confronté.
De plus, tout comme la plupart des protagonistes, il ne comprenait pas grand chose de toute cette histoire. Qui était cet homme, que désirait-il et qu'avait-il fait de cette chevalière pour qu'elle agisse ainsi de la sorte?! Tant de questions sans réponses et pourtant, l'étranger venait il y a peu de témoigner à Hana une vérité qui n'en était peut-être pas une: Harima n'était plus..., il disait l'avoir dévoré...

*Dévoré! Impossible! Comment aurait-il pu?! C'est impensable!...*

Pablo tourna alors la tête vers Hana. La jeune femme était auprés de sa fille meurtrie, toutes deux étaient silencieuses... Ce silence faisait d'autant plus souffrir Pablo. Toute cette situation... Etait-ce véritablement... sa faute? Le schiff s'efforçait de ne pas le penser mais pourtant, tout le monde à sa place aurait eu un certain sentiment de culpabilité après ce qu'il venait d'apprendre.
Hana... Il ne devait pas la laisser seule. C'est pourquoi, prenant son courage à deux mains, le schiff se leva sans un bruit et, tout en ignorant le plus possible les autres individus, se dirigea vers la schiff et sa fille.

"Hana?..."

Parlant à voix basse, Pablo s'approcha et s'accroupit à côté de la jeune femme. Ne sachant trop quoi faire, il finit par lui déposer une main sur son épaule et prit par la suite la parole tout en jetant un regard désolé à Misuzu.

"Ce que cet homme a dit... Tu..., tu crois vraiment que ça s'est réellement passé ainsi?... Je veux dire... Harima n'aurait pas été assez bête pour sacrifier sa vie juste pour un baiser volé. Crois-tu qu'il vous aurez abandonné, ta fille et toi, sans même chercher à connaitre la vérité?... Je trouve cela insensé!..."

Après avoir bien enregistré chaque détail concernant les personnes présentes sur la scène, la jeune femme avait demandé ce qui souhaitait son maître. Mais, celui-ci ne semblait pas désirer autre chose de la part de la Chevalière. Ce qu'il fit ensuite étonna la jeune femme...Magnus venait en effet de désigner Higame et Kunotso du doigt, pour enfin dire qu'ils voulaient voir Ace of Swords. Non, ce n'était pas elle qu'il voulaient, mais bien Masa, cet amas de données servant uniquement à sceller la jeune femme et qui d'ailleurs n'aurait jamais dû exister...
Mais son maître ne s'arrêta pas là, il alla jusqu'à saisir le cou de la Chevalière et rapprocher le visage de la jeune femme du sien, avant de passer sa langue dans le cou de celle-ci. Le comportement de Magnus aurait certainement paru insolite aux yeux des personnes présentes, mais pour Ace of Swords il n'en était rien. Celle-ci en conclut même qu'il faisait ça pour faire réagir les autres individus, vu qu'il regardait Kunotso et Higame pendant qu'il exécutait son geste. La probabilité que ceux-ci répliquent était grande, mais la manière dont ils allaient le faire était inconnue de la jeune femme. Celle-ci attendit donc la suite tout en faisant passer son regard d'un Chevalier à l'autre

*Phase 2 terminée, effacement des données inutiles à confirmer*

Un des deux Chevaliers s'était ensuite décidé à réagir, mais ses paroles étaient étranges.
Il disait en effet qu’il allait réduire Magnus à néant tout en saisissant ensuite un pétale de fleur. Ce même pétale disparut bien vite, mais Kunotso finit par arborer une allure très différente, ne ressemblant en rien à un humain. Pire encore, lorsque celui-ci repris son apparence, des épines firent leur apparition sur le corps du jeune homme.
Des épines…Oui, il y avait bien des informations rejoignant en partie ce qui se passait, et aussi un nom, Vanitas…Ces données provenaient toujours des souvenirs de Masa, bien que légèrement flous. Quelle importance…bientôt Ace of Swords n’aurait plus besoin d’aller puiser dans la mémoire de Masa. Mais le fait que les données qu’elle trouvait étaient assez confuses l’inquiétait un peu. Le monde dans lequel elle avait enfermé Masa agirait-il sur ses souvenirs ? C’était impossible, le programme avait été spécialement conçu pour elle, il était donc inconcevable qu’il puisse y avoir la moindre erreur, a moins que ce ne soit Masa qui tente de résister ?
Cette énigme devait rester en suspens pour le moment car Kunotso venait de passer à l’attaque en envoyant ses épines sur Magnus. La Chevalière devait donc obéir à un des ordres donné par son maître…

*Démarrage…*

Ace of Swords saisit le katana que Masa gardait toujours en cas de besoin et sortit la lame à moitié lorsqu’un imprévu survint…
Higame avait en effet commencé à parler et…ne semblait pas dans son état normal. Même d’après ses phrases il avait l’air d’être totalement captivé par Ace of Swords. Pourtant, il n’y avait vraiment pas lieu d’être en admiration devant « ça ». Savait-il au moins ce qu’elle avait fait pour exister ? Ou plutôt ce qu’elle avait été obligée de faire…Il était bien évident que pour réussir à créer même une seule personnalité encourait à utiliser des méthodes peu humaines…
Mais alors que la jeune femme s’apprêtait à répliquer, Higame avait passé sa main le long du visage de celle-ci. Croyait-il vraiment avoir le droit d’effleurer la Chevalière alors qu’il n’était même pas son Utilisateur ? Bien sur, Masa lui avait permis ce genre de familiarités, mais pas Ace of Swords…C’est pourquoi la jeune femme avança d’un coup sec sa main comme pour broyer le visage du Chevalier dans ses doigts, mais stoppa sa main à un centimètre de la partie visée. Tout son bras était transformé pour briser la tête du jeune homme, mais Ace of Swords ne pouvait pas attaquer, pas sans que son maître ne lui ait confirmé qu’elle pouvait éliminer Higame.
Mais, la jeune femme devait avant tout obéir à un ordre…Sortant entièrement son katana, la Chevalière leva celui-ci et l’abattit vivement…dans sa propre poitrine. Elle prit ensuite soin de tourner la lame pour ressentir la même douleur que Magnus même si cette même douleur était insupportable. D’ailleurs, même le fait de grimacer à une douleur elle l’avait oublié…
Pourquoi avait-elle fait ça ? Dans ses premières données en tant qu’Ace of Swords figuraient très clairement les ordres de Magnus :

*"Si je suis véritablement ton maître, et que tu ne mens pas, voici trois ordres…
En premier lieu, si nous sommes attaqués, tu dois t’en prendre aux plus faibles personnes situées au dehors, pour nous en débarrasser au plus vite.
Ensuite, tu es libre de faire ce que tu veux, que je sois blessé ou tué, tu ne dois pas t’en soucier, et fais attention à ne pas commettre la même erreur que moi au combat, compris ?
Nous ne devons pas rester ensemble, et risquer de devenir une cible facile, donc si nous nous trouvons à moins de quinze mètre l’un de l’autre, reste en vie et enfuis toi en me laissant couvrir tes arrières.
Enfin…
Des trois ordres précédents, tu n'en respecteras aucun, et tu feras l'inverse de ce que j'ai dit... Tu t'infligeras les mêmes blessures que moi, tu resteras toujours près de moi, et tu mourras si je venais à mourir"*

Ace of Swords avait bien suivit cet ordre et s’infligeait donc les mêmes blessures que son maître recevait bien qu’au départ elle aurait pu intercepter les épines et recevoir seule cette attaque. Pourtant elle ne pouvait désobéir, ce serait contraire à ses fonctions primaires, alors la Chevalière se contenta de s’enfoncer le katana toujours plus profondément en ne prêtant pas attention au sang qui coulait de la plaie ni même à la douleur

Touché! Et sévèrement encore! Le cruel Magnus vacillait et perdait son sang, à tel point qu'on aurait pu croire qu'il allait s'effondrer...Pourtant il n'en fit rien...Et à peine quelques secondes plus tard, toutes les épines ressortirent de l'individu pour retomber au sol...Comment? Entre les petites déchirures de la peau on pouvait voir...Une plaque osseuse...Comment avait-il pu la développer...? Cela allait être dur de le toucher dans ce cas là...Mais alors que Kunotso avait reprit sa taille normale -comme Magnus ne ripostait pas -et qu'il avait fait apparaître dans ses mains, de longues cordes semblables à des lianes qui s'utilisaient comme les fouets les plus efficaces, Masa se transperça le ventre avec son katana...Pourquoi? Il ne lui avait pas donné d'ordres alors...? Pourquoi...? Il lui en avait donné avant? Si il était touché alors elle devait se...? L'infâme...Le lâche...Kunotso, s'avançant d'un pas lent, regardait d'un air mystérieux Magnus...Il s'avança encore un peu...Avant d'attraper avec son fouet de la main droite, les bras et le katana de Masa, pour essayer de la forcer à le retirer, de l'autre, il avait violemment frappé au visage le cruel.

"Meurs...Tu ne mérites pas de vivre, dit-il en restant étrangement calme avant de se tourner vers Masa, quant à toi...Je ne te laisserai pas mourir ainsi...Tu ne mourras pas par sa faute, dit-il les larmes aux yeux mais en conservant cette attitude calme. Puis, de son fouet gauche, il attrapa Magnus par le ventre et serra...Serra...Serra, espérant détruire sa plaque osseuse et ses poumons, et de l'autre côté, il tira, encore et encore pour retirer le katana, il forçait tant que son visage commençait à prendre une teinte rouge et tout ses muscles étaient contractés...

*Aide moi Higame bon sang...Aide moi...*

Magnus gardait la tête baissée... Alors que Kunotso semblait furieux de la tournure des évènements, le Chevalier avait frappé le jeune homme au visage et l'avait même ligoté à l'aide son fouet. Il ne devait pas avoir apprécié la perversité de la situation... Ou plutôt l'astuce du jeune homme. D'ailleurs, plus le temps passait, plus il sentait que sa plaque osseuse voler en éclats, et son adversaire continuait à resserrer son étreinte, jusqu’à ce que ses poumons commencent à être comprimés eux aussi. C’est pourquoi une gerbe de sang sortir de sa bouche alors que l’homme tombait à genoux.
Ne pouvant relever la tête à cause de la douleur, on pouvait tout de même voir un sourire s’afficher sur son visage : Plus il serait blessé, plus AoS se rapprocherait de la mort… Quelle joyeuse perspective ! Pourtant, l’affrontement commençait à s’éterniser, et il s’avouait à lui-même que la situation aurait pu devenir rapidement préoccupante, si seulement…

*Trinité : 46,7%*

En se relevant, il sentit ses os craquer, sans doute à cause de la pression qui ne faisait qu’augmenter, mais il chercha tout de même à adresser la parole à son ennemi.

« Tu as sans doute compris ce qui lui arrivera si je suis blessé, ou si je meurs… Kru, et tu continues donc à lutter ? Pourtant… »

Essayant de reculer, le fouet de Kunotso tendu au maximum, Magnus faisait un arc de cercle en regardant la distance qui le séparait de la Chevalière… 11…13… 14 mètres environ. Eh bien ! Il ne lui restait plus qu’à faire un pas en arrière, et le combat était fini. Pourtant, ce ne serait pas amusant comme cela, et c’est pourquoi il regarda Kunotso dans les yeux, semblant attendre un évènement heureux pouvant l’aider dans cette situation.

*Trinité : 51,3%*

Les 50% venaient d’être dépassé, de peu, mais c’était le résultat final qui comptait. Souriant quant à ce qu’il venait d’apprendre, le jeune homme pu enfin parler comme il aurait voulu le faire depuis le début. En effet, Magnus n’aimait guère le combat et préférait user de moyens pervers et déloyal pour arriver à ses fins… Après tout, qui pouvait prétendre au titre de héros ? Seul les survivants ont le dernier mot, les morts, eux, on les oublie.

« Entre la laisser vivre, et risquer de la tuer, tu as choisi… Je n’aime pas vraiment combattre, mais j’en ai assez de tout ça… »

N’étant emprisonné qu’au niveau du buste, le jeune homme tendit l’une de ses mains en direction de la liane tendue. Et peu à peu, on pouvait voir la paume de cette dernière qui commençait à s’ouvrir, jusqu’à lancer un pieu en forme d’os, qui trancha le lien l’unissant au Chevalier, après avoir murmuré un ‘Technique Schiff 21’.
Ayant un filet de sang qui s’écoulait de sa bouche, le jeune homme désirait en terminer au plus vite, et c’est pourquoi il commença à se courber, et quelque chose au niveau de son visage changea… Des os commençaient à en prendre possession, émergeant au niveau du cou, pour ensuite recouvrir la totalité de son visage. Ce masque était orné une croix, et deux trous permettaient ainsi à son possesseur de voir ce qui se passait au monde extérieur. Ceci fait, il tendit son bras et l’instant d’après, la paume de sa main se rouvrit à nouveau, en proposant cette fois une variante : Une plus longue lame d’os émergea, et se souda à sa main, pour ainsi créer une véritable épée. Courant vers celle qui se considérait comme sa servante et celui qui la retenait prisonnière, Magnus bouscula Kunotso pour le séparer de AoS, et parla à cette dernière…

« Tu as mon autorisation pour combattre –ou tuer- l’homme qui t’as abordé et son complice, mais ne t’éloigne pas de plus de 15 mètres de moi… Tu en connais les raisons. »

S’éloignant d’Higame pour le laisser seul, face à face avec son ancienne femme, Magnus s’approcha de Kunotso en le regardant à travers son masque, pour dissimuler ses émotions. C’est d’ailleurs en lui parlant calmement, en ne pointant même pas l’épée sur ce dernier qu’il lui adressa la parole.

« Si nous sommes séparés par une trop longue distance, cette jeune femme devra se donner la mort… C’est ce que je lui ai ordonné. Tout en sachant cela, tiens-tu à continuer ce combat ? Tu la détestes donc… Pauvre femme. »

C’était la dernière chance de Kunotso, s’engager dans un combat où la mort attendait sûrement celle qu’il aimait, ou se retirer pour le moment… A vrai dire, l’une ou l’autre des propositions convenait à Magnus, et un sourire se dessina sous le masque, sans que l’on puisse l’apercevoir. Pourtant, les quelques gouttes sang qui tombèrent pour la dernière fois de bouche lui rappelaient le fait que, pas une fois il n’avait attaqué ses ennemis… Mais que ces derniers s’en étaient donnés à cœur joie.
Cette pensée eut pour effet de le rendre plus nerveux, car depuis le début, la fatigue de combattre se heurtait à la nervosité qu’il contenait depuis sa délivrance du tombeau… Et si le combat se prolongeait, il y participerait activement.